Une plage de sable blanc, une mer sans vagues, des champs à ne plus en finir, un vieux monsieur qui parle bizarrement, et Jun. C'est là qu'il s'est réveillé par hasard, sans avoir la moindre idée du pourquoi du comment. Et puis il y a eu cet homme q...
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Je suis abasourdi, je ne veux pas en croire mes oreilles. Dans... "la Mort" ? Depuis quand il y a un monde pour les morts ? Et je suis mort ? Beaucoup trop de questions me traversent l'esprit à la seconde, trop pour en formuler ne serait-ce qu'une seule à voix haute.
— Je sais que c'est surprenant, tu peux me poser des questions si tu veux, m'informe mon guide.
Même là j'aimerais parler, mais je suis tellement sous le choc que rien ne sort de ma bouche.
— Euh... bah... quoi ? C'est tout ce que j'arrive à dire.
Nous sommes toujours en-haut de la colline, je regarde un point invisible, et ça fait cinq minutes que j'essaie de redémarrer mon esprit.
— Si je peux me permettre, tu es mort d'une façon assez débile. Enfin, c'est un accident domestique. Tu es simplement tombé dans ta baignoire, et tu t'es fait le coup du lapin. Pof, mort sur le coup.
C'est la première fois que je l'entends parler vraiment normalement, sans faire de phrases à rallonge qui sortent de nulle part. Il doit enfin avoir compris que ce qu'il pense être normal ne l'est pas du tout. Par contre, jamais je n'aurais pensé que je finirai ma vie pendant une douche, j'avais au moins imaginé mourir après cinquante ans. En y repensant, c'est vrai que mon dernier souvenir avant d'arriver ici, c'était ma douche.
Tout commence à faire sens maintenant ! Les deux hommes qui semblaient se noyer, qui m'avaient rigolé au nez avec cette phrase "vous ne mourrez pas plus qu'avant", Ho-dong qui me dit qu'un jour je reverrai Minghao, ou bien quand j'ai fait la blague sur "mon fantôme". En réfléchissant, ça paraît logique. Mais évidemment, faisant malheureusement partie du commun des mortels, mon esprit n'accepte pas totalement la nouvelle. J'essaie vraiment. Je me force à me dire que je suis bloqué ici pour toujours, mais c'est compliqué. Je suis mort. Wen Junhui est mort. Je me demande réellement comment mon père a réagi. Je sais que ma mère va pleurer, mon frère aussi, mais pour ce qui est du paternel, je n'ai aucune idée de ce que pourrait être sa réaction. J'ose espérer qu'il soit triste, je reste son fils qu'il a aimé pendant la majeure partie de sa vie.
— Il y a tous les morts ici ? J'arrive enfin à demander.
— Oui. Tous.
— Tous, vraiment tous ? Même les australopithèques ?
— Ce monde est infini, Ho-dong rit légèrement. Merci papi, mais je te rappelle que je viens du monde normal.
— Je pourrai rencontrer Georges Michael ?! Je m'exclame. Oui apparemment c'est ma seule préoccupation. J'ai tendance à réfléchir bêtement quand je suis choqué.
— Si tu veux, en revanche il est assez chargé... mais tu pourras aussi revoir Xiaojun, ou Minghao.
Excusez-moi ? Pardonnez moi je ne dois pas avoir une bonne ouïe. Xiaojun ? Je suis triste à l'idée que mon ancien meilleur ami soit décédé, alors que finalement je devrais me réjouir vu que je vais pouvoir le revoir. On est tous dans le même bateau au final.
