XXII

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-Pourquoi ton père vient de m'appeler? me demanda Laurence.

-Euh... je sais pas trop. Il doit pas être très content que j'ai laisser tomber Marie-Hélène.

-Pas très content? Tu l'as entendu comme moi, il était furax.

-Je sais, mais qu'est-ce que je pouvais faire d'autre? Rester avec elle? Tu sais comme moi qu'à la longue, je serai devenu fou.

Laurence soupira lourdement, avant de s'asseoir sur le lit, la tête entre les jambes.

-Est-ce que... Est-ce qu'il pourrait refuser de soigner Jordan après ça, tu crois?

-Quoi? Non! Non! Jamais de la vie! Mon père n'a peut-être pas toujours la tête au bon endroit, mais il ne ferait jamais ça à un patient. L'hôpital, c'est sa vie, et il ne ferait jamais rien qui pourrait l'empêcher d'y être soixante heures semaine.

Laurence eu un petit rire, visiblement soulagée par ma réponse.

-Tu ne travaillais pas, aujourd'hui? me demanda-t-elle.

-Non, pas aujourd'hui. Demain oui.

-Tu as faim? Il commence à se faire tard et si tu travailles, tu vas sans doutes vouloir te coucher tôt.

* * * * *

Quelques restant traînaient dans son réfrigérateur alors on a fait réchauffer ce qu'il y avait. On a mangé emmitouflés dans une couverte sur son divan, devant un film débile.

Lorsqu'on a eu fini de manger, je lui ais demandé si j'avais le droit de la tenir dans mes bras et elle s'est levée pour me permettre de m'étendre de tout mon long et elle s'est allongée sur moi, la tête tournée vers la T.V.

Sauf qu'à ce point là, ni elle ni moi ne regardions le film. On s'est mis à parler de nous. On s'est raconté ce qu'on aimait faire, ce qu'on aimait pas faire.

Nos animaux favoris, nos films incontournables et ceux que l'on ait incapable de regarder.

Évidement, beaucoup de ses préférés se sont retrouvés être ceux que je détestais et inversement. On est différent, oui. Mais incompatible? Je ne crois pas.

Je crois que pour faire fonctionner une relation, il faut y mettre du siens. Si on ne fait rien, c'est sur que ça va devenir plus difficile. C'est normal. Et je suis près à travailler le plus possible.

Je lui ais dit, et croyez le ou non, mais elle m'a dit qu'elle aussi. Elle m'a dit que peut-être qu'elle se laisserait aller rapidement, mais peut-être aussi que ça prendrait du temps.

Qu'elle a trop joué les salopes pour ne pas que ça se fasse ressentir.

Qu'elle n'est pas habituée aux relations de longues durée et qu'elle s'attend à tout faire foiré.

Mais que si je lui laisse du temps, que je suis patient et que je ne tiens pas trop rigueur de ses écartements de conduite, elle devrait pouvoir se ranger.

C'est bien ce que je compte faire.

* * * * *

Ce matin, j'ai pris mon temps avant de sortir du lit. Je ne voulais pas la quitter dès mon réveil, mais j'étais un peu obligé. C'est pas pour rien que je me lève aux aurores depuis des années: je compte bien avoir mon diplôme. Mais déjà qu'hier je ne me suis pas couché avec elle dès le début... J'ai l'impression de laisser passer ma chance.

Hier, j'avais mes raisons - que je ne trouve plus suffisante rendu à cette heure. Hier, je voulais prendre mon temps avec elle, savourer chacune des minutes, apprendre à la connaître et à aimer chaque partie d'elle.

It's No Fairytale (French)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant