Hurting Love • l.p - Tome 1

Chapitre 33 : Retrouvailles inattendues

Pourquoi avais-je été aussi violent ? Pourquoi avais-je agi de la sorte avec elle ? J'aurais pu faire d'elle la plus heureuse des femmes, je n'en doutais pas. Seulement j'avais cet enfoiré d'alter-ego en moi qui pouvait surgir à tout moment et me faire devenir un monstre, une chose que je détestais par dessus tout. Camille était la femme de ma vie. Un jour ou l'autre, je me devais de lui passer la bague au doigt et de faire d'elle la mère de mes enfants. Je la voulais à mes côtés plus que n'importe qui d'autre, je voulais la toucher, l'embrasser, lui faire l'amour comme jamais... Ce n'était sûrement pas le genre de pensées à avoir, mais qu'est-ce que je pouvais bien en avoir à foutre, après tout ? Je la voulais dans mes bras, point barre. Pour ça, il fallait d'abord que j'arrive à reconquérir son cœur et la tâche allait s'avérer vraiment difficile. Elle me détestait. C'était le seul point sur lequel j'étais sûr : sa haine envers moi.

J'avais besoin d'un verre. J'avais vraiment besoin d'un verre. Je me dirigeai vers ma cuisine, ouvris tous les placards pour découvrir une multitude de bouteilles, toutes vides cependant. Sous le coup de l'énervement, je claquai les portes et m'appuyai sur le plan de travail pour réfléchir et me calmer par la même occasion. La seule solution que je trouvai était de sortir. Oui, sortir de chez moi, faire face à la foule. Chose que je n'avais pas fait depuis... Depuis son départ.

Personne n'était au courant de notre situation dans ma famille. Lorsqu'on m'appelait pour avoir de ses nouvelles, je disais toujours qu'elle allait bien.

Enfin... J'allai enfiler quelque chose d'autre que mon jogging et mon sweat à capuche que je n'avais pratiquement pas quittés ces quatre derniers mois. Un jean noir avec un t-shirt noir lui aussi et ma veste en cuir seraient de très bons remplaçants. En revanche, je ne pris même pas la peine de me coiffer. Je savais que c'était comme ça qu'elle me préférait, de toute façon...

Je pris ma voiture et roulai jusqu'au centre-ville. J'avais réellement besoin de me changer les idées. Je décidai de me rendre dans une boîte, pas un truc qui craignait trop non plus, histoire d'oublier tout ce que j'avais sur le cœur en ce moment. À peine à l'intérieur de l'établissement, je fonçai au bar et commandai un bourbon. Mes lèvres entrèrent en contact avec le liquide aux reflets cuivrés et mes nerfs se détendirent immédiatement. Tout en sirotant ma boisson, j'observais la foule se déhancher devant moi. Oh non. Tout sauf lui. Pourquoi fallait-il que je le croise à ce moment-même ? Pourquoi fallait-il que lorsque je décidais enfin de sortir de chez moi, le débile qui m'avait servi de meilleur ami se pointe dans la boîte même où j'avais décidé d'oublier ? Le simple fait de l'avoir dans mon champ de vision m'encouragea à prendre un deuxième verre, puis un troisième et ainsi de suite.

- Salut ! me lança une blonde qui venait tout juste de s'appuyer contre le bar.

- Salut, lâchai-je.

- Tu es venu seul ? me demanda-t-elle.

- Ouais.

Elle portait une robe bustier noire moulante et vraiment très courte et des talons aiguilles d'au moins vingt centimètres. Autrefois, j'aurais abordé cette fille avec beaucoup plus de gentillesse pour l'attirer dans mon lit. Mon regard ne pouvait quitter Zayn. Ce que j'aperçus par la suite fit vite remonter la colère dans mon sang. Il était avec elle. Il était avec Camille. Il la faisait tourner dans tous les sens. Elle portait une petite robe rouge cintrée en dessous de la poitrine, coupée au dessus du genou et avait rassemblé ses cheveux dans un chignon. Il était avec elle. Elle était avec lui. Je n'avais aucune idée de la façon dont se terminerait cette soirée. Mais ce que je savais, c'est qu'elle se terminerait mal. Très mal.

Camille

- Tu veux boire quelque-chose ? me proposa Zayn.

- Je veux bien, répondis-je.

- Ne bouge pas. Je reviens.

Je restai à ma place comme il me l'avait demandé et attendis son retour. Pendant ce temps-là, je balayai la pièce du regard, par curiosité sûrement. Oh non. Oh non, non, non, non, non. Que faisait-il ici ? Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? Liam était accoudé au bar, en train de parler avec une blonde. Il lui lançait plusieurs sourires qu'elle lui rendit et je pouvais remarquer ses yeux quitter de temps en temps les siens pour regarder son décolleté. Je m'enfonçai un peu plus dans la foule, sans trop m'éloigner de la place où j'étais pour que Zayn puisse me retrouver tout de même, afin qu'il ne me remarque pas. Même si je voulais à tout prix l'éviter, je ne pouvais m'empêcher de le regarder et d'essayer de comprendre de quoi il parlait avec la blonde. Sans plus tarder, Zayn arriva avec deux verres à la main. Il m'en tendit un, ce qui m'obligea à quitter Liam du regard.

- Tout va bien, Cam ? s'inquiéta-t-il.

- Oui, pourquoi ? demandai-je.

- Tu as l'air préoccupée...

- Tu es juste parti trop longtemps, dis-je en passant mes bras autour de sa taille.

- Tu es mignonne, rigola-t-il.

Il but une gorgée de sa boisson et je l'imitai avant que nous nous mettions à danser l'un avec l'autre. Sans faire trop attention, Zayn bougea un peu trop et me fit me renverser mon verre dessus. Tout le haut de ma robe était trempé.

- Oh pardon ! Je suis désolé ! Je n'ai pas fait exprès...

- Ce n'est pas grave, Zayn ! le rassurai-je.

Il se dépêcha d'attraper une serviette et essuya le peu de boisson qu'il put.

- Je reviens. Je vais me nettoyer aux toilettes, dis-je.

- D'accord. Je t'attends ici. Encore une fois, je suis vraiment désolé...

Je souris face à sa réaction et me dirigeai vers les toilettes de l'établissement. Alors que j'allais ouvrir la porte, d'autres filles qui sortaient des toilettes le firent à ma place. Elles étaient presque en train de trottiner et rigolaient avec leurs mains plaquées sur leurs bouches, comme si elles ne voulaient pas faire de bruit. Sans y prêter vraiment attention, je rentrai dans les toilettes et allai aux lavabos pour pouvoir nettoyer ma robe. Je compris tout de suite pourquoi ces filles étaient en train de rigoler. Il y avait une seule cabine fermée, d'où provenait plusieurs soupirs. Je serais sortie, moi également, si je n'avais pas eu tant besoin d'enlever cette tâche.

- Liam... plus fort... soupira une voix féminine avant de lâcher un cri assez bruyant.

Mon sang se glaça. Je levai les yeux vers le miroir qui se trouvait en face de moi et pus percevoir mes yeux qui commençaient à rougir. Une petite larme coula le long de ma joue avant d'en entraîner plusieurs autres. Sans prendre la peine d'éteindre le lavabo, j'accourus à l'extérieur des toilettes. Les larmes brouillaient ma vue, elles m'empêchaient de voir où j'allais. Je bousculai plusieurs personnes dans ma course avant de heurter celle qui me retint dans ses bras : Zayn.

- Camille ! Qu'est-ce qui t'arrive ?

- Je veux partir, Zayn !

- Quoi ? Comment ça ? Pourquoi ?

- Je veux partir d'ici, Zayn. Liam est là.