TOME II: PARTIE. 43

Depuis le début
                                    

Installée sur son énorme canapé comme une reine, dans sa tunique bleue ciel aux discrets strass bleu foncé sur les rebords de sa capuche, les jambes croisées laissant apparaitre les bordures en dentelle de sa jupe, le visage maquillé comme si elle allait à une fête, des torsades à la tête d’où pendait une petite queue de cheval, une chaine en or avec un médaillon en forme de nœud au cou, des boucles de la même forme à ses oreilles, un bracelet en or à son poignet droit, d’un regard rempli de dédain, Ndèye Awa Thiam snoba sa belle-fille.

_ Ma. Eva ay way Namone nala (Ma. Eva que tu m’avais manqué) Venu lui faire une accolade l’épouse de son fils.

Le député resta de marbre.

_ Diaba yayou Bour (Diaba mère du roi)  comment ça va ? Se tourna Amina vers sa belle sœur ainée

_ Je rends grâce ! Répondit froidement Ngoné tout en zappant les chaines télés

N’étant guère habituée à une telle froideur de leur part, Zahra fut déconcertée. Néanmoins elle ne laissa rien paraitre. Lorsqu’elle entendu les gloussements d’un bébé, elle se retourna pour voir sa cousine à la porte du salon. Arrivée à sa hauteur, Nafy la toisa sans la saluer. Son fils dans les bras, elle alla s’assoir auprès de Ngoné qui lui reprit l’enfant.

_ Nafissatou comment vas-tu ? La salua Zahra souriante en s’asseyant

Sa cousine la toisa encore mais cette fois avec mépris. L’attitude de Néné Gallé l’importunait au plus haut point. Elle avait l’impression que celle-ci se moquait d’elle. Dans son pantalon ¾ écossai, sa chemise sans manche blanche, ses longues jambes croisées exhibant les semelles rouges de ses chaussures à talons, Zahra souriait d’avantage à chaque fois qu’elle la toisait.

_ Où est Momy ? Joignit Zahra à défaut d’obtenir une réponse de la femme de Bassirou

Ndèye Awa Thiam la  toisa une seconde fois avec arrogance sans daigner lui répondre. Elle n’était pas contente de sa belle-fille et ne se gênait guère pour le lui faire savoir. En épousant son fils, elle espérait faire de cette dernière sa marionnette pour obtenir tout ce qu’elle veut de son fils et tout savoir des Sy. Comme Zahra n’essayait pas de lui plaire à tout prix comme Nafy jusqu’à lui raconter tout de la vie de sa cousine, il fallait qu’elle agisse en reprenant les choses en main.

_ Comment c’était ton voyage Ma. Eva ? Renchérit encore une fois Zahra le sourire aux lèvres

Miss Thiam souleva son téléphone.

_ Si tu avais voulu le savoir il fallait venir à mon retour il y’a 1mois. Répondit-elle las tout en manipulant son portable.

Nafy gloussa tout en fixant sa cousine. Dès lors, Néné Gallé sut qu’il se passait quelque chose. Elles étaient toutes les trois bizarres. Ngoné de temps à autre lui lançait coups d’oeil pour fixer à nouveau l’écran ou jouer avec son neveu. N’étant pas dupe, elle suspectait un éventuel problème. Cependant elle n’avait que faire de la froideur de sa belle-sœur ou les sautes d’humeur de sa cousine. Celle qui l’intéressait et méritait sa considération, c’était sa belle-mère.

_ Ne sois pas fâchée toi aussi Thiam Babel. C’est juste que je n’avais pas le temps de venir. Mais à présent je suis là. Allez fait-moi ton si beau sourire qui me fait tant craquer. Tenta de l’amadouer Néné Gallé

Miss Thiam ne desserra pas pour autant. La fille d’Adama Ka lui avait bien fait le topo de sa cousine en détaillant son frac parlé, son insolence, son insubordination. Alors lui reprocher son manque de considération est une occasion qu’elle ne comptait pas rater pour avoir Amina à sa merci.

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