Chapitre 91 - Austin

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Comment est-ce que j'ai pu l'écouter et m'exécuter? Comment est-ce que j'ai pu partir et la laisser, alors qu'elle aurait tout fait pour moi. La preuve, elle était capable de ne plus parler à son frère pour moi. Je ne voulais pas être la cause de leurs disputes. Comment a-t-il pu penser que tout irait bien après ça? Qu'elle ne lui en voudrait pas? Je vous jure que je n'arrive pas à le comprendre...

Jake: Je crois que je suis dans le foutoir...

Je souffle un coup pour tenter de me calmer. Je laisse passer quelques secondes, pendant lesquelles il a l'intelligence de se la fermer. Une fois que je m'en sens capable, je retourne m'asseoir sur le canapé et l'abandonne debout, à l'entrée, sans lui offrir un siège. Qu'il reste comme ça, ça lui fera les jambes. Il est mal à l'aise et se cherche une contenance. Je me languis de le voir trifouiller les poches de son bermuda de plage sans savoir où se mettre. 

Moi: Et tu es venu me voir en espérant quoi? Que je te sorte de ta merde? Tu délires complet.

Jake: Non, ce n'est pas ça. Pas vraiment, en fait.

Moi: Dites-moi que je suis en train de rêver...

Jake: Skye ne va pas bien. Elle ne me parle plus, non plus.

Je le savais, parce qu'Imanol me donne de ses nouvelles qu'il va chercher auprès des filles. On est tous les deux dans le même état. 

Moi: Elle a bien raison. 

Il se frotte le visage vigoureusement et s'approche de moi après avoir fermé la porte.

Jake: Ce soir-là... Je crois que j'ai réagi comme ça parce que j'avais peur.

Moi: C'est faux, et tu le sais très bien. Tu as gueulé sur tout le monde, sans chercher à comprendre. Il a suffit que Summer balance qu'on couchait ensemble pour que tu pètes un câble. 

Jake: J'étais trop énervé!

Moi: Tu avais pas le droit de nous faire ça. Pas après tout ce qu'elle avait enduré. Tu savais que j'étais un type stable! Vous m'avez charrié avec ça pendant longtemps. 

Jake: Essaie de me mettre à ma place...

Moi: Pourquoi je le ferais alors que tu ne l'as pas fait au moment venu? 

Jake: Bordel... Je ne voulais pas qu'elle souffre!

Moi: Parce que tu avais l'impression qu'elle souffrait? Que je la tenais en laisse? Ou que je lui interdisais des choses, que je lui mettais des barrières?

Jake: Arrête, tu sais très bien que ce n'est pas ce que je veux dire...

Moi: Alors quoi? Tu t'es lancé dans la voyance et tu nous as prédis une fin proche? Donc tu as préféré abréger nos souffrances comme ça? Dis-moi, je vois vraiment pas à quel moment on t'a demandé ton avis.

Jake: Justement! Vous ne m'en avez même pas parlé! Vous vous pavaniez sous mes yeux, et comme un con, je ne voyais rien. Tous nos amis étaient au courant, enfin! Et je n'ai pas le droit d'être un minimum en colère? 

Vu sous cet angle-là, il n'a pas vraiment tord...

Moi: On n'a pas su gérer. Pour ce point, tu as raison, on aurait dû t'en parler. On voulait le faire dans le week-end, mais ma chute à l'entrainement a tout précipité.  

Jake: Et Summer, aussi...

Moi: Et Summer. 

Petit à petit et sans en prendre conscience, le ton que nous employons est moins énervé. Nous sommes tous les deux dans une impasse. Il y a un blanc, où je croise mes bras contre mon torse. Il passe son regard dans mon appartement même pas rangé, prend une longue respiration, puis se tourne à nouveau vers moi.

I love the way you love meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant