Un Bel Homme Brisé

Partie 89

Je pousse de toutes mes forces le portail.

-Besoin d'aide ?

Je sursaute en voyant Amadou.

-Désolé, je ne voulais pas te faire peur.

-C'est ton passe temps favori maintenant, pousse toi, je dois y aller.

-Bien-sûr, laisse moi juste t'accompagner jusqu'à ce que tu ais un taxi. Tu sais que cet endroit n'est pas très fréquenté.

Je ne l'écoute pas plus et passe devant. Il marche à côté de moi comme si de rien était et cela me gêne.

-Rentre là-bas ou fais ce que tu veux mais ôte toi de mon chemin.

-Hey, c'est assez grand pour nous, je veux juste m'assurer que tu ais un taxi après je rejoindrai le domaine.

-Pourquoi y restes tu maintenant ?

-Ben je veux changer d'air, être loin de la ville et profiter en max de cette belle nature. J'aurai aimé que tu me tiennes compagnie mais bon, je vais appeler Ramata.

-Thimm !!

Il pouffa de rire et je ne le regarde même pas.

Ça fait près d'une demi-heure qu'on marche et aucune voiture ne s'est pointée, je commence à perdre patience. 

Il aurait pu proposer de me déposer avec sa voiture mais il est trop méchant.

-Je ne suis pas méchant, cest juste que je n'ai pas d'essence et en toute sincérité je n'ai pas envie que tu partes.

-Comment tu as fait pour...

-Haha, tu ne parles pas mais tes réactions me montraient que tu m'insultais.

-Même pas vrai ! Dis-je en continuant ma route.

-Arrête toi Alima, il faut que je te parle.

-Y'a rien à dire, laisse moi juste y aller.

-Quelle têtue tu fais ! Dit-il en me tirant la main.

-Lâche moi ! Lâche moi !

-Tu vas devoir m'écouter jusqu'à la fin et après je te laisserai faire ce que tu veux, je te le promets.

-Hum, d'accord maintenant lâche ma main.

Il s'exécute et me regarde droit dans les yeux.

-Alima, même si j'ai essayé de tout garder pour moi, de vouloir te détester à tout prix parce que je me sentais perdu, je dois admettre que j'ai de réels  sentiments pour toi.

-Amadou tu...

-Ne n'interromps pas s'il te plait, je me dois de tout te déballer là maintenant ou sinon je ne le pourrai plus.

J'acquiesce en baissant la tête.

-Regarde moi, je ne sais pas qui je suis vraiment et je ne le saurai probablement jamais mais peu m'importe car la seule chose de concrète est ce que je ressens pour toi Alima.
Avec toi je n'ai pas l'impression qu'il me manque quelque chose.
Pendant mon séjour en France, j'ai été serein à tes côtés, je me sentais complet, entier et même si je ne me souviens de rien, ce cœur qui est le mien se souvient de toi.
Mon cœur se souvient à quel point je t'aime. Il n'a jamais oublié que tu es celle que j'aime, mon amour c'est pourquoi j'ai choisis de l'écouter et que la mémoire me revienne ou pas, je sais que je t'aime, je t'aime Alima, je t'aime, je t'aime du profond de mon être, je t'aime, je...

-Hen... je t'aime aussi... je t'aime, je t'aime tant Amadou, je t'aime. Dis-je en larmes en me jetant dans ses bras.

-Je ne me lasserai jamais de te le répéter, je t'aime, je t'aime tellement, je t'aime, tu le sais hen, je t'aime.

-Haha, mon amour oui, je t'aime, je t'aime aussi.

(...)

Le repas servi, je ne pus manger tellement que mon cœur était plein à craquer.
La déclaration qu'il a faite m'a mis les larmes aux et les papillons dans le ventre.
Je vous le jure, j'avais des frissons comme pas possible mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir peur.

-Je sais que je suis très beau mais c'est pas une raison pour me regarder ainsi et arrêtez de manger.

-Oh, quel narcissique !

-Haha, je plaisante mais mange un peu, t'avais rien goûté ce matin.

-Je n'ai pas faim. Dis-je et il pose sa cuillère en me regardant profondément. En faisant ça, j'ai l'impression qu'il découvre absolument tout sur moi.

-Arrête, tu m'intimides là !

-D'accord, mais dis moi ce qui te tracasse un peu. Demanda-t-il.

-J'ai... euh... j'ai peur et puis euh je suis désolée pour les mensonges que je t'avais dit en France.

-Non t'excuses pas parce que tu m'avais dit la vérité.

-Comment ça ? Demandai-je intriguée et il me prend la main.

-Alima, il n'y a pas que la bouche qui parle. Le corps en entier parle et en particulier les yeux. Tes yeux m'avouaient tout ce que tu ne pouvais pas me dire et je l'entendais, j'entendais chacun de ses cris de désespoir et d'amour.

-Ah, t'es trop chou ! Dis-je en essuyant quelques larmes. Aujourd'hui t'es décidé à me faire pleurer.

-Je ne vais pas m'excuser pour ça.

-Haha, t'as pas à le faire.

-Alima, vas tu cacher l'amour que tu as pour moi ?

-Comment, comment pourrai je feindre cet amour qui me remplis le cœur, me coupe le souffle, me fait vibrer de mille et une manière sans jamais m'avoir coupé les ailes.
Tout au contraire, il me fait me sentir bien, épanouie, vivace, pleine de rêves et de joies à en revendre alors je le crierai partout.

-Oh, t'es une romantique en faite, c'est certainement de moi que tu tiens ça.

-Haha mdr, c'est bien moi qui t'es amené à cet univers, tu étais trop timide.

-Ah moi j'étais trop timide, tu vas voir. Dit-il en venant près de moi.

-Qu'est ce que tu fais Amadou ? AÏE, HAHA, ARRRÊTE, HAHA, TU ME CHATOUILLE !!

-Alors, tu vas me respecter !

-Oui promis mais s'il te plait ne me chatouille plus, j'ai peur de ça.

-Ha, une de tes faiblesses, je m'en servirai à nouveau.

-D'accord... mais... hum, lève toi ! Dis-je gênée par la position dans laquelle nous étions.

-Oh, je ne me souviens pas du goût de tes lèvres, laisse moi y goûter avant de me relever. Dit-il en me caressant le visage.

Je suis en dessous de lui et j'aime vraiment pas ça.

-Alors, on s'est déjà embrassé ?

-Euh... je... DERRIÈRE TOI AMADOU !!

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