Jour - 28 P.3 & - 27

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Mon sommeil est agité et je me réveille plusieurs fois en gémissant. J'ai vraiment mal et à chaque fois que je bouge c'est encore pire. Je parviens à amener ma main vers mon visage pour toucher du bout des doigts les dégâts sur mon arcade, je grimace ce qui me fait de nouveau souffrir. Le sang qui est en train de sécher s'est collé contre le coussin du canapé, si ma tante voit ça je suis persuadé qu'elle va faire une crise cardiaque. Je ne peux pas encore bouger, je n'en ai pas la force alors j'arrête tout mouvement tentant d'apaiser la douleur en bougeant le moins possible. Mes pensées dérivent et trouvent le seul refuge qui peut me faire me sentir mieux, Liam.

Je dois dire à Liam à quel point il compte pour moi, je devrais lui dire. À quel point il est la seule lumière dans mon obscurité et que je voudrais ne jamais l'avoir fait souffrir. Ma famille est morte et je ne me rend même pas compte du temps que je perd. Je ne peux pas lui avouer qui je suis et le fait que je l'ai déjà vu plusieurs fois, je ne saurai pas comment le regarder en face... Mais je ne dois pas le faire douter de lui, de ce qu'il est et de ce qu'il m'apporte. Je dois lui dire qu'il est incroyable et que personne ne pourrait jamais le haïr, personne ne devrait jamais lui faire du mal. Je dois lui dire que ses parents sont aveugles de ne pas voir à quel point leur fils est génial et j'aimerais tuer son oncle d'avoir oser poser les mains sur lui...

Je me rendors au bout de quelques minutes en pensant à tous ce que je devrais faire concernant Liam et me rendant compte qu'il y a des tas de choses que je regrette déjà. Il y a des mots que j'aurai dû dire et d'autres que j'aurai dû taire. Il y a des choses que j'aurai dû faire et d'autre que j'aurai dû contenir. Mes divagations me permettent de retrouver le sommeil même s'il n'est toujours pas tranquille.

Je me réveille quelques heures plus tard dans plus ou moins le même état. J'ai mal absolument partout et je tente de me redresser difficilement. Je gémis encore en décollant ma joue du coussin maintenant recouvert de sang séché. Je souffle en essayant de me relever sur mes jambes et en titubant sur les premier pas que j'ose entreprendre vers les escaliers. Je me retiens à la rambarde et monte les marches une à une. J'arrive à la salle de bain ou j'entreprends de me déshabiller. J'ai des marques de coups sur tout le corps et ça me fait un mal de chien. J'ose un regard dans le miroir et c'est à peine si j'arrive à me reconnaître dans cet état. Ma lèvre est fendu, mon arcade bousillée alors que du sang séché revouvre la moitié de mon visage. Mon œil est enflé et malgré la présence de sang qui m'empêche de voir correctement je dirais que j'ai un beau coquard. Je soupire et me retourne pour me diriger dans la douche.

L'eau froid me glace le sang et je dois bien avouer que, encore une fois, j'ai mal. Je pose mon front et mes mains sur le carrelage froid tandis que l'eau s'occupe d'elle-même de rincer mon corps meurtris. Pour l'instant je ne me sens pas de bouger ni même d'utiliser de l'eau chaude. Quand je semble m'être habitué au touché glacial de l'eau, je me bouge enfin pour me laver. C'est difficile parce qu'un rien devient douloureux mais j'y parviens et sort enfin de la douche. Je m'enroule dans une serviette et regagne ma chambre pour trouver quelque chose à me mettre. Je fais simple et pratique, un jooging blanc et un sweat noir, de toute manière je n'ai aucune intention de quitter la maison aujourd'hui.

Avant de redescendre au rez-de-chaussée, j'attrape le câble de mon téléphone et je reviens sur mes pas. Arrivé en bas je vais fouiller ma veste sans trouver mon portable. Je réfléchis me rappelant qu'il est sûrement tombé dans le canapé pendant que je dormais. Je fouille les coussins et en ressort mon portable pour le mettre à charger. Je mets quelques minutes pour prendre de quoi désinfecter mes plaies et m'y emploi avec douleur. J'imagine qu'il aurait fallut que je fasse recoudre mon arcade mais je refuse d'aller à l'hôpital alors je me contente d'un pansement bien collé et j'applique de la pommade sur mon coquard. Une fois que c'est fait, je dégage le coussin plein de sang et le met à la poubelle, je frotte les taches que j'ai faites sur le canapé mais ça va être difficile de cacher à ma tante les traces de sang. Je cherche sans le placard un plaid et recouvre le canapé. Pour l'instant ça fera l'affaire. De toute façon, je ne pense pas qu'elle rentre tout de suite. Tant mieux parce que sinon elle verrait ma tronche à faire peur et elle criserait.

Two Months { ZIAM } ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant