Chapitre 32 : Une si belle amitié

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Camille

Quatre mois. Aujourd'hui, cela faisait exactement quatre mois que je vivais chez Zayn. J'avais enfin réussi à me convaincre que Liam faisait maintenant partie du passé. Je vivais à présent en colocation avec mon seul ami. La seule chose qui avait changé, c'était que j'avais un travail. Oh, ce n'était rien d'extraordinaire ! Juste un petit job dans la bibliothèque au coin de la rue. Ce job n'avait rien à voir avec mon travail de serveuse chez Johnny. J'étais assez bien payée pour pouvoir partager le loyer avec Zayn et je faisais quelque chose qui me plaisait. J'aimais bien l'ambiance de la bibliothèque. Tout était ancien. Les étagères qui portaient les livres étaient en chêne, le parquet grinçait légèrement, mais c'était loin d'être agaçant. Cela donnait encore plus de charme à l'endroit, ainsi que l'exquis parfum des livres qui envahissait la pièce. Mon travail consistait à ranger les livres qui n'étaient pas remis à leur place et parfois, conseiller les clients.

Il était cinq heures et demi, l'heure pour moi de rentrer à la « maison ». À présent, j'avais mon double des clés puisque Zayn travaillait toujours à la fac. Lorsque je voulu insérer ma clef dans la serrure, celle-ci resta bloquée, ce qui voulait dire qu'il y avait une clef de l'autre côté. La porte était déjà ouverte. J'entrai dans l'appartement et trouvai Zayn blotti en boule sur le canapé. Visiblement, aujourd'hui, il n'était pas allé travailler. Il était peut-être malade... Non. Il m'aurait prévenue, quand même. En m'approchant du canapé pour le réveiller, j'aperçus un énorme livre posé sur sa table basse. Par curiosité, je le saisis et m'assis parterre à côté du canapé pour le regarder. Ce n'était pas un livre, mais un album photo. Et plus précisément, un album photo de lui et Liam. Je ne pus m'empêcher de pleurer en me rendant compte que j'avais gâché une si belle amitié.

- Tu es déjà là ? me fit sursauter la voix de Zayn.

- Tu n'es pas allé travailler ? demandai-je.

- Je n'avais pas tellement le moral... m'expliqua-t-il.

- Par rapport à ça ? dis-je en lui montrant l'énorme album photo rempli de photos d'eux depuis leur plus jeune âge.

- Je m'en fous de lui... Je le déteste.

- À cause de moi... marmonnai-je.

- Cam ! Ce n'est pas du tout de ta faute !

Je ramenai mes genoux contre ma poitrine et y plongeai ma tête pour lui cacher mes larmes. C'était sans compter sur ma respiration beaucoup trop bruyante et irrégulière qui lui indiqua que je pleurais. Je sentis ses mains se poser sur mes épaules et me ramener vers lui. Il me serra dans ses bras en me berçant légèrement.

- Tu n'y es pour rien... me chuchota-t-il.

- Sans moi, tu n'aurais pas perdu ton meilleur ami... sanglotai-je.

- Je l'ai perdu, lui, mais je t'ai rencontrée toi ! Tu es la personne la plus merveilleuse que je connaisse !

- C'est gentil d'essayer de me rassurer, mais tu sais que c'est faux, au fond...

- Cam, Cam ! Calme-toi !

Tandis que je continuai de pleurer, il interrompit le cours de mes larmes en déposant ses lèvres sur les miennes. Je demeurai sous le choc, incapable de dire quoique ce soit.

- Camille ?

Je ne pus contrôler la vague de rage qui m'envahit.

- Pourquoi tu as fait ça ? hurlai-je. Tu veux faire comme lui ? C'est ça ?

- Camille ! Tu es folle !

- Vous agissez exactement de la même manière, tous les deux ! dis-je en le repoussant.

Il m'attrapa à nouveau par les épaules et me plaqua contre le mur, exactement comme Liam l'aurait fait.

- Crois-le ou non, je ne suis pas comme Liam ! À ton avis, pourquoi je ne lui parle plus ?

- Parce qu'il t'a frappé !

- Entre autres. Mais il y a des milliers d'autres raisons que je ne peux pas t'énoncer maintenant.

Je ne lui répondis pas et me contentai de laisser mon regard noir plongé dans le sien.

- Camille... Jamais je ne te ferai souffrir comme lui t'a fait souffrir... Je saurai prendre soin de toi, je te le promets... Je t'attends depuis tellement longtemps... Je te protégerai de tout, quoiqu'il arrive et je ferai de toi la plus heureuse des femmes... Tu me connais bien... Je ne suis pas de nature violente et tu sais que je me contrôle en soirée. Laisse-moi une chance, je t'en prie, je t'en supplie. Laisse-moi la chance de te rendre heureuse, laisse-moi la chance d'être celui qui te protégera coûte que coûte...

Son discours m'avait émue. Mon regard s'était adouci mais j'étais cependant incapable de le regarder dans les yeux.

- Laisse-moi cette chance, Camille... Je ne la gâcherai pas comme lui l'a fait...

Peut-être que je n'arrivais pas à le regarder dans les yeux parce que je n'avais pas à le faire. Il vint à nouveau à la rencontre de mes lèvres et posa, hésitant, ses mains sur ma taille. Je ne savais pas si j'étais amoureuse de Zayn, mais ce que j'éprouvais à son égard était fort. Très fort. Lorsque nos lèvres cessèrent de se toucher, je le serrai dans mes bras le plus fort possible.

- Promets-moi que tu ne me feras jamais de mal... murmurai-je.

- Je ne te ferai jamais de mal. Je te le promets, me répondit-il sur le même ton.

- Merci...

Hurting Love • l.p - Tome 1Where stories live. Discover now