Chapitre 28 : Alek

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Dix jours étaient passés depuis mon réveil. Un goût amer restait présent dans ma bouche par la trahison de l'homme auprès duquel j'avais grandi.

Le retour aux affaires avait été salvateur pour mes pauvres nerfs.

J'avais dû reprendre au plus vite, étant donné que je n'avais plus d'homme de confiance pour me seconder mais cela n'avait pas été une contrainte, au contraire.

J'avais travaillé de la maison, les deux premiers jours. Cela ne fut en rien concluant. Ce silence permanent était devenu source d'angoisse, alors qu'habituellement la musique hurlait dans les enceintes, la voix rauque de Saskia emplissait toute la maison par ses chants, ses rires, ses piques. Durant des mois, la villa n'avait plus connu la quiétude grâce à la jeune danseuse et cela n'en était pas plus mal.

Le travail de Saskia impliquer qu'elle soit absente des heures durant.

J'avais, alors, demandé qu'elle cesse de me traiter comme un invalide de guerre. J'étais très vite revenu au bureau et accueillais mes tâches avec gratitude.

Puis je m'étais occuper du cas de James. Cela avait été un véritable plaisir de torturer cet homme qui avait voulu m'enlever ma gourmandise. Il avait hurlé, supplié, gémi. Cela avait durer des heures durant lesquels j'avais repris ma place, retrouvant la puissance qui était mienne. Je n'avais pas montré une once d'humanité lorsque l'homme agonisait à mes pieds. Je m'étais contenté de regarder la vie s'échapper de son pauvre corps en charpie.

J'avais engagé une nouvelle secrétaire suite à la désertion de ma belle et dispersé danseuse. Le poste l'avait ennuyé en une journée. Puis elle m'avait avoué à demi-mot lorsque je m'étais mis en colère :

« Ce n'est pas que je voulais réellement ce poste, Alek mais j'ai œuvré pour que tu veuilles m'avoir près de toi, en jouant sur tes émotions, pour que tu vires cette garce afin qu'elle dégage du décor. Je ne l'aimais pas.»

La fierté, toute masculine, m'avait fait gonfler le poitrail en comprenant qu'elle avait agi sous le coup de la jalousie. Ainsi cette petite cachottière n'avait pas été aussi insensible à ma personne qu'elle l'avait laissé transparaître.

Nos relations avaient bien évolué depuis l'incident. Saskia se montrait plus prévenante sans jamais déroger à sa pétillante personnalité. Elle était taquine, joueuse et pleine d'esprit. J'aimais beaucoup cela chez elle. Pas le temps de s'ennuyer avec une femme telle que Saskia.

Je repensais à la soirée de la veille alors qu'elle avait entrepris de mimer des scènes de films mythiques de façon comique afin de me faire rire lorsque des coups à la porte me firent lever la tête.

- Entrez.

La nouvelle secrétaire passa la porte, des dossiers sous le bras et se dirigea vers le bureau.

- Puis-je, monsieur, j'aimerais revoir quelques points de certains dossiers que mon prédécesseur avait commencé à numériser. Il y a des erreurs inratables, monsieur. Elle n'aurait pas pu les ratés.

Intrigué par ses dires, je fronçais les sourcils.

- Expliquez-vous.

Elle ouvrit les dossiers qu'elle avait emmenés et les glissaient en ma direction.

- Voyez-vous ses colonnes ne sont pas correctes... Je dirais que la femme qui disposait de ce poste faisait de la malversation auprès de l'entreprise, monsieur. Je voulais m'assurer que cela avait été signaler, c'est pour cela que je suis là, avança-t-elle prudemment.

- Vous avez bien fait de venir me voir, Madame Skirrel. Je n'étais pas au courant de l'affaire mais cela va se régler très rapidement. Merci de votre efficacité.

The price of freedom ( En réécriture (9/39))Où les histoires vivent. Découvrez maintenant