Une plage de sable blanc, une mer sans vagues, des champs à ne plus en finir, un vieux monsieur qui parle bizarrement, et Jun. C'est là qu'il s'est réveillé par hasard, sans avoir la moindre idée du pourquoi du comment. Et puis il y a eu cet homme q...
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Je regarde Minghao danser jusqu'à la fin. Il est plus ou moins toujours dos à moi, ses gestes sont d'une légèreté et d'une précision que jamais je n'atteindrai, et je suis captivé. Je l'ai toujours été par ailleurs, mais là, le cadre fait que c'est encore plus spécial. J'en viens à me demander si je ne rêve pas, si tout ceci n'est en réalité qu'une gigantesque mascarade. Ce qui est le plus frustrant, c'est que je ne peux pas avancer. Je suis à environ dix mètres de cette fichue bulle. J'aimerais courir pour la percer mais si Ho-dong m'a bien appris quelque chose, c'est que quand on est bloqué c'est qu'il y a une raison.
La chanson se finit enfin. Je me relève dans l'espoir que je puisse poursuivre mon chemin, et comme par magie j'y arrive. Minghao est assis dans sa bulle, ses cheveux mi-longs cachant son visage. Il est plus beau que jamais, parfois je m'interroge vraiment sur la raison pour laquelle il a décidé de sortir avec moi. Je suis pas mal mais rien de fou, je suis un peu idiot sur les bords, j'ai une famille en carton, alors que lui est tout l'inverse. Arrivé à la bulle, j'approche ma main et je la touche. Comme si elle était constituée de savon, elle éclate d'un coup. Je suis plus que surpris, on ne m'a pas habitué à la simplicité ici. Mais évidemment ce serait trop beau si ce n'était que ça. Minghao ne bouge pas d'un poil. Il reste assis, la tête baissée et ses cheveux qui le couvrent. Pas vraiment sûr de moi, je m'accroupis à sa hauteur, et je lui caresse le bras doucement.
— Minghao, tu m'entends ?
Je reste sans réponse une petite dizaine de secondes, mais je suis si impatient que j'ai l'impression que le temps s'arrête de longues minutes. Puis il se tourne vers moi, et me sourit. Ce sourire qui m'a tellement manqué, que je vois apparaître dans tous mes rêves, sur toutes les photos, partout. Ce sourire unique que j'ai aimé dès le premier jour.
— Je t'entends.
Trop d'émotions d'un coup. De la peur, du stress, de la joie, de la tristesse, de l'appréhension, de la frustration, tout redescend immédiatement, grâce à lui. Lui. Je sens les larmes monter, et je vois que celles de Minghao aussi. Sans me retenir une seule seconde de plus, je fonce enlacer Minghao, certainement en l'étouffant, mais lui me rend cette étreinte. Il pleure sur mon épaule, alors ne pouvant plus me contenir, je fais pareil. Il n'y a que nous maintenant. Il décide de se défaire de mes bras et met sa tête proche de la mienne. Il prend mes joues dans ses mains et me regarde dans les yeux, son sourire qui ne l'a toujours pas quitté. Il se rapproche lentement de moi, automatiquement je ferme les yeux. Ses lèvres touchent les miennes, et nous commençons à nous embrasser doucement. Le premier baiser depuis trop longtemps. Nous sommes toujours assis sur l'herbe avec les éclats de la bulle autour de nous, et la luminosité est absolument magnifique. La lumière du soleil avec les couleurs rosées du ciel rendent le moment d'autant plus magique.
— Tu m'as tellement manqué, Jun, il me dit.
— Tu n'as pas idée à quel point ces six mois sans toi ont été douloureux.
