─ 𝒆𝒎𝒐𝒕𝒊𝒐𝒏𝒍𝒆𝒔𝒔. ᵛₖ

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟐 ✿ 𝓠𝓾𝓪𝓻𝓽𝔃

(Ne prenez surtout pas au sérieux les pensées de Jungkook, ce n'est qu'un personnage de fiction dont j'ai pris le nom et l'apparence, mourir dans cette histoire c'est pas du tout la même chose que dans la vraie vraie vie j'tiens à préciser au cas où, mais vous comprendrez par la suite :))

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J'avais réfléchi longtemps, peut-être même trop longtemps.

Y aller où ne pas y aller.

Cet ultimatum avait rongé mon être autant que les jours qui avaient défilés beaucoup trop vites. J'étais resté cloîtré chez moi à tergiverser. Ma main était passée dans mes cheveux au moins un millier de fois. Je ne pouvais plus ronger mes ongles. Mes dents avaient mordu mes lèvres jusqu'à les faire saigner et les larmes avaient à nouveau sillonné mon visage cerné. Ah et je ne fermais plus l'œil la nuit. Se nourrir était devenu un besoin secondaire qui m'était passé par dessus la tête.

Taehyung avait commis l'irréparable, il m'avait promis être la seule personne qu'il aimerait, celui auquel il tenait le plus pour ensuite s'apprêter à faire cette chose ignoble avec cette adolescente qui était le diable incarné alors que nous même n'avions encore rien fait. Et si je n'étais pas arrivé à ce moment, jusqu'où seraient-ils allés ? C'était la question qui m'avait mit en miette pendant de longues semaines où l'idée de sauter du toit m'avait bien tenté, ce n'est rien de mourir ici, au point où j'en suis.

Mais qu'est-ce que je l'aimais bordel. Je voulais à tout prix me débarrasser de ces ressentis néfastes et de renouer avec lui. Ça nous faisait mal à tous les deux, lorsque je disais que les fils cassés étaient beaucoup trop difficiles à renouer je ne disais pas n'importe quoi. Deux parties différentes qui pesaient de chaque côté de mon corps sans que je ne flanche d'un côté. J'en mourrais d'envie mais la déception me dissuadait.

Pourrait-il recommencer ? j'y croyais peu. D'après ce que Sungwon m'avais décrit, il s'en mordait les doigts à présent mais je crois que la personne en commun que nous haïssons le plus actuellement était cette garce de Mia qui avait tout prévu depuis le début. Tout ça n'était qu'à cause d'elle, elle nous avait détruit à feux doux, gâchant ce bonheur auquel elle ne pouvait accéder.

Après tout, tout être mérite une seconde chance, pas vrai ?

Je n'étais qu'un imbécile, mais un imbécile amoureux qui en voulait, mais qui voulait retenter.

C'est ainsi que je laçai mes chaussures avec un entrain sans pareille. J'avais soudainement été pris d'une vague d'envie puissante qui m'avait poussé du bon côté, me faisant finalement flancher et me donner assez d'adrénaline pour descendre les escaliers de mon immeuble à une vitesse fulgurante et de partir en courant en direction de là ou se trouvait la caravane. J'avais failli ne pas y aller, mais le regret m'aurait rongé jusqu'à la moelle.

Je fonçai sans m'arrêter jusqu'à l'endroit où se situait habituellement la maison roulante. Le seul problème c'est qu'il manquait la maison.

Merde, j'étais arrivé trop tard.

J'avais passé une poignée de jours à réfléchir et voilà qu'ils n'étaient plus là. Ils avaient sûrement dû m'attendre tout ce temps et maintenant, ils avaient jugé assez de patienter le retour de quelqu'un qui avait pris toutes ses affaires et qui était parti sans même un au revoir.

Normal, t'as pris trop de temps.

Ils n'étaient sûrement pas allés très loin, je pouvais peut-être les rattraper. Je m'étais alors mis à courir comme si ma vie en dépendait, jusqu'à ralentir en entendant la voix grasse de Junhyun. J'avançai alors encore un peu, jusqu'à les apercevoir à une aire d'autoroute pour refaire le plein d'essence. Je ralentissais devant eux, l'adrénaline retombant, je me disais que c'était le moment opportun pour fuir.

Non, je n'avais pas fait tout ce chemin pour fuir encore une fois.

Je m'approchai progressivement de Niria qui m'avais déjà aperçu. Elle me regarda d'abord d'un œil surpris avant de me comprendre et de se radoucir, m'offrant ce sourire qui me donnait du courage. Je l'enlaçai doucement, cette étreinte me servait de moyen plus simple pour ne pas utiliser de mots, mais plus tard je ferais bien de m'expliquer, lui annonçant précipitamment que je lui raconterai une fois que je me serai expliqué avec Taehyung.

« Vas-y, entre. »

Je lui souris sincèrement avant de me rendre plus tremblant à l'intérieur de la caravane. Le stress me rattrapait bien vite et ma main tremblait d'appréhension sur la poignée de cette porte. J'ouvris alors difficilement la porte qui donnait sur une chambre plongée dans l'obscurité. Celle-ci s'éclaircit grandement avec la la lumière de l'extérieur qui pénétrait la chambre.

Taehyung était assis sur son petit lit, les bras encerclant ses frêles jambes repliées contre son torse. Il avait le visage enfoui dans ses genoux et n'avait même pas daigné de relever la tête à mon arrivée.

« J't'ai dit que j'avais pas faim.

Cette voix... Elle était toute tiraillée, il ne devait pas s'en servir souvent mais surtout elle était coincée comme si il avait récemment pleuré. Du peu que je pouvais voir, il semblait s'être considérablement amaigri, caché sous un long pull-over trop grand pour lui.

- Taehyung.

Je m'approchai du petit lit et vins m'asseoir à côté de lui. Je déposai une main sur son dos dans un toucher presque interdit, le frôlant à peine des doigts, j'avais tellement peur qu'il se brise devant moi à la seconde. Au son de ma voix, il releva la tête, n'y croyant au début même pas. Il me fixait comme s'il venait de voir un fantôme. Il avait les yeux bouffis et de la morve coulait de son nez. Il était pris de plusieurs spasmes et mon nom s'était échappé de ses lèvres comme un mot tabou qu'il avait bredouillé en tremblant.

- J-Jungkook ? C-c'est b-bien toi ?

J'hochai de la tête, ne sachant même pas si c'était utile vu la sombre luminosité de la pièce. Je vins alors l'enlacer délicatement, n'osant à peine effleurer son corps fétiche de mes bras. Lui s'était permis de s'accrocher à moi désespérément, laissant s'échouer ses larmes contre mon épaule. Je m'étais alors autorisé à le serrer un peu plus fort moi aussi. Le bruit de ses sanglots avait provoqué chez moi la même réaction et voilà que nous pleurions ensemble collés l'un à l'autre.

- Allons nous promener, tu veux bien ? » Lui avais-je chuchoté, par peur de le brusquer ou pire, qu'il refuse. Il hocha à son tour silencieusement de la tête et changea rapidement ses vêtements. Nous avions brièvement prévenu les autres de notre sortie, leur disant que nous allions nous expliquer un peu plus loin, je m'étais retourné en marchant, souriant après avoir aperçu Junhyun nous sourire avec un pouce en l'air, imité par Sungwon. Taehyung s'habituait doucement à la lumière du jour, baissant au départ la tête constamment, je la lui relevai et nous étions alors fin prêts pour nous aventurer pas loin de l'aire d'autoroute à côté de la forêt avec pour but de nous expliquer sur ce qui c'était passé il y a de ça une centaine de jours.