TOME II: PARTIE. 30

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_ Dans la vie si on mérite vraiment quelque chose on l’aura forcément. Rétorquai-je en lui rendant son sourire

Mère Walf sortit tous ses dents. Quant à mon mari il me scrutait avec intérêt.

_ Vraiment ! S’émerveilla Walf.  J’aimerai avoir un titre foncier en ville. J’ai passé la majeure partie de ma vie ici et j’aimerai finir mes jours ici.

Là c’est certain elle nous prenait vraiment pour des cons : moi plus que quiconque. Apparemment on est rêvé maintenant éveillée telle mère Sylla. Un titre foncier, en ville qui puis est pour la plus grande des commères. Je serai une vraie batarde si je laissai cela arriver alors que ma propre famille était dans une maison de location.

_ Pourquoi vouloir un titre foncier si tu en as déjà un en enfer ? Soupirai-je  tout bas.

Elle parut si choquée qu’elle ne pipa mot. Mon cher époux apparaissait tout aussi choqué qu’elle d’ailleurs.  Eh merde j’avais pensé tout haut. Il fallait que je rattrape ma bêtise non pas pour ma voisine mais mon mari. Telle une folle j’éclatai soudainement de rires.

_ Je t’ai eu mère Sylla. Je plaisantai. Elle a raison chéri, j’ai toujours été taquine avec elle. Rigolai-je de plus bel pour me donner plus de crédibilité.

Ils ne dirent rien. J’ignore si Sir m’avait cru ou pas mais cependant mère Walf était loin d’être dupe. Elle me regardait avec des yeux plein de dédain que je lui rendais parfaitement en passant.

_ Bon mère Sylla on ne va pas te retenir plus longtemps. Tu dois surement avoir des choses à faire ou à raconter… Finis je par lui dire pour qu’elle s’en aille.

Et heureusement il ne lui en fallut pas plus pour nous tourner le dos. Quant à nous, c’est main dans la main que nous pénétrions la maison comme le couple amoureux que nous sommes. Comme une embuscade, dès qu’on franchit le portail, nous tombions sur  toute ma famille réunie y comprit Fatma Fall.

Plus nous avancions, plus je sentis Sir exercer une pression sur ma main face à ces 15 paires d’yeux. Mon père, ma mère, Amah, Cheikh, Pape Sidy, leurs épouses, leurs enfants, ma sœur et son bébé, Zeus et ponchita étaient tous assis sur la véranda à boire du thé et manger des cacahuètes. 

_ Sakadia Makadia  ! Fis-je tout bas en voyant Elou Ndoye vêtu d’un bazin orange avec sa fille sur les genoux.

C’était la même tenue qu’il portait lors du baptême. Il gagnerait certainement beaucoup d’argent en devenant la mascotte d’orange. Non seulement il était plus noir que Sir mais avait osé porter des babouches de la même couleur que sa tenue. 

Tels des condamnés à mort, Sir et moi avancions à pas lent comme si nous nous étions donné le mot.

_ Néné sokhor clé ! (Néné l’audacieuse)  S’écria Astou tiouth (poussin) en me voyant.

Bien que je meure d’envie de rire, je gardai mon sérieux pour voir si elle allait oser m’appeler de nouveau ainsi avec la tête que je faisais. Moi qui croyais qu’Oumy Diagne était la plus peste parmi tous mes neveux et nièces réunis, je me trompai lourdement. Bientôt 4ans mais les mots qui sortaient de la bouche d’Astou Ndoye étaient semblables à ceux d’un adulte.

_ Xalé carte gab (L’enfant à la carte gab)  Fit-elle de sa petite voix aigüe avant de courir se jeter sur moi.

Tous comme mes tactiques précédentes celle-ci échoua. Cette petite ne craignait pas apparemment. Il faudrait que j’y remédie mais pour cela il fallait qu’on soit sous le même toit pour plus d’une semaine.  Cependant je dois avouer qu’elle me faisait énormément rigoler. Automatiquement je laissai tomber la main de mon mari pour la soulever comme pour la peser.

REBELLE Where stories live. Discover now