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D'habitude quand j'ai fini de dévoiler une partie de ma vie, on recommence à marcher et on change de champ

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D'habitude quand j'ai fini de dévoiler une partie de ma vie, on recommence à marcher et on change de champ. Là, non. Nous sommes toujours devant ma maison, alors je décide de réessayer de l'ouvrir. Je m'approche mais je me retourne pour voir si Ho-dong approuve. Il semble me surveiller mais il hoche légèrement la tête en signe d'approbation. Je continue ce que je faisais avec plus de détermination que toute à l'heure, j'espère bien arriver à mes fins. Je me trouve encore une fois sous le porche, rien n'a changé heureusement, alors j'approche ma main, peu sûr de moi tout d'un coup. J'abaisse la poignée, un saut d'espoir retrouvé. Rien. Il ne se passe rien, alors ai-je fait tout ça pour rien ? Il doit bien y avoir un moyen d'y arriver, j'en suis certain, mais je n'en sais rien.

 Pour être honnête mon petit, je n'ai aucune idée de ce qu'il faut faire pour ouvrir cette porte. Il y a toujours cette étape, avec un endroit inaccessible. Mais le moyen de passer diffère pour chaque personne, m'informe Ho-dong.

 Et il arrive quoi à ceux qui n'y arrivent pas ?

 Ça arrive rarement évidemment, et c'est plus sur des individus déjà sensibles avant. Mais généralement ils restent bloqués jusqu'à trouver la solution. Leur guide, comme ce que je suis pour toi, part au bout de quelques jours.

 "Généralement"? Et puis d'abord on parle de qui pour quoi ?

Et rebelote. Ho-dong se pare d'un rictus plus que désagréable. Dès que je commence à penser qu'il va être amical et aidant avec moi, il y a forcément une seule petite chose qui va écraser cet espoir. Je m'assois sur quelques fleurs, la tête entre mes genoux repliés sur ma poitrine. Je réfléchis, je me remets en question. J'essaie le plus possible de me rappeler les bons moments passés chez moi, dans tous les détails. Noël avec toute la famille, les anniversaires, les simples déjeuners qui durent cinq heures où on parle de tout et de rien. Ho-dong ne fait rien, il observe le paysage comme si c'était la première fois qu'il le voyait.

Le silence n'est pas pesant, loin de là, il me permet de me concentrer sur moi-même. Quand je pense avoir assez réfléchi, je repars vers ma maison, un espoir grandissant à chaque pas. L'espoir. Je ne fais qu'espérer depuis que je suis ici. Je ne sais pas vraiment ce que j'espère en fait, seulement des explications, j'imagine ? Je suis devant la porte. Cette grande porte blanche avec une énorme poignée. Je tente de l'ouvrir.

Ça a marché ! La porte est ouverte !

Je me retourne pour voir Ho-dong qui semble très surpris et heureux pour moi. Il accourt en ma direction. Nous nous apprêtons à aller à l'intérieur, mais la maison est vide. Complètement vide. Seuls les sols et les papiers peints sont là. Je suis déçu.

— Tu as bien travaillé tout à l'heure. Tu as fait des progrès, mais cela ne semble pas suffisant.

Je désespère encore plus que d'habitude. Je regarde autour de moi, sur moi, à la recherche d'un quelconque indice. Rien de tel ne m'apparaît. Je fouille mes poches, je regarde attentivement la terre et les fleurs, mais rien. Je cueille même une fleur, mais à peine est-elle détachée qu'elle fane. Ses pétales d'un jaune flamboyants laisse place à une espèce de marron qui tire vers le vert, et ils passent de lisses à fripés. Je lâche la fleur, devenue complètement inutile. En fait, je me demande réellement à quoi servent les fleurs ici. Pourquoi sont-elles différentes à chaque champ ? Je m'apprête à poser la question à Ho-dong, mais je le vois discuter avec quelqu'un que je ne saurais distinguer. C'est peine perdue, encore une fois.

Second Life | JunhaoWhere stories live. Discover now