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« Tu penses que je veux de cet argent sale ? Comment tu veux que je me sente en tant que mère quand son fils lui ramène de l'argent qui provient d'affaire qui pourrait le détruire ! »
« Arrête maman ! Tu sais très bien que je fais ça pour nous ! Alors prend cet argent ! » je lui tendais inlassablement tout l'argent que j'avais économisé depuis des mois.
« Non, je refuse ! Et si un jour, tu te fais prendre qu'est-ce qu'il se passera ? Je perdrais la seule personne qui me reste ? Je ne peux pas ! » elle se laissa tomba sur la chaise en prenant son visage dans ses mains.
Mon cœur se serra en la regardant dans cet état. Je contractai la mâchoire et en sortant un cri retenu entre mes dents, je claquai brutalement les liasses sur la table avant de lui tourner le dos. Je pris d'un pas rapide ma veste sur le portemanteau et sortis de la maison.
Je passai mes mains entre mes mèches les dents serrées. L'envie de donner un coup sur ma moto me démangea, mais je me retenu durement en me mordant la lèvre. Je m'installai dessus et démarrai sans réfléchir, sans mettre mon casque. Je chevauchai les rues sans respecter les limites avec l'envie d'accélérer chaque fois plus fort.
Je sifflai en entendant les sirènes derrière moi s'activer. Je jetai des coups d'œil dans mes rétroviseurs et décidai d'accélérer d'avantage. Je ne pouvais pas, je ne pouvais pas me faire prendre. L'impression de perdre les battements de mon cœur chaque fois que j'évitais des voitures prenant le risque de me tuer bêtement. Mais après quelques rues, je tournai brusquement dans une ruelle. J'arrêtai en vitesse le moteur et descendis de ma moto.
Je reculai lentement jusqu'au mur derrière moi en me laissant tomber sur celui-ci. Tout en écoutant les sirènes passer non loin mon regard se perdit dans le vide. Le sentiment que le monde s'était arrêté autour de moi, je ne ressentais plus rien. Ni même les battements de mon cœur.
Je restai ainsi en essayant de chasser les voix dans ma tête qui me poussait à commettre des choses impardonnables. Elles me contrôlaient, m'aidaient, me nuisaient ou encore me paralysaient. Je fermai les yeux pour revenir à la réalité, petit à petit elles disparurent de ma tête et je respirai brutalement avec l'impression d'avoir été plongé dans de l'eau aussi glacial que l'organe vital qui me servait pour vivre. J'inspirai et expirai profondément en sentant mes parois s'agrandirent et se rétrécirent.
Mon téléphone vibra dans la poche de mon jean. Je me retournai pour être face au mur et posai mon avant-bras dessus où je laissai mon front reposer. Je le sortis en baissant les yeux sur celui-ci.
Marina: il faut qu'on se voit Jace... s'il te plaît.
Je rangeai mon cellulaire dans ma poche en soufflant d'agacement. Qu'est-ce que j'aimerais lui faire avaler son téléphone qui lui servait à me harceler tous les jours, mais Macha m'en voudrait terriblement. Après avoir attendu des minutes pour faire un peu oublier mon délit aux forces de l'ordre, je remontai sur mon véhicule à deux-roues avec l'intention d'aller à l'université et cette fois, je n'oubliais pas de porter mon casque.
