Usine

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Altaïr est mon pote de conneries depuis 3 ans. On s'est rencontrés quand j'ai commencé a fumer. On s'étaient vus pour la première fois en soirée, on étaient déchirés et on fabriquaient un bang tout pourri ensemble.

Aujourd'hui je suis en forme, un bonheur intense et de l'adrénaline se déversent dans mes veines. Alors je l'ai appelé. En une demi heure, on s'est retrouvés dans une usine paumée et désaffectée, un joint dans une main et une bière dans l'autre.

Je tire une dernière fois sur mon pétard et je décide d'attraper une batte de base-ball. Il y a tellement de trucs en tout genre ici, c'est un trésor de déchetterie.

- Qu'est ce que tu fous putain ?

La voix d'Altaïr est influencée par la beuh, je sais qu'il n'a pas besoin de réponse. Je le regarde puis commence à courir, en zigzaguant je suppose, vers un empilement d'assiettes se trouvant à quelques centaines de mètres, dans les tréfonds de l'usine. Je suis tellement rapide, et tellement fort. Je suis sûr que je pourrais m'envoler en sautant d'un toit. Je suis incroyable. Je rigole a en perdre haleine pendant ma course, mais ça n'impacte en rien ma vitesse. Toujours en mouvement, je balance la batte sur une première pile d'assiettes. Le bruit du verre qui se brise est tellement agréable dans mes oreilles. Je peux sentir le trajet des ondes sonores qui passent de mon oreille externe jusqu'aux osselets, je sens les cils vibratiles qui transportent et convertis ces ondes en message nerveux électriques. Je les sens s'infiltrer dans mon cortex auditif qui leurs donnent un sens. Je suis puissant.

Je sursaute quand d'autres éclats de verre résonnent a quelques mètres de moi. Altaïr a du être attiré comme un aimant par moi. Ou par le bruit, cela n'a aucune importance. Il a un long bâton a la main. Je lui souris et lui lance  une carafe qui trainait et, au vol, Altaïr l'explose en centaines de petits morceaux. Quelques uns me touche, je m'en fiche.

- Ark', tu saignes.

Effectivement, quelques gouttes de sang glissent sur ma joue droite. Des sursauts me prennent a la gorge avant qu'un rire dément me secoue le corps. Tout est tellement beau. Je n'ai même pas mal. Altaïr se joint à moi dans mon fou rire et on finit couché à terre l'un à côté de l'autre. Le décor est tellement lumineux, je me sens pousser des ailes, je pourrais tout faire.

Tout tangue autour de moi, mon rire ne se termine pas. Tout est parfait.

Oh, je pleure.

ExoplanèteWhere stories live. Discover now