Chapitre 18 : Saskia

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La mélodie, provenant des basses, s'arrêta, laissant place à un silence pénétrant. Les filles ne m'avaient toujours pas lâché des yeux tandis que je reprenais doucement mon souffle, satisfaite de ma prestation. Je leur avais fait une démonstration de ce qui les attendait au bout du chemin afin de les motiver à donner le meilleur d'elle-même et aux regards pétillants de joie que je pouvais entrevoir dans leurs pupilles, je savais qu'elles étaient déjà emballées. Du coin de l'œil, je pouvais voir Alek qui me fixait, également, visiblement content de mon travail, malgré l'obscurité qui régnait au fond de la salle, au niveau du bar.

Les cris des strip-teaseuses emplirent, soudainement, la pièce.

- Je veux savoir faire ça, s'écria Tatiana.

- Il faut absolument que tu nous apprennes ces chorégraphies, renchérit Slevtlana.

- Calmez-vous les filles. Je vous attribuerais, bientôt, vos chorégraphies. Pour le moment, il faut que vous continuiez à vous y préparer physiquement car comme vous avez pu le voir, ce n'est pas de la tarte. Dans un premier temps, je serais avec vous sur scène de toute manière afin de vous rassurer lorsque vous aurez des oublies, assurais-je gentilement.

- On va pas toute apprendre ces chorées ?

- Non. Chacune de vous serez destinée à une de ces danses. Chacune aura une chorégraphie selon sa condition physique et sa personnalité. Par exemple, les filles qui transpirent par tous les pores, la douceur, ne danseront pas sur une chorégraphie agressive, cela n'irait pas. Cela ne sera pas crédible et inversement.

Elle acquiescèrent toutes en se levant. Elles devaient se préparer à leur soirée de travail, elles traînèrent, alors, leurs chaises contre les murs de la salle puis se dirigèrent vers le couloir du fond, menant aux chambres. Quand à moi, je pris la direction du bar où m'attendait Alek. Il me regardait arriver, près de lui, fixement, ce qui me fit craindre son éventuelle mauvaise humeur. Je ne tenais pas particulièrement à supporter les humeurs du mafieux alors j'approchais, doucement, les sourcils froncés.

- Si tu es de mauvaise humeur, tu peux prendre la direction de la maison, sans moi. Je rentrerais pas mes propres moyens. Je suis dans un bon mood alors ne le pourrie pas, prévins-je.

- Je ne suis pas de mauvaise humeur.

- Pourquoi cette tête, alors ?

- Parce que c'est ma tête.

- Arrête, Alek... C'est les chorégraphies ? Tu n'aimes pas ? Tu trouves que ça ne correspond pas à ton bordel ? N'oublie pas que j'ai posé mes conditions et que tu n'as aucun droit d'interagir dans mon travail auprès des filles.

- Elles sont parfaites, tes chorégraphies. Cela plaira aux hommes qui viennent ici, j'en suis persuadé.

- Alors c'est quoi le problème ?

- Je ne t'ai pas embauché pour que tu montes sur scène et que tu te donnes en spectacle.

- C'est comme ça que je procède si je ne sens pas mes danseurs prêts, Alek.

- Je te l'interdis, dit-il vindicatif.

Il avait l'air si en colère que je ne sus quoi répondre, tout de suite.

Alek et moi avions appris, durant ce mois passé sous le même toit, à se tolérer lorsqu'il fallait que nous nous côtoyions. Il m'avait démontré qu'il était, vraiment, dans son rôle de grand chef, et même si je le taquinais à ce propos, je devais avouer qu'il m'impressionnait de jour en jour. Impitoyable, il faisait plier n'importe lequel de ses interlocuteurs, et obtenait ce pour quoi il se battait. Il n'avait pas la réputation qu'il avait pour rien. Je devais aussi avouer que je trouvais cela, assez, sexy.

The price of freedom ( En réécriture (9/39))Where stories live. Discover now