- Chapitre 36

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(Chapitre du point de vue d'Ayden.)

Je me dirigeais donc vers ce petit corps inanimé que je pourrais reconnaître en une seule seconde. J'étais à la fois anxieux de savoir la réponse, ce moment de doute n'allait pas tarder à cesser. Je me mettais à genoux et je le regardais. Ma main tremblait légèrement, mais je ne pouvais rien y faire. J'avais peur, j'avais peur d'une seule chose, le perdre. Je prenais son poignet qui me semblait si minuscule dans ma main, je ne ressentais rien, aucun pouls. Mon monde commençait à s'effondrer alors que je restais là, à ne rien faire. Sa peau était encore chaude, et là, je voyais quelque chose.

Son torse se relevait avant de redescendre, certes dans un rythme irrégulier, mais il respirait. NOLAN ÉTAIT VIVANT. Je me concentrais et je pouvais sentir son pouls, même s'il était faible, son cœur battait. Je m'empressais de prendre des draps afin de le couvrir au maximum, de le protéger de ces flammes meurtrières. Je prenais plusieurs draps et je l'enveloppais dans ces derniers. Je tenais mon blouson qui était déjà bien brûlé vers mon visage. Nolan était léger alors courir ne serait pas un problème. Loin de là. Surtout si c'était ce qui allait nous permettre de survivre.

Cependant, une seule chose jouait contre nous, le temps. Plus les secondes passaient plus les flammes grandissaient et plus les étages étaient fragilisés. Une fois que je trouvais qu'il était suffisamment protégé, je le serrais contre moi et j'embrassais son front avant de chuchoter : " ne t'inquiète pas Nolan, je suis là désormais et jamais je ne te laisserais. " J'ouvrais la porte et les flammes nous frappaient directement. Je le protégeais du mieux que je pouvais et je n'hésitais pas à utiliser mon corps pour cela. Je courrais rapidement, comme jamais je ne l'avais fait. Après quelques secondes, je sortais de cet enfer, je sortais de ce dortoir. Je le posais sur le sol n'ayant pas d'autres choix et me dépêchais d'enlever ces draps. Ils avaient bien protégé mon oméga. Je caressais doucement sa joue avant d'embrasser chaque centimètre de son visage. Il n'avait aucune réaction. Rien. Je prenais sa main que je serrais dans la mienne et que j'embrassais également.

- Nolan... Réveille-toi, je t'en supplie...

Toujours rien, il ne répondait pas et ne faisait aucun signe. Heureusement, je pouvais sentir sa respiration. C'était la seule chose qui m'indiquait qu'il était en vie. Un groupe d'élèves venait rapidement vers nous. Je grognais les faisant ainsi reculer. Il fallait laisser un maximum d'espace pour que Nolan puisse respirer. Quelques-uns de mes bêtas venaient cependant, ils me regardaient surpris et prenaient un seau d'eau avant de mouiller mon épaule et mon dos. À cet instant, je pouvais sentir une vive douleur. Je les regardais et regardais ensuite mon épaule. C'est à ce moment que je pouvais constater que j'étais dans un bel état.

Ma peau était brûlée, plusieurs cloques se formaient déjà, mais je m'en foutais. Oui, je n'en avais rien à faire, même si je souffrais, même si ma peau était défigurée et méconnaissable, la seule chose qui m'importait réellement était mon oméga. Je reportais mon attention sur Nolan alors que le directeur venait vers nous lui-aussi. Il commençait à me réprimander, cependant, s'il n'était pas content, il n'avait qu'à y aller lui-même.

- Monsieur Ksay, vous savez l'importance que vous avez n'est-ce pas ? Alors pourquoi avoir risqué votre vie pour un simple oméga ?! Qu'est-ce que votre père fera lorsqu'il apprendra que vous avez failli mourir ? Et regardez l'état dans lequel vous êtes !

- Putain, mais fermez votre gueule. Déjà que vous n'êtes pas foutu de venir plus tôt vous osez l'ouvrir ? Et ce n'est pas qu'un simple oméga, c'est mon âme-sœur qui a déjà bien plus d'importance que n'importe qui.

- Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton jeune homme !

- Allez, dégagez Nolan a besoin d'espace le temps que l'ambulance arrive.

Il me regardait sous le choc, tout comme tout le monde qui était présent. Je pouvais voir certains de mes bêtas qui souriaient, eux savaient qu'il ne fallait pas me déranger dans ces moments. C'était une erreur à ne pas faire, une erreur de débutant. Je regardais mon oméga qui semblait endormi, lui au moins n'était pas brûlé, du moins je ne pense pas. Je continuais d'embrasser sa petite main que je serrais dans la mienne, à ce moment, je pouvais sentir qu'il serrait lui aussi ma main. Enfin ! Un autre signe de vie. Je voyais ses petites lèvres bouger, mais je ne parvenais pas à entendre ce qu'il voulait dire. Des larmes coulaient le long de ses joues qui s'étaient noircies. Je me rapprochais de lui et je mettais mon oreille près de ses lèvres afin d'entendre ce qu'il avait à me dire.

Malgré cela, je n'entendais que sa respiration. Je prenais un mouchoir que je mouillais légèrement avec l'eau qu'il restait et essuyais doucement son visage.

- Repose-toi Nolan... Nous aurons tout le temps de parler une fois que tu te seras rétabli.

Je regardais à nouveau l'heure. Bordel qu'est ce que les pompiers et l'ambulance pouvaient bien faire ? Après quelques minutes, je pouvais les entendre arriver et après quelques secondes, ils étaient là. L'ambulance venait rapidement vers nous et on nous prenait en charge. Ils voulaient d'abord me prendre en charge, cependant, je refusais. C'était mon oméga qui avait besoin d'aide, pas moi. Je montais moi aussi dans l'ambulance, je pouvais voir les pompiers s'afférer à éteindre l'incendie qui était encore plus imposant.

Nous arrivions après une vingtaine de minutes à l'hôpital. Je n'avais pas quitté du regard mon oméga, je les regardais prendre soin de lui et lui faire les premiers soins. D'autres personnes s'occupaient de moi, je ne ressentais aucune douleur, rien. J'étais bien trop hypnotisé par mon petit sauvage qui commençait enfin à se réveiller. Je pouvais lire dans ses yeux qu'il était paniqué, il ne savait pas où il était ni ce qu'il faisait ici. Quelqu'un lui expliquait rapidement la situation.

Une fois que nous étions arrivés à l'hôpital, nous partions directement dans une des chambres du dernier étage. Cet espace était considéré comme " VIP ". J'avais demandé que nous partagions une même chambre, ce que l'hôpital avait accepté. Nous avions une grande chambre qui comportait donc un lit double, une télévision et un climatiseur. À droite du lit, il y avait un petit salon composé de 3 canapés et à droite du lit une grande fenêtre. Une fois que nous avions fini d'être pris en charge, nous nous retrouvions tous les deux dans la chambre. Il était allongé et avait encore un peu de mal à parler. Quant à moi, le haut de mon corps se retrouvait rempli de bandages.

Notre histoire (bxb)Where stories live. Discover now