Chapitre 3

529 36 8
                                    

Après le petit-déjeuner, bien que le despote n'ai presque rien mangé et avait juste attendu que tout le monde décide de se séparer, Kokichi se dirigea dans sa chambre après être passé par la bibliothèque pour y récupérer quelques babioles. En apercevant la silhouette du détective, celui en blanc se souvint qu'ils s'étaient donnés rendez-vous au casino. En se rendant compte qu'il ne savait même pas à quelle heure ils étaient censés se rejoindre, le despote interpella l'autre en courant vers lui pour le rattraper.

Comme la première fois le détective s’était retourné et lui avait doucement souri.
Arrivé à son niveau, le despote lui sourit à son tour.

- Rebonjour, Saihara. Je voulais juste savoir, à quelle heure est-ce qu’on se rejoint pour aller au casino ?

- Oh… Eh bien, quand tu veux ? Je n’ai rien de prévu de la journée, répondit-il simplement.

- Oooook ! Que dis-tu de juste après le déjeuner ? Dès qu’on a fini, direction le casino !

- Ça me va.

- Mais sinon qu’est-ce que tu fais ? demanda le despote en regardant autour pour voir si l’autre attendait quelqu’un.

- Rien de spécial, je retournais simplement dans ma chambre.

- Oh wow, je faisais exactement la même chose ! Décidément Saihara tu devrais arrêter de me copier, un peu ! plaisanta-t-il.

Cette fois sûr que le détective se sentait au mieux, ils se quittèrent ensuite, retournant tous les deux dans leur chambre.
Après quelques minutes, Kokichi sortit de nouveau de sa chambre, regardant de droite à gauche si quelqu’un arrivait.

Ne voyant personne, le despote sourit, sortant des épingles de sa poche arrière tout en descendant les escaliers qui reliaient le premier étage des dortoirs au sol. Tournant ensuite à sa gauche, le despote se plaça devant la porte avec l’enseigne d’un petit personnage pixelisé aux cheveux verts pistache.
Rantarô Amami… Que pouvait-il bien cacher ? Monokuma avait dit qu’il semblait avoir trouvé quelque chose. Qu’est-ce que cela pouvait bien être ?

Regardant une dernière fois autour de lui, le despote s’accroupit ensuite, insérant les épingles dans la serrure de la porte, les agitant jusqu’à attendre le "clic" indiquant sa réussite.

"Heh, c’est vraiment trop facile." pensa-t-il dans sa tête.

Ouvrant la porte d’un geste rapide avant de la refermer derrière lui, Kokichi entra dans la chambre du défunt, verrouillant ensuite la porte de l’intérieur.
À première vue, sa chambre ressemblait en tous points à la sienne avant qu'il n’y mette le bazar. Rien ne sortait de l’ordinaire, tout semblait être rangé… Pas d’objets spéciaux indiquant que l’amnésique était l’instigateur. Quand bien même ce-dernier était mort, qui sait s’il n'y avajt tout simplement pas plusieurs instigateurs. Un coincé avec eux pour s’assurer du bon développement et un autre à l’extérieur en train de les surveiller et contrôler Monokuma. Ou pire, deux dans l’enceinte de l’école.
Il ne pouvait vraiment faire confiance à personne.

Après avoir jeté un œil autour de lui, le despote commença à passer au peigne fin la salle tout entière.
Regardant sous le lit, dans le placard où ne se trouvaient que les vêtements de Rantarô, la commode, le tiroir du bureau, sous le canapé, même sous le tapis ou sous les couvertures, draps, matelas et coussins, celui en blanc ne trouva malheureusement rien.
Se redressant en soupirant après avoir fini de refaire le lit qu’il avait défait pour fouiller, le despote s’étira avant de regarder l’horloge. Déjà une heure et demi qu’il était là.

En se massant la nuque, le despote bailla avant de passer la porte de la salle de bain, y allumant la lumière. Encore une fois, rien ne semblait anormal, tout semblait comme dans la sienne.
En regardant dans chaque coin de la salle, le despote commença ensuite ses recherches, fouillant tout de fond en comble. Après une trentaine de minutes, le despote se laissa tomber sur le canapé du salon dans lequel il était retourné. Passer autant de temps baissé faisait tout de même mal au dos, bien qu’il était encore jeune.
Après plusieurs minutes le despote s’étira, se rasseyant. Il n’y avait rien de suspect dans cette chambre. Tout était normal. Rantarô n’avait laissé aucun indice, rien. Rien qui pourrait aider le despote dans son enquête. Aucun indice sur ce qu’il avait trouvé.

Se redressant, le despote réfléchit. Rantarô n’était pas assurément l’instigateur, mais… peut-être y avait-il un passage secret ici ?

- Voyons voir… À droite et à gauche se trouvent les chambres de Saihara et Shingûji. Il ne peut donc pas y avoir de passage secret par ici sauf si une de leur chambre est plus petite que les autres… se murmura le despote en allant toucher un mur. De toute manière il y a trop de meubles contre les murs. Il n’y a pas non plus de trappe sous le tapis…

Le despote se tourna ensuite vers la porte de la salle qu’il venait de fouiller.

- Dans ce cas… Dans la salle de bain ? se dit-il tout en se dirigeant à l’intérieur.

Tâtant chacun des murs pour essayer de trouver un coin qui sonnait creux, le despote regarda tout en se déplaçant vers la gauche si une zone du mur semblait louche. Mais rien.
Ici non plus il n’y avait rien.

Soupirant, le despote se gratta l’arrière de la tête avant de se diriger vers la porte de sortie. Il n’y avait définitivement rien ici. Devant la porte, il colla son oreille à celle-ci, essayant d’écouter le moindre son extérieur. Restant ainsi une bonne minute sans rien entendre, Kokichi se décida à sortir rapidement de la chambre après avoir vérifié, cette fois avec ses yeux, qu’il n’y avait personne.
Regardant encore autour de lui pour s’assurer que personne ne l’avait vu, le despote reprit ses épingles afin de verrouiller la porte derrière lui.

Après cela, il les rangea dans sa poche, se dirigeant dans sa propre chambre. Il n’avait rien trouvé de particulier dans la chambre de Rantarô et lors de la première semaine avant le meurtre du garçon, il avait suffisamment cherché dans toute l’école pour savoir qu’il n’y avait rien d’autre qu’un passage secret dans la bibliothèque. À moins que quelqu’un soit déjà passé avant lui et ait gardé les indices. Mais le seul capable de cela était Shûichi, et Kaede s’ils enquêtaient ensemble. Devait-il aussi fouiller la chambre du détective et de la jeune fille ? Eh bien, pourquoi pas. Mais ça sera un autre jour.

Après être entré dans sa chambre, le despote partit s’allonger dans son lit, sur le dos. Après quelques minutes, il se releva, s’asseyant à son bureau où il saisit son carnet à spirale, l’ouvrant aux dernières pages où il avait dessiné un croquis de la répartition des chambres. Une croix se trouvant sur les noms de Kaede et Rantarô, le despote écrit ensuite dans le cadre qui servait de représentation de la chambre du garçon :
"Rien de spécial. Il semble avoir découvert quelque chose avant sa mort mais il n'y a rien dans sa chambre. Où a-t-il pu trouver ces indices ?"

Plaçant son crayon entre ses lèvres et son nez, le despote réfléchit en se laissant reposer sur son dossier. Que faire… Que pouvait-il faire pour comprendre ce qu’avait trouvé la première victime ? Kaede n’avait pas pu prendre quelque chose sur lui, elle n’avait pas prévu que ça soit l'amnésique sa victime. De plus, Shûichi était resté avec elle tout le long donc elle n’aurait définitivement rien pu faire.
Se redressant, le despote écrit dans les cadres des chambres de Kaede et Shûichi "à fouiller" avant de tourner les pages de son carnet, retournant au début. Se mettant à gribouiller ce qui lui passait par la tête le despote ferma les yeux pour réfléchir.

Alors que la despote continuait de réfléchir, faisant basculer son crayon entre ses doigts pour venir le faire taper doucement contre sa joue, il sursauta presque lorsque quelqu’un sonna à sa porte, tant il était concentré. En soupirant de soulagement pour avoir eu peur de rien, le despote posa le crayon dans son carnet qu’il referma, son stylo faisant guise de marque page alors qu’il allait ouvrir la porte.
L’entrouvrant légèrement pour voir de qui il s’agissait, le despote reconnut rapidement la tignasse de Kaito et les vêtements noirs de Shûichi.

- Yo toi, fit celui aux cheveux violets, le saluant d’une main alors que celui aux cheveux bleus sourit simplement.

En s’extirpant rapidement de sa chambre tout en prenant le soin de ne pas trop ouvrir la porte pour qu’ils ne puissent pas voir l’intérieur de sa chambre, le despote sourit aux deux autres, refermant derrière lui avec un simple coup de talon la porte de sa chambre.

- Hey, Momota, Saihara ! Qu’est-ce que vous faites ici ?

- On est venu te chercher pour le déjeuner, répondit simplement le détective.

- T’as vu l’heure ? Nous fait pas attendre plus !

En se demandant quelle heure il était car il n’avait pas du tout faim, le despote haussa simplement les épaules en répondant d’un air nonchalant :

- Oh, ouais, j’avais oublié ! J’arrive tout de suite !

En retournant dans sa chambre dans un coup de vent, le despote partit récupérer ses clés sur son bureau tout en jetant un coup d’œil à son horloge qui indiquait 12h38. C’est vrai qu’ils avaient tous décidé de se réunir dans le réfectoire pour le déjeuner à 12h et effectivement le despote était en retard de trente-huit minutes.
En ressortant rapidement de sa chambre, Kokichi rejoignit ses deux camarades en bas des escaliers, souriant et s’excusant, sans réelle conviction, de son retard.

En arrivant dans le réfectoire, Kokichi découvrit malheureusement que la seule place de libre était entre Miu et Ryôma qui s’étaient installés tout en bout de table. En retenant une grimace et une remarque sur la personne qui se trouverait à ses côtés, le despote s’était dirigé en traînant des pieds à sa place, voyant également l’astronaute et le détective se diriger à l’autre bout de la table. Lorsqu’il s’assit, Ryôma hocha la tête comme pour lui dire bonjour alors qu’il semblait déjà avoir fini de manger, même s’il ne semblait pas avoir touché à son assiette.

- Wow tu as déjà fini de manger, Hoshi ? C’est trois fois rien ! s’exclama le despote.

- Humph, comparé à ce qu’il y a en prison, ce que j’ai mangé est déjà un festin.

Ne sachant pas quoi dire le despote se tut simplement, commençant à manger jusqu’à ce que la personne à sa gauche ne commence à lui parler.

- Eh bah alors, t’as été sacrément lent, minus ! Qu’est-ce tu faisais dans ta chambre pour prendre autant de temps ? Ah, attends, laisse-moi deviner ! Tu pensais à ma beauté supérieure, n’est-ce pas ? Gahahaha, tu m’étonnes, c’est pas tous les jours qu’on peut convoiter une beauté comme moi !

À ce moment Kokichi se fit fureur pour ne pas prendre son assiette et lui jeter dans la tête. En prenant une seconde pour se calmer en regardant son assiette, le despote tira une mine dégoûtée avant de répondre :

- Beurk, Iruma je suis en train de manger… Ne me fais pas penser à des choses aussi dégueulasses que ta tête, ça me coupe l’appétit.

- Aussi dégueulasse que ma tête ?! répéta l’autre soudainement en sueur et rouge.

- Et voilà, je n’ai plus faim. en plaçant sa main devant sa bouche le despote continua, Argh, juste parler à ce cochon me donne envie de vomir…

- Cochon ?! répéta l’autre en prenant un visage étrange alors qu’elle suait de plus en plus.

- Aah, c’en est trop pour moi ! J’en peux plus ! Comment tu veux que je mange avec une cette… fille à côté de moi ?! C’est le meilleur moyen pour se couper l’appétit ! s’exclama le despote en foudroyant du regard l’autre.

Finalement, le despote réussit tout de même à finir son repas, bien que cela soit trop pour lui. Kirumi prenait certes en compte les préférences de tout le monde lorsqu’elle dosait, mais c’était toujours trop pour le despote. Sortant du réfectoire pour se diriger vers sa chambre, le despote entendit quelqu’un l’interpeler.

Après s’être retourné, il constata qu’il s’agissait du jeune détective.

- Oh, Saihara ! Wow, cette fois c’est toi qui me court après, nishishi.

- Oui... En fait je me disais, tu sais, après le repas on avait dit…

- Ooooh, oui c’est vrai ! le coupa le despote. Désolé ça m’était totalement sorti de la tête à cause du comportement de l’autre, là… On peut y aller maintenant si tu veux ! annonça-t-il en commençant déjà à se diriger vers l’extérieur.

Pressant le pas pour arriver au niveau du despote, le détective lui sourit avant de se diriger vers le casino en compagnie de l’autre.

- Alors dis-moi, Saihara… entama le despote. À quel genre de jeux tu es bon ? Je voudrais au moins te laisser une petite chance de gagner, tu vois !

- Eh bien à vrai dire… Je ne sais pas trop. Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour tester et m’habituer à toutes les machines mais je ne pense pas que je m’en sorte si mal à toutes.

- Nishishi, tu penses ça ? C’est ce qu’on verra ! Si tu peux trouver au moins un jeu auquel tu es meilleur que moi, je reconsidérerai mon estime de toi ! sourit le despote en croisant ses mains derrière sa tête.

- Comment ça ?

- On est arrivéééééééés ! s’enjoua le despote en se dirigeant à l’intérieur tout en trottinant.

Le détective resta sur place un instant. Il n’était tout de même pas si bas dans l’estime du despote ? Ils se connaissaient à peine, alors…
Haussant les épaules, Shûichi se dirigea finalement à l’intérieur de l’édifice, remarquant Kokichi qui tournait autour de chaque machine.

- Tu veux commencer par quoooooii ?

Après avoir passé plusieurs heures, les deux adolescents sortirent finalement du casino, l’après-midi touchant à sa fin. Le plus petit s’étirant, celui-ci commenta :

- Tu n’es pas si mauvais que ça, tu as raison ! Mais ce n’est pas assez pour me vaincre, nishishi ! Pas après toutes mes années d'entraînements ! déclara presque fièrement le plus petit.

Shûichi se contenta de sourire alors qu'ils continuaient de parler tout en avançant sans savoir vraiment vers où.
Kokichi regarda du coin de l’œil le détective. Il ne semblait vraiment plus être tourmenté par quoique ce soit, son visage avait repris de la couleur et ses yeux ne semblaient plus aussi tristes que l’autre jour.

- Qu’est-ce que tu vas faire maintenant, Saihara ?

- Eh bien, je ne sais pas trop. Je pensais… peut-être que je vais faire un tour dans la bibliothèque et voir si je peux trouver des livres, répondit-il simplement.

- Okie d’acc ! Désolé mais moi lire c’est pas trop mon truc, donc je te laisse là !

- D’accord, à tout à l’heure.

- Byyye ! annonça le despote en prenant une autre direction de celle du détective, lui rendant le signe de main qu’il lui avait fait.

Le détective regarda pendant quelques secondes le despote lui tourner le dos, s’en allant en sautillant. Il était amusant. Ils avaient passé une bonne après-midi ensemble et Shûichi pouvait sentir que l’autre s’était autant amusé que lui.
Il avait l’impression que ça faisait bien longtemps qu’il n’avait pas ri comme ça.

You're my reason to die. [Saiouma]Where stories live. Discover now