TOME II: PARTIE. 40

Depuis le début
                                    

Toutefois, d’une part, il devait avouer que sa belle-fille différait totalement de son ex-femme. Le fait que sa cousine Salamata Sy lui ait raconté les supplices d’Amina lors de sa nuit de noce ; lui prouva au moins que Zahra n’était pas une dévergondée contrairement à la mère de son fils………

Il fut un temps, il n’avait que faire de la virginité. La virginité était-elle vraiment un gage de fidélité ? Toutefois pas dans tous les cas ! Combien de femmes trouvaient chastes lors de leurs nuits de noce furent accuser d’adultère par la suite ? Alors il ne se limitait guère à cela pour juger une femme. Qui était-il pour juger ? Surtout qu’avoir un rapport consentant n’était pas la seule chose pouvant déflorer une femme. Il subsistait bien évidement les accidents et surtout pour le plus effroyable : les viols !

D’ailleurs ce raisonnement l’avait poussé à ne jamais juger sa femme ou la questionner par rapport à cela. En effet lors de leur nuit nuptiale, Cheikh Yérim n’avait guère trouvé Ndèye Awa Thiam chaste comme avait tenté de lui faire croire cette dernière. Tout au long de leur relation, la jeune étudiante n’avait cessé de repousser toute forme de flirt et de rapprochement de sa part. D’ailleurs ceci le rendait plus amoureux qu’il ne l’était déjà. Après tout l’homme par essence a toujours été captivé et attiré par l’inconnu.

_ Ay Cheikhouna soutouralma nguir Yallah. Boko défoul dina harou. Sama aduna dina yokou. Sama doundou nakari. Diapéléma Cheikhou mangui laye watal nii bonouma. Erreur de jeunesse rek là. Xalé la wone bouy sogua xam lou mbeugel. Gueum ma.

(Oh Cheikhouna protège moi pour l’amour de Dieu. Si tu ne le fais pas je me suiciderai. Mon monde s’effondra et ma vie sera misérable. Aide-moi Cheikhou. Je peux te jurer que je ne suis pas mauvaise. C’était juste une erreur de jeunesse. J’étais une adolescente amoureuse pour la première fois. Crois-moi.) Avait pleurniché sa femme dans ses bras sans qu’il ne lui demande quoi que ce soit.

Contre toute attente, son mari réagit calmement, très naturellement. Il ne l’aimait pas pour son hymen mais plutôt pour sa personne : la femme qu’elle incarnait en ces temps-là. Alors il n’avait guère le droit de la juger ou de lui en vouloir.

_ Soxla wouma explications wala léral. Ligua diota doundou si guinaw  soxhalouma. Lima sohal moy souniou doundou nioune niare. Na sa xel dale ndakh boudé mane rek kène doukou meussa hame. Fompal say rongogne Eva Chinese lii wagni woul dara thii Sama mbeugel thii yow.

(Je ne te demande pas d’explications ni de comptes. Je ne m’intéresse pas à ta vie antérieure. Ce qui m’intéresse est notre vie à deux ! Sois rassurée, si ça ne dépend que de moi alors nul ne le saura jamais. Sèche tes larmes Eva chinese. Ceci ne diminue en rien l’amour que j’ai pour toi)  L’avait serré très fort Cheikh Yérim dans ses bras avec un sourire rassurant.

Comme promis, il ne révéla jamais son secret même après leur divorce. Comme promis cette révélation n’avait en rien changé son amour vis-à-vis de son épouse. Tout au long de leur mariage, il n’avait jamais eu quelconque suspicions à son égard jusqu’à ce qu’elle veuille coute que coute divorcer………………………

Cet odieux souvenir lui fit quitter son siège pour rester debout. A chaque fois qu’il y repensait, la douleur qu’il avait ressenti en ces temps-là semblait se ravivait sous une autre forme : la colère. Il n’avait aucunement cherché à savoir cette fameuse nuit-là, jusqu’à ce que l’auteur de ce soit disant erreur de jeunesse refasse surface, déséquilibre leurs quotidiens et marque à jamais leurs vies …………….

: Oui ! Brailla Cheikh Yérim en entendant des coups à la porte 

Il crut halluciner lorsque la porte s’ouvrit sur la personne dont il trouvait beaucoup d’affinités avec la femme qu’il haïssait le plus au monde. La personne pour qui son fils lui avait tourné le dos. La coupable qui détournait son enfant de la réussite : cette personne qu’il n’appréciait guère du tout.

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