Chapitre 4 : Une vieille connaissance

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Après s'être débarrassés des vêtements jetables, Mélissa demanda à Julien de la tenir au courant de l'évolution des analyses. Elle se sentait d'attaque, elle n'en voulait plus à Julien pour ce qu'il avait fait, il avait eu raison. Il a l'avait remise sur pieds comme toujours. Elle repensa aux années où ils jouaient ensemble en se lançant des défis. Un jour, elle avait une dizaine d'années, elle lui dit qu'il n'était pas capable de grimper sur l'arbre aux fleurs bleues qui dominait la falaise et de regarder en contrebas sans avoir le vertige. Julien, prudent, avait refusé en prétextant que s'était dangereux et qu'elle pouvait tomber. De plus l'arbre était sur une propriété privée et le propriétaire n'était pas une commode. Sur leurs planches munies de coussins d'air, elle accéléra et laissa Julien derrière en le traitant de poule mouillée. Elle grimpa le plus haut qu'elle put et regarda dans le vide, fit signe à Julien qui en bas lui sommait de descendre. Elle riait et tout à coup avec son pied glissa sur une espèce de mousse bleue très glissante et dégringola de la branche où elle se produit. Julien essaya de la rattraper mais Mélissa s'écroula sur lui. Heureusement, la chute fut amortie par un buisson moelleux qui ressemblait à un nuage. Plus de peur que de mal. En se relevant, la plante appelée Flexia reprit sa forme initiale, sans avoir été endommagée. Mélissa saignait au genou et Julien toujours prévenant, sortit des pansements de la boîte dissimulée dans le coffre de sa planche et en mit un à Mélissa. Il embrassa le pansement. Ils racontèrent à leurs parents une chute sur un quelconque rocher mais malheureusement, le voisin les avait aperçus et ils étaient punis tous les deux. Elle se souvint aussi que c'est à cet endroit, étaient adolescents que Julien avait essayé de l'embrasser et que son regard sur lui avait changé. Ils s'étaient éloignés pour leurs études et ne s'étaient plus revus que pendant les vacances. Leurs vies étaient différentes, ils avaient eu des flirts chacun de leur côté mais rien de sérieux. Et maintenant, ils étaient à nouveau réunis depuis peu et travaillaient ensemble. Mélissa arriva sur la passerelle, donna des ordres pour que l'on prépare une navette pour d'aborder "La Dame de Cœur" qui naviguait encore à proximité. Le rapport entre les mains, elle se dirigea vers le pont d 'embarquement et ouvrit le sas de communication avec son pouce pour que le lecteur reconnaisse son empreinte digitale et son degré d'accréditation. A son arrivée, un cadet la salua et elle prit place dans la cabine de pilotage à côté de son second. Un grand hangar s'allongeait devant elle, elle passa devant d'autres jets qui étaient en préparation et se positionna sur son air d'envol, enclencha un bouton et les réacteurs vrombirent. A bord, les deux cadets qui les accompagnaient, accrochèrent leur ceinture car ils connaissaient la réputation de pilote du Capitaine. La piste était courte et l'accélération très rapide et elle avait tendance à pousser les propulseurs un peu trop vite. La porte latérale se ferma. Comme prévu, la poussée plaqua tout le monde sur la paroi de l'engin ou aux sièges, une fumée blanche sortit des réacteurs et laissa pendant un moment un brouillard épais dans le hangar. Arrivée au bout de la piste, le vide. La plongée dans l'espace était impressionnante, Mélissa redressa et se dirigea droit sur le cargo de jeux. Il était gigantesque, avec ses néons de couleurs en forme de jeu de cartes qui s'illuminaient de mille feux. On pouvait voir les lumières lointaines de la carte de la reine de cœur le soir quand il passait devant la Nouvelle Terre et cela faisait marcher le commerce. D'autres cargos du même genre tournaient dans l'espace. Ils n'avaient pas le droit d'atterrir sur la planète et rester en orbite autour des satellites car ce genre de commerce était interdit sous peine de sanctions. Les intéressés veulent prendre des navettes mises à disposition par les établissements flottants pour pouvoir y aller, ce qui limitait les mauvais payeurs. Le Capitaine annonça son approche et fût autorisée à rentrer dans le hangar de "La Dame de Cœur". Tout y avait été étudié pour accueillir les joueurs, l'entrée ressemblait à ces entrées où tout était trop grand, trop beau, trop de lumières qui incitaient les gens à dépenser leur temps et surtout leur argent dans des activités plus que douteuses. Dès la sortie du jet, des machines à sous braillaient, des hôtesses en tenue sexy de groom distribuaient une cinquantaine de crédits gratuits (monnaie utilisée uniquement sur les cargos) en souhaitant la bienvenue. Plus loin des échangeurs de monnaies étaient pris d'assaut par les arrivants. On mettait son pouce sur l ' empreinte prévue à cet effet et l'on commandait le nombre de crédits voulus et la machine convertissait automatiquement le montant sur votre compte joueur. Lorsque l'on retirait son pouce, le débit s'arrêtait. Une machine se mit à sonner juste à côté du petit groupe et aussitôt une patrouille, de gardes très musclés, habillée en armure, pistolets-laser factices à leur taille, apparue de nulle part et embarquèrent un type qui hurlait qu'il pourrait jouer et qu'il avait du crédit. Mélissa s'avança et soudain du haut des marches qui menaient à l'entrée principale, les portes automatiques s'ouvrirent et un cri lui rappela sa première affaire quand elle venait juste d'être promue Lieutenant de police.

Les yeux du passéWhere stories live. Discover now