CHAPITRE 16 [Corrigé]

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Le lendemain matin, je ressentis une douleur sourde dans tout mon corps. Je rejetai évidemment la faute sur mon entraînement de la nuit précédente.

Lorsque l'heure du déjeuner arriva, j'avais l'impression que quelqu'un m'avait donné un coup de poing dans l'estomac. Le brouhaha incessant de la cantine et l'odeur de désinfectant et de plats brûlés me donnèrent envie de faire demi-tour illico.

— Tu ne le manges pas ? me demanda Mona en désignant mon fromage blanc à l'ananas.

Je secouai la tête et poussai mon plateau dans sa direction. La voir l'engloutir me donna des haut-le-cœur.

— Tu t'empiffres plus que toute l'équipe de foot réunie, dit Delmora en observant Mona.

Sa jalousie évidente étincelait dans ses prunelles sombres. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Une fois, j'avais vu Mona avaler d'un coup un paquet entier d'Oreo.

— Comment tu fais ?

Mona haussa ses épaules délicates.

— J'ai un bon métabolisme, c'est tout.

Je levai mon bras pour prendre ma bouteille d'eau en poussant un soupir.

— C'était si terrible que ça, ton entraînement ? dit Mona en m'observant.

— Je crois que j'ai le dos brisé.

Mon ton pince-sans-rire parut l'amuser.

— Tu n'as pas le dos brisé. Tu manques juste... de pratique. Dans quelques jours, c'est toi qui mettras une raclée à Khaïn.

— Ça m'étonnerait.

— Qu'est-ce qu'il t'a fait faire hier soir ? Honnêtement, je flippe qu'il débarque à l'improviste à la table pour venir te parler.

— La base et comment chuter.

— Aïe, dit Mona en encaissant une grimace.

Delmora, qui nous écoutait discuter d'une oreille en se nettoyant les ongles, ricana.

— Je suis sûre que tu as adoré ta soirée, lança-t-elle

Je grognai puis détournai mon attention vers Val qui m'observait avec une expression compréhensive. Je me demandais si elles se souvenait encore de leurs premiers entraînements.

— Il y a eu une attaque de damnés !

Hash hurla en surgissant dans le réfectoire et en se ruant sur nous.

Mona se raidit.

—  Où ça ? lâchai-je en me retournant vers le jeune brun.

Hash nous balança le journal, essoufflé d'avoir couru en essayant de reprendre sa respiration.

— À Roalogne ! S'exclama le nouveau venu, dans un cri de panique.

Je saisis le papier et commençai à lire attentivement les titres du jour.

« Attaque de damnés à Roalogne »

— Comment c'est possible ? Elle est pas super sécurisée cette ville ? Répliqua Delmona, sous le choc.

Cette information prit le pas sur toutes mes préoccupations. Je ne pensais plus à mon mal ni au sens des paroles de Khaïn hier soir. Je ne pensais même plus à ma rencontre avec le jeune homme arrogant.

— Quoi ? s'écria Val. Roalogne n'est qu'à trois heures d'ici.

Je fronçai des sourcils ne connaissant pas cette ville. Mona s'en aperçut et m'expliqua que Roalogne était une petite communauté fréquentée par les gardiens pour leurs loisirs. Elle était protégée, comme l'académie, par un dôme qui empêchait les humains d'entrevoir les établissements des gardiens. À l'instar du chalet de Gatlinburg où son père l'emmenait autrefois, c'était un endroit hautement sécurisé.

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