4 🍃

67 12 0
                                    

Le temps d'arriver dans ce nouveau champ était bien plus long que les autres

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Le temps d'arriver dans ce nouveau champ était bien plus long que les autres. Normalement, je mets cinq ou dix minutes, là, environ trois quarts d'heure et je me rends vite compte pourquoi : je suis devant chez moi, enfin pas exactement. C'est comme quand j'étais vers mon lycée, une illusion. Ma maison est posée derrière un champ de blé, et je constate deux petits rochers plats. Ho-dong arrive à ma hauteur et me fait signe de m'asseoir dessus, en face de ma grande demeure.

Pendant un instant je crois m'étouffer, je suffoque, puis j'ai un vision très étrange de moi, allongé sur un lit tout blanc et plusieurs personnes semblent m'observer. Et puis je me retrouve sur mon rocher, avec Ho-dong, qui semble inquiet, une première.

Ça va ? Me demande-t-il paniqué. J'ai cru te perdre.

Pardon ? Dis-je, intrigué.

Ho-dong ne me répond pas et fait mine de regarder le paysage. À quoi je m'attendais ? À ce qu'il m'explique la situation ? J'ai perdu cet espoir depuis longtemps.
Le temps est ensoleillé, il fait bon, et on se croirait au printemps, presque en été. Pourtant la dernière fois que j'étais dans un monde normal, on était en février. Je ne sais absolument pas combien de temps j'ai passé ici avec Ho-dong. J'ai l'impression que j'ai parcouru tant et plus de champs en une journée seulement.

— Tu m'as dit que tu prenais de la drogue ? Me surprend le petit vieux d'à côté.

Oui mais c'est du passé, j'ai su arrêter. Je n'étais même pas si drogué. Je veux dire, j'aimais bien fumer des joints, mais je n'allais pas faire de crise si je n'avais pas ma dose, contrairement à certains de mes amis.

Où te procurais-tu ces drogues ?

 Je suis en interrogatoire de police ? Dis-je sèchement, énervé.

Je me lève du caillou pour m'approcher de ma maison. Je la contemple une quinzaine de secondes, je passe par tous les détails, je me vois avec mon frère sortir par la grande fenêtre du salon, ou entrer par la porte en faisant un maximum de bruit à trois heures du matin, vu que je sortais de boîte. Étrangement, quand je m'approche, l'illusion ne recule pas. Peut-être que ce n'est pas une illusion en fait ? Pris d'un éclair de génie, je marche plus vite en direction du porche de l'entrée, qui ne bouge pas d'un poil. Je monte les quatre marches qui mènent à la porte, et j'appuie sur la poignée, avec un espoir sorti de nulle part que quelqu'un vienne venir m'ouvrir. Mais évidemment rien ne se déroule comme tel. Je sonne, je tambourine de mes deux poings, mais je me rends à l'évidence au bout de deux minutes.
Je me retourne, las, et je me retrouve sans surprise devant un champ différent d'il y a deux minutes vu que les blés sont devenus des pensées. Et Ho-dong qui me regarde avec un air compatissant qui, cette fois-ci, ne m'énerve pas. C'est vrai qu'habituellement quand il prend cette moue j'ai l'impression qu'il se fiche de moi, qu'il me trouve stupide parce que je n'ai aucune idée de là où je suis alors que lui sait, mais là il est vraiment empathique.

Second Life | JunhaoWhere stories live. Discover now