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Je crois que je me réveille d'un très lourd sommeil

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Je crois que je me réveille d'un très lourd sommeil. Je suis allongé sur ce qui ressemble à des planches de bois. Je suis ébloui à cause de la forte lumière blanche, alors mes yeux mettent un certain temps à s'habituer. Je regarde donc les alentours, et je constate que je suis allongé sur un banc, et je vois Ho-dong au loin discuter avec quelqu'un. Je ne m'attarde pas tellement sur ce détail, et je me lève. Devant moi se trouve un champ de fleurs, dont j'ignore le nom. Qu'est-ce que j'en aurais à foutre des fleurs ? C'est bon les roses et les tulipes c'est sympa, le reste à la limite on va en acheter quand on va à un enterrement. Sinon autour de ce champ, je suis très surpris de voir une plage et la mer sans vagues.

J'entends des petits pas rapides et je me rends compte que c'est Ho-dong qui court tant bien que mal vers moi. Quand il arrive à mon niveau, il est essoufflé et se courbe légèrement, la respiration haletante.

— Vous êtes essoufflé d'avoir trottiné sur soixante mètres ?

— Je suis content que tu sois réveillé. Je n'en voyais pas la fin, me déclara le vieux.

Vous avez une sacrée manie de me balancer des infos mais de rien m'expliquer. Vous devriez arranger ça.

— Te souviens-tu de tes années lycée, à rigoler avec tes amis parce que l'un de vous avait fait une énième connerie ?

J'ai beau faire tous les efforts du monde, je ne me souviens de rien. Juste de la façade avant du lycée, rien de bien intéressant. Je me demande pourquoi il me demande ça. Enfin, je ne suis plus surpris à force. Mais, cette fois, je sens qu'il y a quelque chose de différent : je sens que les souvenirs qu'il évoque sont rangés tout au fond des Abysses de mon cerveau, mais impossible de mettre la main dessus. J'en ai mal au crâne, de réfléchir. Puis Ho-dong se remet à parler tel le pseudo philosophe qu'il est :

— Tu vois l'importance de profiter des bons moments, ceux qu'on garde dans notre tête, et qui nous rappellent à quel point on était heureux à ce moment-là. Tu n'as pas assez profité des images de toi et tes amis, tout à l'heure. Ces souvenirs pourtant, tu ne les avais pas très clairement dans ta tête. Tu as raté ta chance.

Et vous expliquez comment que je me sois endormi ?

— J'ai voulu te faire comprendre qu'il fallait que tu te concentres plus à présent, surtout ici. Et avant que tu me poses la question, tu sauras un jour ou l'autre ce que c'est, cet endroit. Maintenant, j'aimerais que tu me parles d'un homme que tu as mentionné plus tôt. Minghao, quelque chose comme ça.

Je ne sais pas vraiment comment réagir. Minghao est une partie importante de ma vie, et je n'ai pas envie qu'Ho-dong me retire les souvenirs que j'ai de lui. Je me mets à angoisser, à devenir triste, sans raison, je crois. Peut-être que c'est l'évocation de mon petit ami si précieux qui me chamboule tant ? Il représente presque six ans de ma vie, dont cinq où je n'ai pas été une seule fois malheureux, où je n'étais plus le Junhui idiot qui n'en fait qu'à sa tête. Je regrette tant ces moments.

Second Life | JunhaoWhere stories live. Discover now