Chapitre 18

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Dès le lendemain, j'ai été convoquée et on m'a redit à peu près tout ce que mon père m'avait dit avec plus de détails. Ils m'ont également fait part d'une partie du témoignage de Loriane. Elle aurait avoué avoir été contrainte de mentir, Adelya l'aurait menacé, ce qui ne lui aurait pas laissé d'autres choix que de mentir. Elle a apporté son téléphone au commissariat, avec les preuves qui révélaient mon innocence : je n'étais pas abonnée à Adelya, je ne la suivais pas sur les réseaux sociaux et nous n'avions aucun contact.

Des recherches ont été faites, les enquêteurs sont remontés jusqu'à la source et ont découvert qu'Adelya avait eu recours à un réseau de piratage hautement professionnel jusqu'alors inconnu, ce qui les a conduit vers ses complices dont un que je connaissais puisqu'il était dans mon lycée.

Lorianne a également expliqué quelle relation nous avions Adelya et moi, elle leur a dit que nous ne nous entendions pas très bien certes, mais que, pour ma part, j'avais fait de mon mieux pour tenté de devenir son amie. Un nouveau procès allait donc avoir lieu.

D'un seul coup, toute la colère que j'éprouvais envers Loriane avait disparu. Je comprenais à présent, même si j'avais encore quelques doutes, pourquoi elle avait agit ainsi : Adelya lui avait fait pression. Je lui étais à présent reconnaissante d'être passée au dessus de la menace pour venir me sortir d'ici. Je ne lui en voulais plus. Et je savais qu'en réalité, tout ça c'était grâce à Dieu.

Lorsque le jour du jugement est enfin arrivée, j'étais fin prête, et j'espérais de tout mon cœur pouvoir sortir d'ici au plus vite.

Dans la salle, l'ambiance était pesante, je me suis assise à côté de mon père. En regardant un peu partout, j'aperçus Loriane assise un peu plus loin, ça me faisait bizarre de la revoir après tout ce qui s'était passé. Elle regardait ses genoux et se triturait les doigts, elle semblait vraiment nerveuse. Quelques rangées devant moi se trouvait Adelya, je ne voyais pas son visage parce qu'elle était de dos mais sa présence me mettait mal à l'aise.

-Alors comment tu te sens ? Demanda mon père.

-Un peu stressée et toi ?

-Moi ça va, tu n'as pas a être stressé on est là pour ta libération !

-Oui c'est vrai mais ça me fait bizarre...

-Je comprends...Au fait on en a pas reparlé mais ta mère est venue, elle s'est assise un peu plus haut mais elle tenait à être là je n'ai pas pu lui refuser ça.

Je me retournais alors et la vis assise plus haut, l'air concentré. Je n'arrivais pas à savoir ce qu'elle ressentait, son visage était fermé. Elle m'aperçut et me fit un petit signe de la main. Je lui répondis par un faible sourire et me retournais car le jugement allait bientôt commencer.

Loriane fut appelée à la barre à un moment donné, elle avoua avoir cachée la vérité à cause de menaces envoyées par Adelya. Elle possédait apparemment des images compromettantes sur elle qu'elle aurait obtenu grâce à ses complices, par piratage. Elle a donc demandé à témoigner en secret afin d'éviter que ces images ne se retrouvent sur internet. Adelya ne cessait de remuer sur sa chaise et de se lever pour intervenir, plusieurs fois des vigiles ont dû intervenir pour la faire rasseoir. L'ambiance était très tendue.

Lorsque se fut à son tour, Adelya a tenté de porter de fausses accusations contre moi en disant que tout cela n'était qu'un coup monté. En réalité elle était en train de s'emmêler dans sa folie. Tout le public s'est rendu compte qu'elle était malade. Psychologiquement malade. Son avocat l'a confirmé juste après que les vigiles l'ait fait sortir parce qu'elle devenait trop agitée. Elle souffrait d'un trouble compulsif de paranoïa.

La sentence est donc tombée, Loriane a obtenu une remise de peine dû aux menaces qui l'avaient contrainte à mentir et Adelya allait pour l'instant devoir être isolée, on n'en savait pas plus à son sujet. Ses complices quand à eux, allaient devoir faire un petit séjour un prison.

Quand à moi, j'avais obtenu la liberté, ainsi qu'une petite compensation car je n'étais restée que deux mois en prison. La vie allait donc pouvoir reprendre son cours normal, mais il y avait encore une chose qui me tracassait. Même si je débordais de joie à l'idée de pouvoir rentrer chez moi, je m'inquiétais toujours pour Jonas.

Pour le moment, j'allais devoir rester encore quelques jours en prison le temps que la procédure prenne fin mais lorsque je partirais que deviendra-t-il ? De plus, je ne savais pas si je pourrais parler à Loriane car je ne savais pas si elle allait devoir payer pour avoir menti.

Je suis retournée dans ma cellule après avoir dit au revoir à mes parents et je me suis allongée quelques minutes afin de réfléchir à tout ça. Alors que j'étais perdue dans mes pensées, Jonas me parla enfin.

-Alors c'est définitif tu t'en vas ?

Je me redressais d'un coup, j'étais contente de l'entendre !

-Oui, c'est officiel !

Il ne répondit rien. Je commençai alors à rassembler mes vêtements dans les sacs que mon père m'avait apporté.

Je n'osais pas poser de questions à Jonas, je ne savais pas quoi faire avec lui...Est-ce que je devais lui demander pourquoi est-ce qu'il était parti brusquement ?

-Euh...Hum...Jonas ? Est-ce que toi ça va ?

-Ça peut aller.

-Ok tant mieux, parce que je m'inquiétais, la dernière fois quand je parlais avec mon père au parloir, je t'ai vu partir brusquement et je me demandais ce que tu avais...

-J'avais besoin d'être tranquille. T'inquiète pas pour moi.

-O...Ok...

Seulement ce n'était pas possible pour moi de faire comme si tout allait bien.

-Écoute Jonas je vais être honnête, je ne suis pas tranquille de partir alors que toi et moi on ne se parle plus ! Si, sans le vouloir, j'ai pu te blesser je te demande sincèrement pardon mais je ne peux pas ne pas m'inquiéter ! Je ne peux pas partir et faire comme si tu n'existais pas et que je me fichais de ce qui t'arrive ! Tu es important pour moi, tu es mon ami et je ne veux pas t'abandonner ! Alors si ça ne va pas dit le moi ! Je suis là !

Silence. Je soupirai et recommençai à plier mes vêtements.

-Je ne suis pas fâché contre toi Jeanne, j'ai juste pas envie de parler c'est tout, tu n'as rien à te reprocher alors t'inquiète vraiment pas. Tu peux partir tranquille.

Sa phrase résonnait comme un mensonge. Non ça n'allait pas...Mais je n'allais pas insister.

Derrière le murOù les histoires vivent. Découvrez maintenant