Chapitre 9

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If this room was burning I wouldn't even notice


Louis

Derrière la porte de la chambre, une pagaille sans nom m'oblige à entrouvrir les yeux. J'aurais dû me douter que ce séjour serait tout sauf reposant. Un filet de lumière filtré par les volets agresse mes paupières qui refusent le réveil. Je me replonge dans l'obscurité. Mon ouïe, elle, crie à l'assassinat. Des notes de guitare stridentes se rapprochent, accompagnées de claquements de doigts et de deux voix bien trop enjouées pour le peu d'heures que j'ai dormi. Celle éraillée de Niall me parvient en première.

Encore une belle journée, on se réveille en douceur. Hazz et moi on est allés chercher le p'tit déjeuner, alors fais nous honneur.

Y'a du bacon et du jus d'orange, on sait que t'aimes ça, réveille-toi avant que Liam ne bouffe tout comme un gros tas.

Mon cerveau endormi comprend doucement qu'Harry s'est joint à lui pour me tirer du sommeil. Le matelas s'enfonce sous le poids de l'un d'entre eux. Je grogne pour manifester mon mécontentement, mais on se met à sauter sur le lit. A ce stade, ils peuvent être certains que la vengeance sera terrible quand je sortirai du brouillard.

L'album va pas se faire tout seul, bouge ton p'tit cul ! Je t'aurais versé un seau d'eau sur la gueule si j'avais su ! C'est l'heure, vas-y maintenant faut se lever !

T'es avec tes copains c'est le moment de profiter !

— Zayn, Zayn, Zayn ! Viens, on va le réveiller.

— Toi tu ne tiens pas à vivre une journée de plus apparemment, j'entends Harry bougonner.

Niall ne répond pas. A en croire l'écho de la mélodie agressive, il a probablement déjà foncé vers la chambre d'à côté. J'estime qu'ils sont partis et me retourne au milieu des draps emmêlés. En même temps, une paire de lèvres se presse tendrement contre ma joue. Le baiser, doux et léger, réchauffe mon corps engourdi et une odeur de shampooing citronné me chatouille les narines. Je plonge la tête sous l'oreiller. La porte se referme, Harry croit sûrement que je boude. Ce geste désespéré cache mon premier sourire de la journée, et si c'est un rêve, je veux en profiter encore un peu dans le noir. Ce réveil n'est pas si terrible.

Une fois que j'ai émergé, je titube jusqu'au salon dans le jogging que je peine à enfiler. Il ne manque que Zayn autour de la table. Il doit les maudire autant que moi.

— Cette bande de ravagés que vous êtes.

— Zéro regret, par contre je vais être sur mes gardes toute la journée, dit Niall en me passant le jus d'orange.

— T'as raison va.

Mon regard croise celui d'Harry. Le rouge me monte peut-être aux joues, j'y sens encore ses lèvres.

— Tu seras moins rancunier le ventre plein, m'assure-t-il en désignant l'assiette royale qu'ils m'ont préparé.

Je hausse les épaules. C'est plus fort que moi, je les provoque d'un air innocent.

— Qui sait. J'espère juste que vous avez pris vos maillots de bain. Et aussi que vous cachez bien les ciseaux de la baraque, ce serait dommage pour vos implantations capillaires parfaites.

— Oh non c'est petit ça, rechigne-t-il avec une moue... adorable.

— Je vous déteste.

When the Curtain Calls (LS) ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant