Chapitre 4

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Le lendemain je me sentais un peu mieux, et plus confiante, j'ai même eu le courage de chanter quelques louanges. La peur était quasiment partie et je me disais que cette histoire sera vite réglée quand la police verrait qu'il n'y a aucunes preuves contre moi.

Mon père et moi nous sommes installés une nouvelle fois dans le bureau du proviseur. A sa droite, Adelya et sa mère étaient assises et un policier était debout à la gauche d'Adelya. Lorsque je suis entrée, sa mère m'a lancée un regard noir. Adelya en revanche, ne me regardait même pas, elle regardait le sol, son mascara dégoulinait sous ses yeux. 

Une fois que nous nous sommes assis, le directeur à pris la parole :

-Hier j'ai eu un entretien avec chacune d'entre vous, j'ai pu avoir le point de vue que chacune. Maintenant c'est la police qui va prendre le relais c'est pour ça qu'un policier est présent aujourd'hui. Je lui est transmis ce que vous m'avez dit tel que vous l'avez dit, vous pouvez relire l'exemplaire imprimé si vous voulez être sûres. Maintenant, je vais laisser monsieur l'agent vous expliquer en quoi va consister la suite.

Le directeur laissa la place au policier qui avait une allure très imposante.

-Donc, on nous a fait part des derniers évènements comme vous l'a expliqué votre directeur. De notre côté on a eu le témoignage de mademoiselle. Dit-il en faisant un signe de tête vers Adelya. Qui nous a fait part de la situation et qui nous a également fournit des preuves assez solide pour que le jugement ait lieu.

A ce moment là mon sang n'a fait qu'un tour. Mon père et moi nous sommes regardés. Lui était inquiet et moi je me demandais plutôt : quelles preuves ?!

-Néanmoins on va quand même procéder à un interrogatoire par précaution. Reprit le policier.

Mon père, qui commençait à s'affoler dit :

-Attendez ça veut dire que vous l'emmenez directement au poste ?

-C'est ça monsieur et vous venez avec nous puisque nous allons également vous interroger.

Mon père et moi étions bouche bée. En un instant, le peu d'espoir que j'avais s'était effondré. Quelles preuves est-ce qu'elle a pu leur montrer ? Il n'y en a aucune ! Je bouillonnais, j'avais envie de crier sur Adelya en lui demandant pourquoi est-ce qu'elle mentait ! Mais j'étais tétanisée et cela aurait sûrement aggravé les choses, alors je me suis simplement contentée de suivre le policier et nous sommes partis au poste.

Dans la voiture, mon père ne cessait de répéter "je ne comprends pas". Et puis avant de sortir il me tapota l'épaule en me disant "ça va s'arranger ok ? Ne t'inquiète pas". Mais au fond je ne savais même pas s'il croyait à ce qu'il disait.

Nous sommes sortis et directement, l'interrogatoire à eu lieu. C'est une femme qui me posait les questions. J'avais la gorge nouée je me retenais de pleurer.

-D'après le témoignage de la victime tu l'aurais, par des messages répétés "poussée au suicide, par des insultes et des menaces de mort".

Et j'ai éclaté en sanglot. Je n'en pouvais plus de ces accusations plus horribles les unes que les autres. Comment pouvait-on me coller cette étiquette de criminelle ?

-Je n'ai pas fait ça madame. Adelya et moi on ne se parle pas, ni au lycée ni par message. Je n'ai même pas de contact avec elle, je n'ai pas son numéro, je ne la suis pas sur les réseaux sociaux alors c'est impossible que je lui ai envoyé ça !

-Pourtant...Dit-elle en attrapant le portable que lui tendait le policier derrière elle. Adelya nous a donné les preuves que tu lui envoyais bien des messages. Tu peux me donner ton pseudo instagram s'il te plaît ?

-Jeanne.Dvs

-Avec des majuscules ?

-Oui.

-Et décris-moi à peu près ta photo de profil ?

-C'est une photo de moi avec une amie : Loriane.

-D'accord donc c'est bien toi qui a écrit ça.

Elle pose le portable sur le table, je regarde et vois une soi-disant conversation entre moi et Adelya. C'est mon profil qui apparaît, sur le portable des tas d'insultes s'affichent, toutes plus horribles les unes que les autres. Je ne me sens pas bien. J'ai envie de vomir.

-Je n'ai pas écris ça.

-Pourtant c'est sous tes yeux.

-Oui mais c'est une fausse conversation, vérifier mon téléphone je ne suis pas abonnée à Adelya.

-Ton père nous a remis ton téléphone avant l'entretien et nos équipes vont l'examiner. S'il s'avère que tu mens saches que le jugement sera très rapide...

-Mais je dis la vérité !

-Tant que nous n'avons pas de preuves de ton innocence tu es jugée coupable. Malgré tout si tu décides de coopérer et d'avouer, il peut y avoir une réduction de peine.

-Et si on m'avait piraté ?

-Nous avons des chercheurs expérimentés qui retraces toutes les activités donc là-dessus on aura toutes les réponses.

Je ne dis rien. Quelques minutes (ou heures je ne sais plus) plus tard, mon portable avait été examiné et la femme le mit devant mes yeux. La même conversation apparaissait, avec les mêmes faux messages et là j'ai vraiment commencé à me sentir mal. Comment est-ce que c'était possible ?! C'était forcément un piratage !

-Mademoiselle Devis vous êtes arrêtée pour harcèlement scolaire et pour avoir poussé une camarade au suicide. Dit-elle en me menottant. Vous n'aurez aucun contact avec qui que ce soit durant les prochaines 24h.

Après ça tout était très flou. Les policiers m'ont emmené de force jusqu'à une cellule, je n'ai même pas pu parler à mon père. Je n'arrêtais pas de pleurer je ne faisais que ça : pleurer et pleurer encore. Je me sentais impuissante, désemparée et écœurée. Mais j'étais aussi en colère contre Adelya ! Comment avait-elle pu orchestrer un mensonge pareil ?! Comment avait-elle réussi à pirater mon téléphone et à me faire passer pour quelqu'un d'aussi horrible ?! Je ne comprenais pas, je ne comprenais plus rien et je me sentais seule. Assise toute seule dans ma cellule, je me suis étalée par terre et j'ai crié : "Seigneur aide-moi".

Derrière le murWhere stories live. Discover now