Chapitre 59 : Danser

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Je déteste écrire ça mais je crois que tu me manques. Il y a cette robe en bas que je regarde et qui me va. Je ne comprends pas, si je n'arrive pas à aller mieux comment rendre justice à cette chanson des hommes heureux ?

Est ce que c'est plus serein de dire simplement que j'essaye en vain. Je voudrais pouvoir danser avec toi, rien qu'une dernière fois même si je sais que ça ne collait pas le rythme, c'était comme ça. Je suis si fatigué et là je devrais vraiment me reposer, demain je vais passer six longue heures à composer.

Je ne suis pas en classe prépa parce que c'est moi, non j'y suis parce que c'est la dernière chose que je t'ai promise. J'étais à cette estrade, une envelope en bois allongé à côté de moi, et tout ces yeux qui me regarde. A ce moment là, à cette endroit là, j'ai promis que je trouverai une prépa. Que tu n'avais pas à t'inquiéter de ça, mais tu le savais déjà ?

Finalement j'aurais juste voulu que tu sois fier de moi, de ta fille, de cette jeune femme en devenir. Pourquoi n'aurais tu pas pu m'écrire, m'écrire tout ce que tu n'as pas su me dire. Parce qu'on ne savait pas parler, qu'on ne s'avait pas s'aimer, parce que tout ce qu'on n'a toujours fait c'était de s'affronter. Dans l'ombre, pour des regards mieux arrangés.

Tout le monde l'avait dit si un jour les choses auraient pu être arrangés c'était avec toi. Maintenant je suis à un moment de ma vie où rien ne va, je n'ai pas la force qu'il y avait auprès de toi. Pour moi non je ne suis pas là.

Mes cheveux ont poussé tu sais, ils viennent doucement caresser mes épaules maintenant. Je sais que tu les aimerais, depuis que tu es partis je ne les ai pas recoupés. J'essaye de devenir celle que je devrais, mais je suis si fatiguée.

Et j'ai personne avec qui me disputer, ça restera sûrement ma manière d'aimer. Je ne sais pas faire si tu savais, je ne sais pas comment procéder. Je ne fais qu'oublier, comment as-tu fais pour me laisser.

Je t'ai dis de partir je le sais, mais je ne pensais pas que ce serait te dire adieux sans n'avoir rien auquel me raccrocher. Ils sont tous là à parler d'argent, de succession et de testament. Mais est-ce qu'ils s'entendent, est-ce qu'ils se rendent compte de tout ce qu'ils font. Je cours à la déraison, mais je refuse de de m'effondrer en plein milieu de l'action.

Tout le temps qu'il te restait de vie tu l'as employé à préparer ce qui allait se passer après. Tu m'as tendu la main et je l'ai rejeté, tu voulais me connaître et pour moi tu restais un étranger. Dans mes nuits je t'entends encore pleurer, et moi je danse après la vérité.

Je ne peux pas danser, je ne peux même pas marcher parce que je suis brisée d'une force et d'une sorte de manière que personne ne pourra jamais venir me réparer. Je peux apprendre à faire avec, je peux continuer et essayer désespérément de m'améliorer. Mais je ne pourrais jamais danser même si je m'évertue à essayer de continuer.

Je suis bien plus, bien trop que quiconque ne peut appréhender. Je n'ai aucune idée de comment tu as fait. Et moi je voudrais redevenir cette petite fille qui ne te voyais pas, mais qui t'entendais rentrer du travail le soir, qui voyais la porte du bureau se refermer. Ton visage concentré, le téléphone à l'oreille collée sans presque me regarder, qui claquais cette porte au point de la décrocher.

Tu n'étais pas un père pour moi, mais au moins tu étais là. Derrière les murs, à des kilomètres de moi, mais au moins tu vivais quelque part avec ton aura.

Ma vie avec Toi CancerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant