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« Tu sais, physiquement j'ai peut-être seulement vingt-deux ans, mais mon coeur a milles ans tellement il a vécu des choses... »
Point de vue Nayeli
Les semaines passées sans que les amants ne soient pointés du doigt dans chaque couloir de leur université de droit de La Nouvelle-Orléans. Ils ne se quittaient plus, du moins le bras tatoué ne quittait jamais l'épaule de Nayeli.
La rumeur courait qu'ils étaient en couple. D'autres disaient qu'ils étaient simplement amis, mais en réalité, ils étaient ni l'un ni l'autre. Ils étaient simplement eux, une relation qui n'avait pas besoin de nom et qui était faite pour être vécue.
Il ne se passait pas une soirée sans que le groupe d'amis n'accourût vers les bars du Vieux Carré afin de décompresser après de longues journées de révision. Les examens approchaient, ils s'étaient tous motivés à travailler ensemble pour ne pas céder à la tentation de la fainéantise.
Les verres s'enchaînaient, et les soirs devenaient de plus en plus longs. Combien de fois avaient-ils dû prendre un taxi pour rentrer chez eux en toute sécurité, et combien de fois le tatoué et la châtaigne avaient dû rentrer ensemble en taxi avant de finaliser leurs soirées dans la voiture de la châtaigne. C'étaient les joies d'être voisins, de doux moments de partage corporel précédant leur chute dans l'univers de Morphée, où toute moralité n'existait plus.
Puis le lendemain tout recommençait pour reproduire la même journée que la veille, où les nuits se ressemblaient. Les revers de la vie s'étaient assoupis, laissant un vent de tranquillité prendre le dessus dans le quotidien de la châtaigne. Un calme qu'elle désirait secrètement prolonger.
Ce serait mentir de nier que ses pensées étaient inlassablement tournées vers cette chère Isabella. Chaque fois qu'elle était avec Jace, elle la voyait même dans les moments les plus intimes ; son regard terminait toujours sur ce beau tatouage indélébile.
Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de jalousie la consumer, même lorsqu'elle était la cause d'un sourire de la part du tatoué. Elle était toujours là.
Tout avait complètement changé, mais rien n'avait réellement disparu. Il y avait toujours ces maudites règles, seulement le regard ou le toucher pour embraser l'âme avec qui elle échangeait. La bouche restait un endroit où les délices n'étaient pas permis, où seule la voix avait le droit de passer les barrières de la bouche.
« Ma moto est au garage, c'est à ton tour de faire la pilote ».
Au son de sa voix, je me retournai vers lui. Il avançait dans ma direction avec un petit sourire taquin collé au visage. Ses mains étaient engouffrées dans les poches de son jean, et il marchait de façon nonchalante jusqu'à arriver devant ma voiture. Mon regard valsait le long de son corps pour finir sur ses yeux noirs.
