Chica

Chapitre 9

CHIARA
samedi, 00h22

Assise sur le plan de travail de la cuisine, seule, je regarde mes pieds qui se balancent dans le vide.

- Tu m'évites ?

Je relève la tête et tombe sur Mathieu qui prend une chaise pour s'assoir en face de moi.

- Non.. pourquoi ?

- Tu me calcule pas depuis que t'es arrivée il me répond en haussant les épaules.

Je sais pas trop quoi lui dire. Je cherche pas à l'ignorer mais je veux pas de problème avec Paola.

- Pourquoi t'as dit à Paola que t'étais venu chez moi mardi ?

Il fronce les sourcils et même moi je me demande pourquoi je lui ai posé cette question.

- Elle a dit que t'étais malade depuis le début d'la semaine alors j'ai dis que j't'avais vu mardi soir et que ça allait, j'trouvais ça chelou..

Il hausse encore les épaules et moi je joue avec mes doigts en mordant ma joue. Je suis obligée de lui dire ce que je ressens vraiment, je veux pas jouer sur deux tableaux.

- Ça me gêne que t'agisses comme ça avec moi alors que tu couches avec ma copine j'avoue alors sans le regarder dans les yeux.

- J'ai jamais couché avec ta copine.

Je relève aussitôt la tête vers lui, les sourcils froncés. Il a pas trop l'air de comprendre de quoi je lui parle, et ça me gêne encore plus.

- À la soirée de Lisko lundi soir..? je précise.

- C'est elle qui t'a dit ça ? il demande en fronçant les sourcils.

- C'est pas vrai ? je demande à mon tour.

- Bah nan wesh, elle m'a soulé lundi soir à te parler mal, quand t'es partie je suis rentrée chez moi.

Je savais que je trouvais ça louche. Elle m'a dit que Mathieu l'avait ramené chez elle et le lendemain Mathieu m'a dit qu'il ramenait personne chez lui. Mais elle ne m'a jamais menti, alors je pensais qu'il y avait une explication.

- Mais jure elle t'a dit ça ? il demande.

- Bah ouais..

- Vas-y attends j'vais lui parler.

Le polonais se lève et je m'empresse d'agripper son bras. Je sens ses muscles à travers mes doigts, rien que ça ça me rend faible.

- Non.. j'ai peut-être mal compris, laisse tomber.

Je sais, c'est ridicule encore une fois. Mais be veux pas créer d'embrouilles pour rien. Le blond soupire avant de s'approcher de moi.

- Pourquoi on dirait que t'as peur d'elle ? il demande.

Il pose ses mains sur le plan de travail, de chaque côté de mon corps. On a jamais été aussi proche je crois.