- Chapitre 57

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Quelques mois étaient passés depuis la mort du père d'Ayden. Pour être exact, 5 mois étaient passés. Nous étions retournés à l'académie 3 mois après. J'étais stupéfait par la force dont ils faisaient tous preuve. Ils se soutenaient les uns les autres. Ils avaient tous perdu quelqu'un, que ce soit un mari, un frère ou un père. Leur famille était certes petite, mais elle était soudée et c'était l'essentiel.

Ayden dormait encore. J'avais envie d'aller en ville. De me changer les idées et de profiter un peu de cette nouvelle saison. L'automne. Je regardais Ayden dormir et passais doucement ma main dans ses cheveux. Malgré le fait que le dortoir des omégas était déjà remis en état, je continuais de dormir avec lui, il faisait un très bon oreiller. À vrai dire, je ne voulais plus le quitter tout comme lui ne voulait plus me quitter. Cette épreuve nous avait rapprochés et nous étions donc restés ensemble. Cependant, cela n'empêchait pas le fait que nous avions nos moments à nous. Comme ce matin par exemple.

Nous prenions certes le temps d'avoir des moments à deux, mais nous prenions aussi le temps de nous retrouver seuls. De nous retrouver nous-même pour ne pas nous perdre dans cette relation. De plus, ces derniers temps, j'étais malade. Une gastro devrait traîner dans l'académie et j'avais dû l'attraper. J'avais des nausées et surtout, je me sentais un peu ballonné. Je quittais le lit après avoir embrassé le front d'Ayden et j'allais dans les toilettes. J'avais envie de vomir. Mais rien à faire, je ne parvenais pas à vomir. Cette gastro commençait sérieusement à m'emmerder.

J'allais d'ailleurs profiter de cette sortie pour aller chez le docteur tiens ! Je commençais alors à me préparer, ne faisant aucun bruit pour ne pas réveiller Ayden. Il avait besoin de repos après tout. Je mettais une écharpe blanche par-dessus un sweat beige, bien évidemment qui lui appartenait, et un pantalon noir. J'enfilais mes baskets beiges, elles aussi, et quittais la chambre. Je me retrouvais très vite dans la cours, où plusieurs journalistes étaient déjà présents. Depuis qu'Ayden avait pris le rôle d'alpha de la famille Ksay, les paparazzis ne le lâchaient plus d'une seule semelle. Ce qui voulait dire que nous n'avions presque plus d'intimité, d'où ce besoin d'avoir des moments à nous, sans l'autre. Je sortais discrètement de l'académie en cachant mon visage dans l'écharpe.

Personne n'avait pour habitude de me remarquer, je dois bien avouer que dans ce cas-là, cela m'arrangeait bien. Je partais ensuite en direction de l'arrêt de bus, impatient de me retrouver en ville. Les arbres possédaient une couleur qui était à tomber par terre. L'automne était une saison que je trouvais magnifique et mélancolique à la fois. Les feuilles prenaient une couleur bien singulière, une couleur particulière montrant ainsi leur départ qui était à venir. Elles allaient quitter l'arbre sur lequel elles étaient et quelque temps après, l'arbre allait de nouveau avoir de nouvelles feuilles. Je trouvais cela magnifique. Je fermais les yeux et prenais une grande inspiration d'air frais. Le bus ne tardait pas à arriver. Je montais après avoir passé ma carte et je partais m'installer dans un coin du bus, près de la fenêtre.

Une fois arrivé en ville, j'en profitais pour aller me promener dans un parc. Quelques familles étaient de sortie, certaines avaient un nourrisson, d'autres des enfants en bas-âge. C'était aussi l'occasion pour les couples de sortir un peu. Ayden ne me manquait pas, mais sa présence ne m'aurait pas gênée. Au contraire, nous nous serions promenés main dans la main en regardant le paysage et les arbres. Il ne fallait pas que j'oublie que cette sortie était pour moi l'occasion de profiter de mon côté. Je m'asseyais sur un banc et prenais un petit carnet dans lequel je commençais à gribouiller quelques croquis. Je m'étais découvert une passion pour le dessin. Évidemment ce que je faisais été loin d'être une œuvre d'art. Cependant, Rome ne s'était pas faite en un jour. Évidemment, ce que je faisais était loin d'être une œuvre d'art.

Après une vingtaine de minutes, je sortais du parc. Je n'allais pas passer ma matinée ici, j'avais plusieurs choses à faire. Je quittais donc le parc et arrivais à une intersection. J'attendais que le " petit bonhomme " aussi appelé " Ampelmännchen " , personnellement, je l'appelais petit bonhomme, soit vert pour traverser. Il n'y avait que quelques piétons, qui restaient sur le trottoir, bien trop occupés avec leur téléphone. Alors que je traversais, une voiture allant à vive allure s'approchait dangereusement de moi. Je n'avais pas le temps de réagir, que la voiture m'avait percutée. En une fraction de seconde, je me retrouvais au sol, du sang coulant de mon crâne. Je ne parvenais pas à bouger, et ne comprenais pas réellement ce qu'il s'était passé. La voiture ne s'arrêtait pas, bien au contraire. Elle continuait sa route, mine de rien. Si son pare-brise ne s'était pas endommagé, on pourrait presque croire que cette voiture n'avait percuté personne. Ce qui n'était pas le cas.

Je ressentais une vive douleur au niveau du crâne, mais aussi au niveau de mon ventre. J'avalais avec difficulté ma salive alors que plusieurs personnes s'approchaient rapidement de moi. Soudainement, moi qui étais habituellement invisible aux yeux de tous, étais devenu la personne la plus visible. Mes bras saignaient, je ne sentais plus mon corps. Quelqu'un commençait à me parler alors qu'une autre me chuchoter quelque chose. Je regardais le ciel et par la même occasion, je pouvais voir une feuille tomber d'un arbre. Elle venait définitivement de mourir et quittait son arbre pour laisser place à une autre feuille, qui était à venir. Je sentais mes forces me quitter petit à petit, tous les bruits qui m'entouraient finissaient par devenir brouillés. Je ne parvenais plus à distinguer les bruits, les paroles se confondaient avec le bruit des voitures et des téléphones.

Je posais une main sur mon ventre tentant désespérément d'apaiser cette douleur. Du sang continuait de couler, formant une flaque de sang qui finissait par tâcher mon écharpe. Mon écharpe blanche était désormais immaculée de sang, de mon sang. À vrai dire, tous mes vêtements étaient recouverts de sang. Mon crâne n'était pas le seul à saigner, mes bras aussi saignaient. Mes forces me quittaient petit à petit, je fermais alors mes yeux sans m'en rendre compte et finis par m'endormir.

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FIN ! J'espère que cette histoire vous a plu, merci beaucoup à une prochaine fois.











Non je rigole ne vous inquiétez pas ^^ Prochain chapitre mercredi !

Notre histoire (bxb)Where stories live. Discover now