Dilemme au Jollofland

Chapitre 7: L'amour à l'épreuve !

"L'amour est un don de soi, une soumission et un abandon à l'autre" Mazouz Hacène, Médecin généraliste

Fatima Zahra KASSÉ NDOUR

Certaines filles pensent qu'il y a très peu de problèmes que le shopping ne puisse atténuer, vraiment très peu ! À condition, bien sûr, d'avoir les sous pour se faire plaisir, cela va de soi évidemment !
En temps normal, moi aussi je partage plutôt cette pensée à peu de choses prés.
Mais malheureusement pour moi, mes soucis actuels rentrent dans « ce très peu ». Même si je disposais en ce moment d'une carte bancaire sans plafond, le shopping ne pourrait rien pour moi en cet instant précis, désolée !

Avec Ndèye Rokhaya, nous étions entrain de déambuler tranquillement dans les allées du Sea-Plaza. Ce fut plutôt du lèche-vitrine car aucune de nous deux n'avait le cœur à acheter quoi que ce soit... ni à lècher aucune vitrine d'ailleurs pour être honnête. Toutes les jolies choses que nous croisions n'avaient absolument aucun attrait à mes yeux tristes et mélancoliques.
Acheter de bonnes choses se fait avec le cœur et aujourd'hui malheureusement ni le cœur ni l'esprit n'y étaient.
Cependant j'étouffais chez moi, je me sentais à l'étroit. J'avais besoin de m'aérer l'esprit et de remettre mes idées en place alors j'avais appelé Kya, qui, en fidèle alliée ne guerre ne déserte jamais les troupes et nous voilà.

On finit par se poser dans une brasserie. Après avoir commandé des rafraichissements :

-Alors que comptes-tu faire ? Me demandait-elle.

Je lui avais tout raconté dans les grandes lignes de ma discussion avec Pape Demba.
Je ne suis pas d'habitude quelqu'un qui raconte tout ce qui se passe dans mon ménage mais Ndèye est ma sœur. Chacune de nous deux a son jardin secret certes mais nous nous racontons nos problèmes respectifs et nous nous conseillons et nous soutenons mutuellement. Cela avait toujours été le cas depuis notre tendre enfance, nous sommes des confidentes l'une pour l'autre.

Malgré son caractère trempé et sa langue fourchue à l'extrême, Rokhy est d'une oreille très attentive et elle est de très bon conseil. Elle est une personne entière et très nature. Elle ne prend jamais de pincettes avec moi et me dit carrément ce qu'elle pense. Elle sait ainsi me remettre sur les rails, à sa façon bien sûr, quand elle me sent déraper.

Donc pour ceux qui s'inquiéteraient des secrets de la vie conjugale qui ne doivent pas être dévoilés, même à sa propre mère, nous connaissons nos limites, Rokhy et moi et savons quoi dire ou pas. (Douñou xawi Soutara borom kërëum wala sama boss).
Juste pour être claire, on ne sait jamais 😏

*******Flashback*******

Nous sommes samedi midi, nous devions normalement sortir diner en amoureux ce soir mais Pape Demba m'a annoncé qu'il doit se rendre à Thiès en urgence. Sa mère l'a fait appeler et a demandé à ce qu'il vienne immédiatement.

Tan pis pour notre diner hein, le temps qu'il revienne il sera déjà très tard, ça j'en suis quasi sure. Avec Yaye Adji Binta, il faut s'attendre à tout ! Pensais-je.

Je décidais finalement de passer l'après-midi à ma boutique pour aider Mame Bousso la gérante et faire du coup les comptes avec elle.
Je n'avais pas vu le temps passer tellement il y avait de clients, on avait même dû reporter les comptes.

Je rentrais chez moi en fin d'après midi et préparais un diner léger.
Ce fut vers 20h que Candy était revenu.
Dés qu'il franchit le seuil de la porte, je sus qu'il s'était passé quelque chose. Il avait une tête très, très bizarre. Mon cœur tambourina fort dans ma poitrine, j'ai toute de suite pensé qu'il était arrivé malheur.