Chapitre 62 : Une Flamme au Fond de L'Eau

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Je n' ai pas peur de mourir j'ai peur de perdre ma rage. Et si tu sais combien en ce moment je nage. Je nage, je perds de vue le rivage. J'ai raté un virage, et j'essaye de me retourner pour pouvoir réassayer. Je n'ai pas été assez sage, et mon histoire me fait outrage. Comme dit l'adage, il n'y a pas d'âge.

Je ne veux plus voir personne, pas même moi, je veux m'éloigner de moi-même quand les mauvaises pensées raisonnent. Je ne veux plus me voir, je ne veux plus m'entendre penser. Je suis entrain de m'enfermer. Comme je l'ai déjà fait et comme je le ferais surement toujours. J'ai pu me tromper sans doute mais maintenant je fais fausse route.

Je ne sais pas faire, la pluie se déchaine et moi je lâche l'affaire. Je ne sais plus ce que j'aime, ni qui j'ai le droit d'emporter avec moi sur cette mère qui se déchaîne. Je suis dans ma bulle de tristesse, d'ivresse. Je n'arrive pas à en sortir, je m'y noie encore mieux. L'histoire de marins malheureux.

J'ai cette manière de ne rien dire, c'est le chemin que je tente d'emprunter pour éviter le pire. Je ne vais pas bien et ce coup ci ce n'est pas uniquement à cause des médecins, je suis encore jeune mais j'ai l'impression de m'être quittée. Pour être honnête je ne peux pas dire à quel point s'arrête le mal-être, mes pensées journalières et tout ce qu'il me reste à faire, mon insécurité camouflée et le sourire que je finis toujours par donner.

Je ne veux pas qu'on me voit m'éteindre, alors je préfère qu'on ne me voit pas. Mon bateau est trop enclin à jeter son ancre dans ces eaux hors de moi-même. La perte de l'innocence, les matins où se lever est une bataille sans fin, es rêves et espoirs m'abandonnant un par un.

Parce que l'on pourrait vouloir essayer de me sauver des dragons de mon imaginaire et du passé où rien n'est plus à faire comme dans les contes de fée. On pourrait tenter de détruire les démons par la force d'un prénom comme dans les poèmes ou à force de je t'aime. On pourrait tenter d'exterminer le mal qui m'habite et qui m'affaiblit de jour en jour comme dans les livres.

Mais le plus terrassant dans tout ça, c'est que mon dragon, mes démons c'est moi-même. Aussi loin que je m'en souvienne. C'est moi-même qui m'affaiblis de jour en jour un peu plus violemment. Je suis mon propre mal, et j'ai essayé de m'aimer, du plus profond de mon coeur ankylosé. Mais il n'arrive à rien faire, parce qu'on ne détruit pas, on n'extermine pas ce qui est posé au fond de sa chaire là.

Alors on veut juste sauver, sauver ceux qui ont éblouis les démons par leur lumière. On veut juste les empêcher de s'en faire, on veut les empêcher de voir combien est grande encore l'obscurité. Quand la mer passe trop de temps sous les paupières, quand les sourire ne sont que trop éphémères. Leur offrir leur propre lumière, car même si je m'enfonce encore plus durement, je me souviens d'eux pendant longtemps.

Et quand j'aurais trouvé au fond de l'obscurité ou au clair de la lumière comment aimer sans abimer. Je reviendrai, je reviendrai je le promet. Je suis trop loin, au fond de l'eau s'épuise une flamme. Et même si personne pour jamais ne la gagne, j'ose espérer qu'il y a bien des drames qui se soignent.

Ma vie avec Toi CancerWhere stories live. Discover now