Just between lovers

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En 2005 le centre commercial S s'effondre, emmenant avec lui 48 victimes.

Alors qu'ils n'ont que 15 ans, Lee Gang Du et Ha Mun Su survivent à ce drame en laissant derrière eux un bout de leur innocence d'enfants.Alors que Mun Su voit mourir sa jeune sœur qu'elle devait surveiller, elle fini, rongée par la culpabilité, par effacer sa mémoire.Gang Du lui, perd à la fois son père et son rêve de devenir footballeur en même temps que la validité de sa jambe droite.

13 ans plus tard en 2018, alors que Mun Su est devenue architecte suite à ce drame et qu'elle refuse de s'impliquer dans la vie d'autrui à cause de sa culpabilité qui ne l'a jamais quitté, elle rencontre Gang Du qui lui, vit désormais de petits boulots afin de rembourser les usuriers qui lui ont prêté l'argent qui lui a permis d'atteindre l'âge adulte.Quand ils apprennent que le lieu de l'accident qui a gâché leur vie et qui a fait d'eux des adultes avant l'heure est en reconstruction, ils vont tous les deux s'impliquer dans ce projet afin d'essayer de combattre les fantômes de leur passé.


Ce drama ma clairement ravagée ma chambre c'était le Titanic avec toutes les larmes que j'ai versé. 

Derrière son titre que l'on pourrait croire romantique, se cache une complexité et une profondeur importante. Oui, les scénaristes auraient pu se contenter d'une romance simplissime sur fond de passé douloureux. Mais ils ont été bien plus loin que ça. Just Between Lovers (que j'abrégerai en JBL à l'avenir pour aller plus vite) ne se contente pas de se centrer sur un couple à unir, sur le destin d'êtres brisés par une catastrophe sans pareil. Non, le drama va bien plus loin, il pointe du doigt, il instruit.


Au travers de ses personnages, il fait passer bon nombre de messages. L'un des plus marquants et des plus représentés au travers de multiples situations est retranscrit avec justesse dans l'une des lignes de dialogue du lead male Gang-doo : Les victimes ce n'est pas uniquement les morts, c'est aussi les survivants et les proches de tout ce petit monde.
Lorsque l'on est survivant, ce qui s'ancre en nous, ce n'est pas le sentiment de chance. Non. Notre premier réflexe n'est pas de se considérer chanceux d'être encore là. Bien au contraire, une part immense en nous culpabilise justement d'être en vie. JBL c'est ça. C'est l'histoire de personnes qui tentent tant bien que mal de survivre avec le poids d'une culpabilité (irrépressible et irraisonnée) leur vrillant les épaules. C'est l'histoire d'êtres qui devaient se trouver, se parler, se comprendre, s'accepter et se pardonner pour arrêter de se contenter de survivre et pour enfin commencer à vivre.
Mais encore une fois ce n'est pas tout. Discrètement JBL dénonce la corruption (bien trop présente dans les hautes sphères), le jugement facile et hâtif de tout un peuple sur le clampin en bas de l'échelle, ce bouc émissaire choisit parmi les faibles et détruit pour la façade. Parce qu'il faut un coupable pour sauver les fesses des vrais responsables.

Je dois le reconnaître, ce drama est une bombe à mes yeux. Il est de tous ceux que j'ai pu voir, le premier qui n'exploite pas les clichés, sortant des sentiers battus confortables et rassurants, pour proposer une histoire unique. Oui, son scénario est un vrai petit bijou !
Rien n'y est oublié, tout s'y trouve lié. Les auteurs ont fait un boulot excellent. Toutes les questions trouvent progressivement leurs réponses et il propose une fin en deux actes qui m'a réellement eue par surprise. C'était un final original, à la fois triste, intense et mignon à souhait. Je l'ai adoré même si dans un premier temps j'ai eu envie de mourir sous le poids de mon cœur fendu par la douleur. 

Face à toute cette qualité, la réalisation et le montage s'en sortent très bien.
Les plus difficiles pourraient reprocher un petit manque de rythme, car parfois certaines choses sont abordées lentement. À ces gens-là, je voudrais rappeler avec quelles minutie et perfection la trame et les personnages sont travaillés, offrant un projet unique en son genre, justifiant ce besoin de langueur, rendant nécessaire cette avancée pas à pas pour obtenir cette évolution soignée.
Pour ma part, je n'en ai absolument pas souffert, au contraire. Avec un rythme plus soutenu, le rendu aurait je pense manqué de cette profondeur que j'aime tant. Le montage de son côté avait beaucoup à gérer entre flash-back et souvenirs plus anciens. Il a su trouver l'équilibre qui ne rend pas le tout répétitif, lourd et lassant. Souvent, je le trouvais même poignant tant il tombait à pic...

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