When the Curtain Calls (LS) ✓

Chapitre 8

Does it ever drive you crazy just how fast the night changes?

Harry

Aucun endroit n'est mieux qu'ici. 

C'est ce que j'ai pensé dès que l'on a franchi le portail de la maison de mon enfance, à Holmes Chapel. Deux jours après l'inauguration, j'ai proposé à la dernière minute aux garçons de s'y retrouver pour commencer à composer. Le management n'a pas vu venir qu'on accepterait de s'enfermer à cinq de notre plein gré. Seul Zayn s'est excusé in extremis sur la conversation de groupe avant que Louis ne lui balance un GIF épicé et nous a assuré qu'il nous rejoindrait ce soir après l'échographie. Les mots de la fin nous appartiennent, loin de nos équipes, loin des influences extérieures, et nous n'avons que deux mois pour les choisir.

Alors que chacun déposait ses affaires et se réappropriait les lieux, les fantômes du bungalow ont dansé sous mes yeux. Nos rires adolescents, les notes de guitare désaccordée, l'aveu à moi-même que ce Tomlinson m'attirait inexplicablement, les soupirs désespérés de mon beau-père face à nos bêtises, les nuits blanches, l'amitié naïve. Cette maison nous a accueilli à la formation du groupe, puis après la sortie de Up All Night. J'entends encore Louis se demander ce qui aurait changé la prochaine fois que l'on y reviendrait. Spoiler : tout. Absolument tout.

Entre ces murs, nous avons fait plus qu'apprendre à nous connaître : nous avons appris à nous aimer. Si c'est ici que sont nés quelques-uns de nos meilleurs souvenirs, c'est aussi ici que l'on pourra digérer les mauvais et en créer de nouveaux. Cette idée me fait esquisser un sourire. Je me tourne vers Louis, en boule sur le canapé, et il le confirme en un regard. Oui c'est ça. C'est de là où tout est parti que tout repartirait. A en croire leur excellente humeur, les autres semblent mettre autant d'espoir que moi dans ces quatre jours.

— J'ai eu un flash pendant une insomnie, annonce Louis en serrant ses jambes repliées contre lui. On pourrait baser un morceau sur des références à nos chansons solos. Un peu comme Better Than Words, vous voyez ?

— C'est risqué comme message ça non ? réplique Liam. Ça m'étonnerait que les gens veuillent du réchauffé assaisonné aux produits de notre séparation.

— Justement, ça dépend de comment on l'amène. Sinon on peut aussi créer un truc qui nous plaît à tous sans forcément cogiter sur la façon dont ça sera interprété. Tu sais, innover quoi, le contredit-il plein d'ironie.

Liam roule des yeux et soupire par-dessus le vrombissement incessant de mon téléphone sur la table basse. Troye refuse de se laisser oublier. Il essaie de me joindre depuis ce matin.

— Décroche Harry tu vas le rendre fou, râle Niall allongé sur le tapis.

— Pas question il va encore me gueuler dessus.

— Allez, il fait pitié là.

C'est sûr que maintenant que le monde entier jacte sur nos ébats, Troye veut jouer à je-t'aime-moi-non-plus. Nous sommes rentrés ensemble à la fin de la soirée, mais au lieu de nous endormir rapidement pour calmer le poison de l'alcool, il a initié la dispute du siècle. Il m'a craché que ma relation avec Louis était visiblement inachevée et qu'il lui serait impossible de me partager. Qui sait d'où il a tiré ça —sans doute des photos compromettantes qui circulent. Grâce à elles, j'ai récupéré un minimum de mémoire des événements.

— C'est fini entre nous okay ? Et de toute façon c'était pas voué à durer. On est mieux comme ça.

Louis lève le nez de son carnet.