Chapitre 22 : Saskia

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Je m'amusais à faire tourner le fauteuil sur lequel j'étais assise, depuis plus d'une demi-heure, après le départ précipité du mafieux, pour une réunion en ce début de matinée.

Suite à la conversation que nous avons entretenue dans le nightclub, Alek avait décidé que je l'accompagnerais partout afin d'optimiser le temps que nous pourrions passer ensemble. Pas contre le principe, ayant décidé de réellement donner sa chance à l'homme de faire ses preuves, je n'avais pas émis d'objections, à condition d'être en activité permanente afin de ne pas m'ennuyer. Il y avait concédé avant de devoir partir à l'étage inférieur pour rejoindre l'assembler qui l'attendait. Quand à moi, je m'occupais comme je le pouvais en attendant qu'il m'indique mon nouveau travail dans ces locaux.

J'avais posé une règle à laquelle je n'aurais pas dérogé. Continuer à coacher les filles. J'aimais mon travail. J'aimais les filles. Alors soit il me suivrait au «Golyye Damy», soit il resterait au bureau. Cela me ferait ni chaud, ni froid étant donné que je serais bien trop occupé pour faire attention à lui.

Il était si étrange de désirer la présence d'un homme autrement qu'étant qu'amis. Je ne connaissais pas cet aspect des relations humaines. Je savais, bien sûr, tout ce qu'il y a à savoir sur le sexe. J'avais assez assisté aux partis de jambe en l'air de ma mère avec ses clients pour tout connaître sur l'anatomie de l'homme et la façon dont il s'en sert. J'avais également regardé assez de porno pour que le sexe n'est plus de secret pour moi. Cela ne me faisait pas du tout peur contrairement à ce qu'on pourrait croire. C'est l'idée de me tromper qui me freinais tant. Puis il y a eu la veille et le rire de l'homme qui avait déclenché quelque chose qui sommeiller en moi. J'avais tout de suite voulu prendre mes distances afin d'oublier tout cela mais il me l'avait interdit et, à ma plus grande honte, je ne le voulais pas non plus. Cet homme avait su se faire une place dans ma vie et devenir aussi important que mes amis d'enfance. J'étais foutue. Comment lutter contre une chose qu'on ne maîtrise pas ? Mais surtout comment trouver la force de vouloir lutter contre cette chose ?

Je ne voyais plus Alek comme un maître chanteur menaçant depuis un moment déjà mais quand est-ce que ma vision de lui s'était-elle autant romancé ?

Je ne pus poursuivre mes réflexions lorsque la porte du bureau du mafieux s'ouvrit sur son bras droit, Victor.

- Tiens, tu es là, toi ?

- Comme tu le vois.

- Fais gaffe petite. Tu as peut-être réussi à tourner la tête du Boss mais je t'ai à l'oeil.

- Vraiment ? l'encourageais-je à poursuivre.

- Ouais. Je sais que tu fais ça pour sauver ta peau mais sache que tu finiras comme tous les autres... expliqua-t-il, l'air mauvais alors que la porte du bureau s'ouvrit de nouveau pour laisser passer, silencieusement, Alek ; Je ferais part de mon envie de m'occuper moi-même de ton cas, salope. Je ferais en sorte que tu souffres pour m'avoir fait chier et humilier devant le Boss, s'écria-t-il dans un chuchotement audible tout en s'approchant de moi.

Alek se racla la gorge pour faire connaître sa présence et Victor se crispa de part en part. Quant à moi, un sourire tranquille illumina mes traits.

- Je suis désolée, Victor, mais je ne pense pas qu'Alek est pour projet de se débarrasser de moi. Je dirais que c'est tout le contraire en ce moment, souriais-je à l'objet de mes récentes tourmentes.

Victor se retourna sur le grand patron.

- Je ne t'ai pas déjà dit de lui foutre la paix, menaça Alek, tendu comme un arc.

- Je sais pas ce qu'elle te fait mais c'est une véritable emmerdeuse, Alek. Débarrasses-toi d'elle. Je te trouverais une autre danseuse, proposa-t-il en m'envoyant un regard mauvais.

Ce fut à cet instant que tout dérapa. Alek, crispé des pieds à la tête, sorti son flingue et le braqua sur son bras droit, sous mes yeux ébahis. Victor haleta de surprise.

- Alek ? Qu'est-ce que tu fais ? Tu ne vas, quand même pas, me tuer pour cette pute ?

Le mafieux enleva le cran de sureté, les yeux dans les yeux de Victor.

- Ok. Ok. Excuse-moi. J'ai compris. Je lui fous la paix. Je ne lui adresserai même plus la parole si c'est ce qui tu souhaites.

- Ce n'est pas auprès de moi que tu devrais demander pardon, Victor.

Le désir de l'autre nuit, refit surface à l'instant où je compris que l'homme venait de me préférer à son homme de confiance. Purement féminine, l'excitation de la femelle ayant trouvé l'homme fort, je me glissais en sa direction sans le lâcher des yeux et fit ce que je voulais faire la veille. Je glissais doucement ma main sur la joue de l'homme pour le maintenir en place et monter en pointe puis effleurer sa bouche de mes lèvres, dans un pur instinct charnel. La main qui tenait l'homme en joue, se baissa. Il rangea son arme pour mieux venir prendre ma tête entre ses mains et m'embrasser voracement. Avant de perdre toute réalité des choses, je fis signe à Victor de sortir de la pièce puis me concentrait sur le bel homme qui me dévorer. Alek me pressa contre lui plus étroitement à mesure que le baiser qu'il me donnait, ramollissait mes membres, de bonheur. Jamais rien n'avait été aussi délicieusement agréable, de toute ma vie. Les décharges électriques qui parcouraient mon corps éveiller mon intérêt pour le membre dur de l'homme, presser contre mon ventre, au point de me frotter contre lui, ce qui le fit grogner. Il m'éloigna de lui, les yeux incandescents. Haletant tous deux, nous nous regardions avec tant de passion qu'aucun n'osait briser le charme. Ce fut lui qui parla en premier.

- Tu mérites mieux, chuchota-t-il pour lui.

- Que veux-tu dire ? Que tu n'es pas assez bien pour moi ?

- Non même si c'est le cas. Tu mériterais un homme qui pourrait t'offrir une vie normale mais je parlais de ta première fois. J'asseyais de me convaincre de ne pas te prendre ici même, sur ce bureau.

- Cela pourrait être tentant, rétorquais-je encore sous les affres de notre baiser ; mais je suis d'accord avec toi.

Nous demeurions silencieux de longues minutes avant que le mafieux se décide à se remettre au travail, l'air de rien.

- Nous avions entamé une conversation avant que tu ne partes à ta réunion, Alek.

Il souffla, peu intéresser par le sujet, manifestement.

- Tu ne peux pas te contenter d'être heureuse de ne rien faire et ne manquer de rien.

Sa phrase anima ma colère.

- Si tu veux une de ces michetonneuses dans ta vie, ouvre les bras dans la rue. Elles te tomberont dessus plus vite que tu ne pourrais jamais rêver. J'ai besoin de m'occuper, j'ai besoin d'indépendance et j'ai besoin de dépenser MON argent.

Il soupira fortement.

- Très bien.

Il se pencha en avant pour appuyer sur un bouton sur une machine. Je le regardais faire, intriguée.

- Martha, pourriez-vous venir dans mon bureau, s'il vous plaît ?

- Tout de suite, Monsieur.

La porte s'ouvrit dans la seconde suivante sur la jolie rousse, tout sourire. Je scrutais l'homme, de plus en plus perplexe.

- Que puis-je faire pour vous, Monsieur Artom ? minauda la jeune femme.

- Prenez toutes vos affaires et passez à la comptabilité pour récupérer votre chèque. Vous êtes virée, annonça-t-il, nous laissant, Martha et moi, abasourdie.

The price of freedom ( En réécriture (9/39))Where stories live. Discover now