Chapitre 55 : Tout Oublié

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Il y avait longtemps que je ne m'étais pas assise sur mon lit en regardant le soleil tomber. Il y avait longtemps que je ne m'étais pas arrêté pour regarder autour de moi le temps qu'il fait. Toujours les mêmes stratégies adoptées, n'arriverais-je jamais à me simplifier ?

J'ai mené ma dernière course, le temps n'est plus à mes trousses. Je vais maintenant pouvoir le regarder avancer à mes côtés. J'ai ces hauts et ces bats drastiques avec lesquels je décolle ou retombe après un trop long vol. Tu sais je n'arrives plus à me rappeler, mes souvenirs se sont effacés.

Je ne me souviens plus ce qui s'est passé avant ni pendant. Au delà des océans est-ce que l'on pourrait venir me chercher ? J'ai la mémoire qui s'égare, mais j'ai l'impression de perdre aussi tous les beaux moments autre part. Je n'arrives pas à totalement aimer ceux qui m'ont accompagné parce qu'ils m'apparaissent comme des inconnus que je ne connais pas.

Peut-tu me montrer la splendeur et la beauté qu'il y a de continuer une vie dont on ne se souvient pas ? Comment puis-je me consoler ici bas ? Passer de l'ombre à la lumière, j'avais mis tous mes espoirs en toi. Les cicatrices, elles, sont toujours là. Mais ce n'est plus comme avant. Au delà de mes tourments je ne sais pas quelles histoires elles devaient raconter. Alors qu'elles étaient mon cœur, me permettaient de me confier pour dire, oui tu résisteras.

Le calendrier se rapproche dangereusement de cette journée de championnat, dernier soleil du mois de juillet j'avais tracé, dont je ne saurais raconté ce qui s'y est passé. Où étais-je ? Qu'est-ce que je faisais ? Quel mot me l'ont annoncés ? Quel bras ont été les premiers à me serrer ? À quelle heure j'ai réalisé ? Comment ai-je trouvé le sommeil après ?

Toutes ces choses qui se sont passés quand tu as décidé d'ouvrir tes ailes. La sauvegarde de toutes ces années s'est fait la belle. Le poids du monde et la tâche de ma souffrance écrasée sur la mappemonde. Je n'arrive pas à rouvrir les yeux, si ma vie devait être oubliée, pourquoi la douleur elle aussi s'en est allée. Je n'ai que mes écris auxquels me raccrocher. Et personne ne sait, personne ne saura jamais, que j'ai tout oublié.

Je suis trop douée. J'ai tant besoin d'être aimée, d'être entourée mais tout ces visages auparavant familier je les regardes avec un air étranger. Pourtant les photos me racontent combien j'ai pu avec eux rire et aimer. Est-ce que quelqu'un viendra me sauver. Cancer qu'est-ce que tu m'as fait ?

Ma vie avec Toi CancerWhere stories live. Discover now