Notre histoire (bxb)

- Chapitre 53

Lorsque je me réveillais, je prenais immédiatement mon téléphone en main pour vérifier si mon alpha n'avait pas tenté de me joindre. Je voyais qu'il avait essayé de me joindre 5 fois. 5 appels manqués. Je vérifiais alors mes messages, rien. Ma messagerie vocale, rien non plus. C'était extrêmement bizarre. En général, lorsque quelqu'un cherche à nous joindre, il nous laisse un message vocal ou même un SMS. J'avais presque oublié qu'Ayden n'était pas quelqu'un de normal. Je regardais Matthew qui s'était collé à moi et qui m'avait emprisonné dans ses bras. Je souriais légèrement et je passais ma main dans ses cheveux avant de réussir à le pousser gentiment pour que je puisse m'extirper de ce lit.

Je partais dans les toilettes pour ne pas réveiller Matthew et j'appelais immédiatement Ayden. Alors que les tonalités du téléphone continuaient de se succéder emportant avec elles le peu d'espoir qu'il me restait, Ayden décidait de répondre, il décrochait alors.

- Ayden ? Tout va bien ?

- Nolan...

- Oui..? Babe..? Qu'est-ce qu'il y a ?

Il ne me répondait pas, mais j'entendais bien que quelque chose n'allait pas. Je ne le connaissais que trop bien pour ne pas le remarquer. Sa respiration était saccadée et je pouvais entendre des.. Des sanglots ?

- Ayden ? Parle-moi. Tu sais que je serai toujours là pour toi...

- Il est mort..

Je ne répondais rien ne sachant tout simplement pas de qui il parlait. Soudain, comme une évidence, je trouvais la réponse. Son père. J'avais vu, parmi ses papiers, quelques papiers comportant le nom de son père. En prêtant plus attention à ces fameux papiers, j'avais remarqué que c'étaient surtout les dossiers médicaux de son père.

- Ayden... Ne bouge pas, j'arrive tout de suite.

Il ne répondait pas en raccrochant simplement. Même si je ne connaissais pas beaucoup le père d'Ayden, je savais qu'ils étaient très proches l'un de l'autre. Lorsque Ayden m'en parlait, il avait ce sourire enfantin sur ses lèvres, son regard s'illuminait et s'emplissait de fierté. J'avais eu l'occasion de voir quelques photos d'enfance d'Ayden sur lesquelles son père était présent. Leur attachement à l'autre ne pouvait qu'être constaté. Sur l'une des photos, son père portait Ayden qui devait avoir 2 ans sur ses épaules. Sur une autre, il donnait à manger à Ayden alors qu'il en mettait partout.

Ayden avait non seulement perdu son père mais aussi LE pilier de sa vie. Son exemple, son modèle, celui qu'il admirait le plus. Je sortais des toilettes et je me dépêchais de préparer ma valise. En réalité, je n'étais plus réellement dans la pièce. Mon corps y était, mais mon esprit était ailleurs. En train de se demander comment allait mon alpha ? Quelle question stupide. Il était au plus mal. J'écrivais un simple mot à Matthew lui disant que j'allais chez Ayden. Je me dépêchais de m'habiller et je quittais la chambre. Une fois la porte fermée, je courrais presque pour sortir du dortoir. Oups. J'avais oublié une chose. Je n'ai pas le permis et je n'ai pas non plus de chauffeur. Il était 6h30, tout le monde dormait.

Alors que je commençais à réfléchir à une solution, une des voitures de collection de la famille Ksay se garait dans la cours. Je m'approchais alors et le conducteur prenait ma valise.

- Monsieur Ksay m'a demandé de venir vous chercher, monsieur.

Je faisais un simple oui de la tête et je m'empressais de rentrer dans la voiture. Le chauffeur prenait beaucoup trop de temps à mon goût. C'est après 30 secondes, 30 LONGUES secondes que le chauffeur rentrait et commençait à conduire. Autant vous dire que si ces 30 secondes m'avaient parues très longues, le trajet en comparaison était un enfer. Les secondes semblaient être des minutes et les minutes des heures. Je n'avais qu'une envie, retrouver Ayden et le serrer contre moi. Lui dire que je suis là pour lui. Ne plus jamais le laisser.

Nous arrivions finalement et je descendais de la voiture. Le chauffeur n'avait même pas eu le temps de mettre le frein à main que j'étais déjà dehors, devant la porte d'entrée du manoir des Ksay, prêt à entrer. En général, c'est au chauffeur de sortir en premier et d'ouvrir la portière cependant, il était beaucoup trop lent à mon goût. Je rentrais alors dans le manoir et plusieurs domestiques qui étaient présents se courbaient par politesse en me voyant. Je partais rapidement dans l'escalier et j'avais bien failli au moins 5 fois de me péter la gueule depuis que j'avais quitté l'académie.

J'arrivais finalement devant la chambre d'Ayden. La porte était fermée et un plateau de nourriture était posé à côté de sa porte, sur un meuble prévu à cet effet. Il n'avait rien touché. Je toquais alors à sa porte et n'entendant pas de réponse, je rentrais. Je le voyais assis sur sa chaise de bureau. Il était plongé dans le noir alors que le soleil ne faisait que briller. Ses rideaux et volets étaient fermés. Je fermais doucement la porte derrière moi et je rentrais doucement dans sa chambre, m'approchant de lui. Je venais derrière lui et je lui faisais un back-hug (= câlin par-derrière). Il ne réagissait pas. Je venais en face de lui et je tournais sa chaise pour pouvoir le regarder.

Il avait le regard vide, des cernes énormes sous ses yeux. Il faisait presque peur à voir. Je le prenais dans mes bras et je caressais doucement ses cheveux en libérant quelques phéromones. Il réagissait enfin et, d'un geste faible, posait l'une de ses mains sur le bas de mon dos. Plusieurs larmes se mirent alors à couler le long de ses joues et il murmurait " Nolan.. ". Je le serrais contre moi et je continuais de caresser ses cheveux. Je murmurais à mon tour des " ça va aller Ayden. Je suis là pour toi, et tu es quelqu'un de fort. " J'avais peur que si je le dise un peu trop fort, ce moment soit brisé.

Il me serrait légèrement contre lui, j'avais posé ma main sur sa nuque que je caressais doucement. Mon cœur se brisait à cette vue. J'avais retrouvé un Ayden brisé en mille morceaux. Lui qui me semblait pourtant si fort, intouchable et impossible à briser, il était comme tout être humain, il avait un cœur, des sentiments et des moments de faiblesse.