Chapitre 42 : Trou noir

1.7K 134 15
                                    

Camille

Une vive douleur au niveau de ma pommette droite me réveilla. Je ne me souvenais pas de ce qui s'était passé et je n'avais aucune idée de ce que je faisais ici. La surface sur laquelle je me trouvais était froide. Je mis peu de temps à reconnaître le carrelage du salon. Toutes les lumières étaient éteintes, mais je pouvais distinguer l'heure inscrite sur la live-box, il était 23 heures 46. Petit à petit, mes souvenirs remontèrent à la surface : notre retour, la lettre et... le coup de Liam... Il avait recommencé. Il n'avait pas tenu sa promesse. Quelques larmes se mirent à couler sur mes joues avant que je ne me mette à sangloter bruyamment. Je repris vite mes esprits en me disant qu'il devait encore sûrement être ici. Je devais partir... encore... Mais où pouvais-je bien aller ? Je ne pouvais plus aller chez Zayn parce que la dernière fois, ça s'était vraiment très mal terminé. Et sans compter qu'il se dirait sûrement que je voulais le faire souffrir encore une fois... Tant pis. Je préférais passer la nuit dehors plutôt que de rester dans cette maison. Je me levai difficilement et me dirigeai tout doucement vers la porte d'entrée. Je pris une grande inspiration avant de tourner la poignée. Non... Elle était verrouillée.

- Tu vas quelque part ?

Je sursautai à l'entente de sa voix. Je n'osais même pas me retourner tellement il me faisait peur.

- Tu sais, ce n'est pas très gentil de s'en aller sans dire au revoir.

Je pleurais, plaquée contre la porte. Je sentis sa main effleurer ma nuque.

- Regarde-moi, m'ordonna-t-il.

Je fis un simple non de la tête, étant incapable de dire quoique ce soit tant je pleurais.

- Regarde-moi ! cria-t-il durement en me retournant avant de me plaquer contre la porte.

Instinctivement, je fermai les yeux le plus fort possible. Même sans le voir, je pouvais sentir sa colère.

- Très bien. Comme tu voudras, lâcha-t-il.

Il empoigna mon bras brutalement et tira dessus si fort que j'en perdis l'équilibre. Il me traîna jusqu'à la cuisine sans aucun scrupule.

- Liam... Arrête... suppliai-je la gorge nouée par les sanglots.

Il ne me répondit pas et me balança sur la table. Alors que je voulus me redresser, il me plaqua violemment sur la surface en bois et se plaça au dessus de moi. Je voulus crier à l'aide, mais à peine j'ouvris la bouche que sa main vint de nouveau heurter ma joue.

- Tu vas fermer ta gueule, petite pute.

Ses paroles me laissèrent sa voix. Liam m'avait déjà frappée, mais jamais insultée. Ou peut-être que si. Mais j'étais beaucoup trop bouleversée pour m'en rappeler. Il déchira le fin débardeur que je portais et m'enleva mon soutien-gorge. Il saisit mes poignets et les maintins au dessus de ma tête. Il attaqua mes seins à pleines dents. Il se mit à mordre mon téton droit, ce qui m'arracha un cri de douleur. Il tira dessus, m'obligeant à crier plus fort. Il me faisait mal, tellement mal... Aussi bien intérieurement qu'extérieurement. Il me faisait mal à un point... Il répéta la même opération à plusieurs reprise sur chaque sein, me faisant hurler de plus belle. Lorsqu'il se releva, je crus que ce cauchemar était terminé, mais je me trompais. Il me retourna brutalement et m'enleva mon short et ma culotte en un mouvement aussi rapide qu'un éclair. Il m'immobilisa en plaçant sa main sur ma nuque. Il m'avait faite glisser de façon à ce que mes jambes ne soient plus sur la table et pendent dans le vide. Lui, était descendu et avait baissé son jogging et son boxer. D'un coup violent, il pénétra en moi et m'arracha un autre hurlement. Il me donna de violents coups de bassins tandis que les larmes affluaient sur mon visage. De sa main libre, il empoigna mes cheveux et les enroula autour de ses doigts avant de tirer dessus. Ma tête bascula vers l'arrière, me bloquant presque la respiration. Lorsqu'il se retira, il se contenta de remonter son boxer et son jogging qu'il avait laissé à ses pieds. Quant à moi, je m'effondrai sur le sol en pleurant. Pourquoi étais-je amoureuse d'un monstre ? Liam était un monstre, le pire monstre que je n'aie jamais connu. Je me dépêchai d'enfiler ma culotte qui traînait et me recroquevillai en boule contre le mur. J'avais tellement peur de lui...

- Ce n'est pas fini ! Je te préviens, tu...

Il ne finit pas sa phrase et un bruit de choc résonna dans la pièce. Je levai les yeux pour découvrir Liam complètement avachi parterre. Mon seul réflexe fut d'accourir à ses côtés.

- Liam... le secouai-je, encore toute sanglotante.

Je devais vraiment faire pitié. Je vérifiai son pouls pour m'assurer qu'il était toujours en vie. Il paraissait tellement paisible, tellement calme, tellement doux, tellement... lui. Je posai ma tête sur son torse et passai ses bras autour de moi, comme pour me persuader qu'il me faisait un câlin. Son corps était chaud et rassurant. Je voulais qu'il me protège du mal... Sauf que c'était lui, le mal. Je devais partir. C'était le moment ou jamais. Pourtant, quelque chose me forçait à rester ici, avec lui : mon cœur. Mon cœur et ma raison se battaient à l'intérieur de moi, mais tout le monde savait que dans ces cas là, le cœur l'emportait toujours sur la raison. Je voulais sentir ses douces lèvres contre les miennes. Je fis remonter ma tête jusqu'à son visage déposai un baisers sur ses lèvres parfaites. Mon geste le fit légèrement froncer les sourcils. Immédiatement, je me reculai et me recroquevillai à nouveau en boule dans un coin. Il ouvrit les yeux et se redressa lentement sur les coudes. On aurait dit qu'il était perdu. Il se frotta le visage et jeta quelques coups d'œil à la pièce avant que son regard ne se pose sur moi.

- Camille... Qu'est-ce que... C'est quoi ce que tu as au visage ? s'horrifia-t-il. Et pourquoi tu ne portes plus rien ? Qu'est-ce qu'on fait ici ?

Il commença à s'avancer mais je le stoppai net.

- Ne t'approche pas de moi !

- Mais... Camille, c'est moi, Liam...

- Je sais que c'est toi ! Je ne suis pas conne, non plus !

- Dis-moi ce qui s'est passé... Pourquoi tu es comme ça ?

Je ne pouvais pas lui dire. J'en étais tout simplement incapable.

- Camille, je t'en supplie. Comment on est revenus ici ? Quand je me suis endormi, on était encore à Jacksonville...

Mais qu'est-ce qui lui arrivait ?

- Oh mon Dieu... murmura-t-il. Ne me dis pas que j'ai recommencé... Ne me dis pas que c'est moi qui t'ai fait ça...

Je lui adressai une réponse claire du regard. Il comprit immédiatement et se leva brusquement pour aller vider son estomac dans les toilettes. Je me levai lentement et retournai dans la chambre. Je marchais au ralenti, toujours sous le choc de ce que je venais de vivre. Je me dirigeai vers l'armoire et enfilai un t-shirt et un pantalon de jogging. Une main se posa sur mon épaule, ce qui me fit sursauter. Je ne l'avais pas entendu arriver. Je ne parvins pas à le dégager.

- Camille, je sais que toutes les excuses du monde ne valent rien mais je te le jure, je ne sais pas ce qui s'est passé ni comment ça a pu arriver. Je ne veux que ton bonheur. Je t'en prie, Cam, je...

Je ne lui laissai pas le temps de finir sa phrase et liai mes lèvres aux siennes. Je n'étais qu'une pauvre fille. J'étais amoureuse d'un homme qui me battait.

Hurting Love • l.p - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant