Chapitre 16 : Saskia

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Je scrutais les filles, en hyperventilation à la moitié des exercices, déçues par leurs niveaux physiques. De par leur métier, j'aurais pensé qu'elles auraient eu plus de capacités, que cela serait du gâteau de leur apprendre les quelques chorégraphies que j'avais en tête mais je devais me rendre à l'évidence. Ces femmes avaient, certes, une certaines tonicité mais cela ne suffirait pas. Il allait falloir que nous revoyions les bases et commencer par du renforcement musculaire avant d'espérer appréhender quoi que ce soit d'autre.

- Vous manquez de muscles, mesdemoiselles, et pour le moment, nous ne pourrons pas avancer sans régler ce petit problème. Vous n'avez aucune endurance. Vous haletez comme des fumeuses asthmatiques. Nous allons alors commencer par travailler votre cadio et votre endurance, d'accord ?

- Oui, je crois que c'est nécessaire, souffla Sandra, la seule rousse du lot, alors que les autres acquiescèrent, visiblement déçu.

- Bien, dis-je en zieutant le bar où le mafieux avait installé un bureau de fortune ; Debout, ordonnais-je.

Malgré la fatigue de leurs muscles, elles obéirent toutes sans attendre.

- Cela va vous sembler bizarre mais je vais vous demander de vous tourner, face au mur et de poser vos mains dessus, à hauteur d'épaules et de faire des pompes debout jusqu'à ce que je dise d'arrêter.

Sitôt dit, sitôt exécuter. Elles étaient si obéissantes que cela en était plaisant de travailler avec elle. Cela me changeais des gosses rebelles, que je côtoyais quotidiennement à Vegas. Malgré cela, ils me manquaient énormément, mes râleurs.

Je me dirigeais vers le Boss et tentais d'attirer son attention en posant ma main sur son bras. Il leva la tête.

- Tu as fini pour aujourd'hui ? me demanda-t-il plein d'espoir cacher.

Cela me fit sourire narquoisement.

- Non, pas du tout. Tu sais que tu peux retourner chez toi ou à ton bureau pour bosser. J'en ai encore pour un moment.

- Si je t'ai emmené ici, ce n'était pas pour que tu commences à les faire travailler aujourd'hui. Seulement te les présenter.

- Je t'assure que c'est pour le mieux. Elles vont souffrir, les pauvres. Elles manquent, cruellement, de tonus musculaire. Je ne peux rien pour elles, tant que je n'ai pas corrigé le tir. Tu peux me dire qui a fait passer les auditions pour les places de danseuse, ici ?

- Pourquoi ? demanda-t-il, les sourcils froncés.

- Parce qu'il fait un boulot de merde, sérieusement. Ces femmes n'ont en rien le niveau pour être strip-teaseuse. Je te l'annonce, cela va prendre beaucoup de temps avant que je puisse passer à la partie danse. Il faut que je les sculpte de A à Z.

- Elles ont l'air d'apprécier tes cours.

- Oui, je n'ai pas à me plaindre de leur motivation. Elles sont géniales et gentilles, c'est une chance mais pas sûr, qu'elles m'apprécient longtemps avec ce que je vais leur faire endurer.

- Ton boulot est de faire d'elles des bonnes danseuses et si possible de leur apprendre ton savoir-faire, pas de t'en faire des amies, me fit-il la remarque durement.

- Ça ne mange pas de pain d'allier les deux et les consignes passent toujours mieux si elles sont données avec patience, douceur et fermeté.

- Très bien. Termine ton cours du jour alors.

- Je réitère ce que je t'ai dit. Tu peux partir, si tu veux. Je connais ton adresse maintenant. Je pourrais rentrer seule.

- Non, je t'attends.

- Pourquoi ? Tu as peur que je m'enfuie ? Tu n'as pas à t'inquiéter de ça. Tu m'as apporté un défi, sur un plateau en or. J'aime les défis. Je resterais pour elles.

Il fronça de nouveau les sourcils.

- Je reste quand même. Tu n'as pas l'air de comprendre qui je suis. Les gens t'ont vu en ma compagnie, Saskia. Cela te met en danger. Tu es devenue une cible pour mes ennemies.

- Tu as peur que je parle si je me fais enlever, c'est ça ? Je ne suis pas une traîtresse, Alek, me vexais-je ; Tu brises mon petit cœur, ajoutais-je, un sourire en coin pour dédramatiser la situation.

- Très drôle, marmonna-t-il d'un ton bourru.

- Bon, j'y retourne avant de perdre leur attention.

Je me détournais de lui et amorçai ma course mais fut arrêter par la main du mafieux.

- Je ne plaisantais pas, Saskia, ne sors jamais seule. Tu dois toujours être accompagné. Je vais te mettre à disposition deux de mes hommes qui te suivront comme ton ombre quand je ne pourrais pas te suivre.

Je soufflais d'agacement mais ne dis rien pour autant. Je repris mon chemin en levant les yeux au ciel.

- Exercice suivant les filles, criais-je.

Je passais les deux heures suivantes à enchaîner les démonstrations de renforcements musculaires qu'elles devraient suivre pendant le mois qui allait passer.

C'est sous nos applaudissements que je leur faisais part de mon retour, le lendemain, à dix heures du matin et que je m'en retournais auprès de mon mafieux de patron, tout sourire.

- Fini. Elles en ont assez baver pour aujourd'hui.

- Tu y retourne demain, si j'ai bien compris.

- Affirmatif, chef. Il ne faut pas se relâcher. C'est comme ça qu'on laisse tomber, facilement. Je viendrais tout les jours, pendant un mois, puis nous espacerons à cinq fois par semaine.

- Bien. J'essayerais de me libérer un maximum pour t'accompagner.

- Tu n'es pas obligé de me suivre partout, non plus. Tu as du travail et des gens à tuer, blaguais-je à moitié, un peu amer.

Il ricana.

- Tuer des gens est moins distrayant que te voir pencher en avant, pendant des heures, la croupe en l'air. Quelle délicieuse vision.

Je lui envoyais un doigt bien senti, sous le nez et me dirigeai vers la porte de sortie sous son rire moqueur. Il avait dû apercevoir ces putains de rougeurs sur mes joues.

Quelle plaie, ce mec !

The price of freedom ( En réécriture (9/39))Where stories live. Discover now