Jour - 19 P.2

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Qu'est-ce que je dois faire ? Je n'en sais rien, je n'arrive plus à réfléchir. Je veux juste m'en aller le plus loin possible des autres. Je ne veux pas avoir à leur parler, expliquer pourquoi je suis comme je suis et pourquoi je fais ce que je fais. Liam est à l'hôpital et c'est de ma faute, il va me detester et c'est juste entièrement de ma faute. Il fait encore nuit dehors et je ne sais pas trop quelle heure il est, je pense que le jour ne va pas tarder à se lever. Je suis fatigué mais je crois que c'est surtout toute cette pression qui me fatigue. J'ai bu un peu d'alcool hier soir mais rien de très conséquent et puis de toute façon même sans ça, je n'ai pas l'esprit clair. J'ai envie de cogner sur quelque chose, je veux crier et tout envoyer se faire foutre. Je fouille dans ma poche pour en sortir mon téléphone portable et constate que j'ai déjà des messages de Niall qui me demande de revenir. D'autres de Harry qui s'excuse de ce qui vient de se passer comme s'il y était vraiment pour quelque chose. J'éteins mon portable avant qu'on tente de m'appeler et le remet nerveusement dans ma poche. Je tremble parce que je suis énervé et je n'ai pas la moindre idée de ce que je dois faire pour me calmer et d'ailleurs je ne suis même pas sûr d'en avoir envie. Je fourre mes mains dans mes poches et marche rapidement sans savoir réellement vers où. Je baisse la tête et évite de croiser le regard de n'importe quel passant. Il n'y a pas grand monde mais certains vont travailler donc les rues ne sont pas totalement désertes non plus. Il y aussi quelques fêtards qui semblent être au bout de leur soirée, si l'on peut encore appelé ça comme ça, mais j'évite au maximum de croiser quelqu'un.

Je prend la direction du cimetière sauf que je ne veux pas qu'ils me voient comme ça. Ce qui est évidemment complètement débile, parce que les tombes de ma famille ne sont pas leurs yeux. Comme s'ils pouvaient encore me voir comme ça. J'imagine qu'ils ne le peuvent d'ailleurs pas du tout et qu'ils ont juste disparus. Ou alors ils me voient tout le temps et doivent bien être déçu de tout ce que j'ai pu faire depuis leur départs. Ferme ta gueule Zayn... Ils ne sont pas juste partis, ils sont morts et c'est moi qui les aient tués. J'aimerais mieux mourir que d'affronter toute les conneries que j'ai pu faire. Comment j'ai pu croire une seule seconde que je pouvais être avec Liam ? Que mes décisions ne finiraient pas par le détruire ? Je sais que sa blessure à la tête n'est pas grave mais elle est quand-même arrivée par ma faute.

Je pousse un rugissement de colère en me rendant compte qu'il est beaucoup trop tôt et que le cimetière n'est même pas ouvert. De toute façon j'aurai dit quoi à me parents ? Que j'ai fait n'importe quoi ? Que j'ai envie de crever comme le putain d'égoïste que je suis alors qu'eux et mes sœurs n'ont même pas eu la chance de survivre contrairement à moi ? Je donne un coup de pied dans le portail verrouillé ce qui ne me soulage même pas. Je pose mon front contre la ferraille glacé des barreaux et réfléchi. Je sais, au fond je sais que ce n'est pas du tout le bon moment pour prendre des décisions mais je m'en fiche, je sais ce que je dois faire. Je dois sortir de la vie de Liam c'est mieux, sinon je finirais par le blesser d'avantage. Je dois tous les laisser tranquilles même ma tante. Je dois tous les libérer du fardeau que je représente. Je ne veux plus jamais parler avec eux, je ne veux plus jamais leur faire du mal.

Je fais demi-tour en pensant à toutes mes conneries... Malgré les résolutions que je viens tout juste de prendre, j'ai encore besoin de quelqu'un pour m'aider. Il n'y a qu'une personne que je peux encore déranger un tout petit peu malgré toute ma honte. Je ne sais toujours pas l'heure qu'il est mais si je dois attendre des heures pour entendre la putain de mélodie de son camion glace alors je le ferais, j'ai besoin de Victor au moins une dernière fois. Je finis par arriver à destination bien avant son passage alors je me laisse glisser contre le mur et pose mon cul par terre. J'attends cachant mon visage dans mes mains. Il fait froid, si froid que je ne sens plus mes doigts. Je suis frigorifié et j'ai l'impression que je vais me briser au moment de me relever de ce trottoir. Mais enfin, le son tant attendu résonne à travers la rue. Je me relève chancelant et attend que le camion s'arrête pour m'approcher. Victor à éteint la musique et je sais qu'il m'a vu, il n'ouvre même pas le côté de son camion et sort pour me regarder. Il porte son beau costume rouge pétant. Il n'a pas besoin de mot et il me fait signe de monter. Je m'exécute prenant place à l'arrière comme à mon habitude, je m'assois de sorte que personne ne me voit même si de toute façon, le camion n'est même pas encore ouvert.

Two Months { ZIAM } ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant