Chapitre 5: Pression & Dépression !

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Bon okay, me voilà donc prévenue ! Et telle que je connais la dame Adji Binta FAYE, je sais qu'elle ne lâchera pas l'affaire à moins d'avoir gain de cause.

Mon cœur battait à une vitesse folle. Mon calvaire ne faisait que de continuer !

Mon Dieu, accordez un peu de répit à votre pauvre serviteur pêcheur ! Priais-je intérieurement.

Je finis par me manifester, nous disions au revoir et prenions la route pour rentrer.

A partir de ce jour, ce fut comme si toutes les barrières dont je m'étais entourée jusqu'à présent tel un bouclier s'étaient fissurées. J'entrais carrément en phase de "dépression". J'ai honte de le dire mais je me suis mise à me laisser aller. Je commençais à me négliger et à négliger mon foyer. Je ne ressemblais plus à rien et je ne m'occupais plus ni de moi ni de mon mari, obsédée par mon seul désir d'enfant. Pour moi oui mais aussi pour que l'on me fiche un peu la paix.

Oui c'était devenu une obsession, je le reconnais aujourd'hui et rien que le stress qui m'accompagnait à ce moment là aurait pu tout bloquer carrément.

Je courais partout où on me recommandait un bon spécialiste ou un excellent tradi-praticien. Et toujours le même diagnostic, rien d'anormal et pourtant je ne tombais toujours pas enceinte.

J'avais fini par déserter ma maison et me réfugier chez mes parents comme à chaque fois que les choses me dépassent. J'ai prétexté être malade auprès de mon mari, ce qui en soi n'était pas faux, j'étais vraiment au plus mal. Heureusement que ceci était survenu durant les grandes vacances scolaires sinon je pense que je n'aurais pas non plus assuré auprès de mes élèves.

Mes parents étaient aux petits soins avec moi en tentant de me remonter le moral et de me rassurer mais également me sermonner très sévèrement. Il le fallait pour que je reprenne pied ! Je suis en effet le genre de personnes qu'il faut secouer un peu de temps à autre !

-Masta Yaay booyam ! Sèche tes larmes Néné Yaayam (mon bébé), un enfant c'est un don de Dieu et qu'IL accorde à qui Il veut. Ce n'est pas en réagissant comme tu le fais que ça va changer les choses, bien vrai que ce soit dur et je te parle par expérience ! Me réconfortait ma mère en me caressant légèrement les cheveux avec sa main d'une douceur inouïe. Elle était assise sur le canapé du salon et moi allongée en position fœtale la tête sur ses cuisses.

-Nous t'avons eu dés la première année de notre mariage et puis plus rien. Nous avions tout fait, nous étions allés partout, consultés des médecins, des guérisseurs traditionnels mais rien n'y fit. Alhamdoulilah, Dieu nous t'avait donné toi et nous lui en sommes reconnaissants. C'était décidé que ce serait notre part sur cette terre ! Confessait mon père.

Comme à chaque fois, ses paroles avaient le don de m'apaiser et de me revigorer.

-Fatima Zahra KASSÉ, yaré wuñula ludul sik gëm ! Ina Allaha maha Saabirin la Ya'Allah wax té mom dey nopina ! Ñata nitt Ño Sëy ba déé té amuñu si takader ? Ñi déé ci wëssin bayifi sén doom, ñénéne juur dom mu déé fa sassa, daga lén mëna wañi ? Ñoñé daga lénë gën wala daga défal Ya'Allah ñom luñu ko défalul ? Ñak doom duk yafuss té am ko yit duk njambar ! Ap jàm nak ak lu mënti xéw, dayi gëm Boromam, yakar ko, kañ ko, saabal ko té wolu ko ! Saa Borom nak yénë saay, buy défar day mélni kuy yaax, wanté du jum si dara, lumu deff rék day li gën. Li ñun ñép dila ñanal nak, yalna ñëw ak jàmm té doon li gën ci yaw!

-(Tu sais ma fille, Dieu en a fini avec ce qu'aura chaque créature sur cette vie, c'est le Mektoub (destin) et nul ne saurait échapper à son destin. Fatima Zahra, nous ne t'avons éduqué que dans la foi à ton Créateur qui a dit qu'IL est avec les endurants, Coran, sourate 2 : verset 153. Combien de personnes sur cette terre sont mortes sans avoir eu un seul enfant pour perpétuer leur nom et leur lignée ? Combien de femmes sont mortes en couches ? Combien ont perdu leurs bébés à seulement quelques heures ou quelques jours de leur naissance alors qu'ils avaient plein d'espoir ? Tu ne saurais les dénombrer ! Es-tu mieux que ces gens là ou as-tu fait pour ton Seigneur ce que eux ils n'avaient pas fait ? Non absolument pas ! Avoir un enfant n'est pas une prouesse et ne pas en avoir n'est pas non plus une bassesse. Dieu fait ce qu'IL veut et ses voies sont impénétrables ! Un croyant, quoi qu'il arrive, se doit de louer son Seigneur, de l'implorer et surtout de lui faire confiance. Le Créateur ne se trompe en rien et tout arrive pour une bonne raison. La prière reste la seule vraie arme du croyant, fais en ton compagnon de guerre et tu verras que tu seras forte et apaisée. J'implore mon Seigneur de t'accorder cette progéniture que tu souhaites tant mais surtout qu'elle arrive en paix et sois le meilleur pour toi et ton mari dans cette vie et dans l'autre !) Continuait mon père toujours aussi sage.

Dilemme au JolloflandWhere stories live. Discover now