Notre histoire (bxb)

- Chapitre 10

J'entendais toujours la pluie, il pleuvait fortement. Je ne prenais pas de parapluie trouvant cela encombrant et préférais enfiler un sweat au lieu de ma veste qui constituait mon uniforme. Sérieusement, un parapluie pour quelques pas que je pouvais faire en courant ? De plus, marcher sous la pluie n'était pas désagréable, bien au contraire. C'était une expérience à faire au moins une fois dans sa vie. Une fois que j'étais prêt, je quittais le pavillon. J'arrivais rapidement au réfectoire, mes cheveux étaient un peu mouillés malgré le fait que j'avais couru pour éviter cela. Mais rien qui ne pourrait me tuer. Je rejoignais rapidement mes camarades. Nous prenions un plateau et nous nous dirigions vers notre table. Andrew n'osait plus me regarder, je ne comprenais pas pourquoi. Ayden, l'avait-il revu ? Ou cette simple entrevue avait suffi à le calmer ?

Ce dont je pouvais être sûr, c'était qu'un alpha aussi stupide qu'Andrew ne pouvait pas éprouver un sentiment appelé : remords. Jamais il ne serait assez intelligent pour savoir ce que c'était que cela.

Je ne voulais pas perdre du temps à me concentrer sur des choses futiles telles que ça, au contraire, mon regard se portait directement vers Ayden. Certes, je ne voulais pas être proche de lui, mais le regarder n'étais pas vraiment du temps perdu. Au contraire, c'était comme admirer une œuvre d'art. Et tout le monde sait que l'art est important, n'est-ce pas ?

Je m'installais tranquillement à ma place, le regardant à nouveau. Il n'y avait pas réellement de femmes dans son entourage. Sauf une que je trouvais beaucoup trop proche à mon goût.

Elle n'avait pas besoin d'être aussi tactile avec lui pour manger si ? En posant le téléphone que m'avait donné cet imbécile d'Andrew, je me rappelais d'une chose. Je me levais et partais d'un pas déterminé vers lui. Une fois que j'étais arrivé près de lui, je prenais le téléphone et le lui lançais à la figure ce qui avait pour conséquence de lui ouvrir l'arcade sourcilière. Quelques gouttes de sang coulaient le long de son visage ce qui, intérieurement me faisait plaisir bien évidemment. Il m'avait souffrir comme personne ne l'avait fais. De plus, ses quelques gouttes de sang n'égalaient pas la quantité de sang que j'avais moi-même perdu. Je voyais à son regard qu'il ne comprenait pas ce qui m'arrivait, à vrai dire moi aussi je ne comprenais pas très bien d'où je sortais ce courage qui s'était bien caché au fin fond de mon être lorsqu'il avait osé lever la main sur moi. Ni cette force qui était jusque-là très bien cachée. Je souriais, un sentiment de fierté m'emplissant, et repartais à ma place sans lui laisser le temps de réagir. Je pensais apercevoir Ayden sourire, mais je n'en étais pas sûr, peut-être avais-je rêvé après tout.

Je voyais Luc qui était parti dans un fou rire inarrêtable. Romain tentait de le calmer en vain. Cette scène me faisait sourire et je revenais m'asseoir près d'eux. Le repas était bon, mais sans plus. Pour une académie de si grande renommée, je m'attendais à beaucoup mieux en arrivant ici. Néanmoins, je ne pouvais rien y faire. Le repas de ce soir était une salade, de la purée avec du poisson et une sauce pour accompagner le poisson. En dessert, il y avait un éclair au chocolat ou à la vanille. Ayden n'avait pas le même plat que tout le monde, j'avais cru comprendre que Monsieur ne mangeait que ce qui lui plaisait. En bref, c'était un enfant pourri gâté qui ne pouvait pas agir comme tout le monde. Il avait besoin de se démarquer, il avait besoin de se faire remarquer.

Ce n'était pas comme-ci de par son physique, il se démarquait déjà, non non, au contraire. Ou même que ses phéromones passaient inaperçues. Bien sûr que non. Ses phéromones étaient une putain d'addiction à elles seules. Une question ne pouvait s'arrêter de trotter dans ma tête. Pourquoi avait-il manqué les premiers cours du semestre ? Je ne savais pas vraiment pourquoi, à vrai dire je ne savais rien de lui. Je ne connaissais ni sa famille, ni ce qu'il aimait, je ne savais que son nom, son prénom, son âge, mais aussi qu'il embrassait divinement bien. Bon, le dernier point n'était pas vraiment essentiel, je vous l'accorde. Je me levais et partais rendre mon plateau. J'étais fatigué même si je n'avais rien fait de mon après-midi. Se détendre demandait quand même de l'énergie. Et puis avec tous les bleus que j'avais, j'avais bel et bien besoin de repos.

Lorsque je sortais, la brise venait caresser mes joues ce qui me faisait frissonner. C'était une brise agréable. Je respirais l'air frais en regardant la montagne et le ciel étoilé. C'était tout de même une vue magnifique. Cette vue me rappelait Matthew, je n'avais pas eu l'occasion de le revoir depuis l'incident qui s'était produit. J'avais peur. Peur que Matthew ait honte de moi, peur qu'il puisse décider de m'ignorer. Heureusement, je savais que mon meilleur ami n'était pas ce type de personne. Je savais aussi que ces peurs qui ne cessaient de m'envahir et de se multiplier étaient infondées, et qu'il fallait que j'en fasse abstraction. Je le connaissais depuis ma naissance, il était comme un frère pour moi. Le seul qui m'ait soutenu lorsque personne ne croyait en moi. Il était important à mes yeux.

Je savais qu'il fallait que j'ai une discussion avec Matthew, je ne savais juste pas la date à laquelle allait avoir lieu cette discussion. Je tournais la tête lorsque je voyais une silhouette que je connaissais par cœur venir en ma direction. Je savais que cette personne venait pour moi.