Lettre

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Ankaa,

Il fait nuit chez moi, presque minuit.

Je m'ennuie, j'ai mal, je souffre. De ton absence, de mon absence, du rejet des autres. J'aurais aimé avoir le courage de m'enfuir juste pour le reste de la nuit, avec mon hamac et de faire ce que j'ai envie, même si je sais que j'aurais toujours mal. De toute façon j'ai pas le courage, avec toi je l'aurais eu.

Je passe ma vie enfermé dans ma tête, j'ai pas de talent, rien pour moi, rien pour les autres. Je gêne, comme une bouteille de plastique abandonnée. Et je dis peut être tout ça parce que je me sens rejeté de mes "amis", parce que je suis en manque de nicotine, d'alcool, de THC ou juste parce que je suis malade mais je le ressens vraiment en cet instant.

J'imagine tout ce que je pourrais me faire, me faire payer. Je t'enverrai cette lettre, je viens de le décider. Ça agrandira juste le fossé que tu creuses, mais je ne suis plus à ça près. Je suis une pourriture, je contamine. On me détruit, je me détruit, pour ça on est tous ensemble. C'est la seule équipe où je suis intégré.

Je suis triste. Un peu désespéré, complètement coincé. Je me dégoûte.

Nullité pathologique.

Arkas

ExoplanèteWhere stories live. Discover now