Chapitre 3

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PDV Karma :

Alors que j'étais encore à moitié endormis, le hangar me paraissait étrangement calme et vide, ce qui créa une sorte de malaise en moi. Doucement, j'ouvris les yeux et me redressa avant d'aller allumer la lumière. Vraiment bizarre... Le seul son que j'entendais était celui des néons illuminant mon repaire, d'habitude j'entendais la respiration du petit androgyne ou alors les frottements de la couverture lorsqu'il bougeait... Minute... Le petit androgyne n'était pas dans son lit ! Où pouvait-il être ? Peut-être aux toilettes ? Ou dans la salle de bain ? Je tenta alors de l'appeler, en espérant une réponse, mais rien. J'essayais une seconde fois mais toujours aucune réponse, j'étais seul dans le hangar. Quoi ? Pourquoi ? Comment ? Est-ce qu'il... Ce serait enfui durant la nuit ? Mais pour aller où ? Et puis il n'avait pas l'air de vouloir s'enfuir... Merde, il s'était passé quoi cette nuit ?! Désespéré, je m'écroulais sur mon canapé, ne sachant pas trop comment réagir face à cette situation. Le petit androgyne était... partit. Peu importe comment, il n'était plus là. Pourquoi je sentais une sorte de vide au fond de moi ? Soudain, la scène du baiser me revint en tête et ma poitrine se resserra, je voulais vraiment me rapprocher de lui, il était si gentil, même si je l'avais enlevé, je voulais qu'on devienne amis... Bon sang, mais qu'est-ce que je devais faire ? De toute manière, je devais absolument en parler à mon boss, même si je sentais que j'allais vilainement le regretter.

Après m'être préparé, je sortis du hangar et pris le bus, pour me rendre dans la ville voisine, où se trouvait le QG de notre compagnie, soit le bureau du boss. Après une demi-heure de trajet, j'étais devant la porte, je pris une profonde inspiration et toqua. Le boss me répondit et j'entrais non sans être anxieux, puis le salua avant de m'avancer un peu plus près de son bureau. Le boss était quelqu'un de très charismatique, très gentil, mais dur avec nous quand cela était nécessaire, il était un peu comme un père pour moi. Il s'appelait Karasuma Tadaomi, avait les cheveux bruns remontés en épis et portait sans cesse un costard cravate. Il était sans doute l'assassin le plus connu et le plus fort, la police n'avait jamais réussi à l'attraper et ses cibles ne lui avaient jamais échappées. Bref, tout ça pour dire que c'était un vétéran dans l'assassinat et on le respectait tous.

Je regarda longtemps mon boss, sans trop savoir comment lui annoncer la nouvelle, je savais que ça n'allait pas lui plaire et j'aurais pu aller récupérer le petit androgyne sans lui dire qu'il m'avait échappé, mais malheureusement, aucune de nos actions ne lui échappaient, donc si j'étais retourné chez lui, le boss l'aurait immédiatement su, alors je m'étais fait la promesse de ne jamais agir dans son dos.

Karasuma : Bon t'as finis de m'examiner ? Tu vas te décider à me dire ce qui va pas ? T'attends quoi exactement ?

Moi : Boss, je suis désolé, mais l'otage de la famille Shiota m'as échappé durant la nuit.

Je détestais parler du petit androgyne comme ça. Mais je ravalais ma frustration pour éviter que le boss ne le remarque. D'ailleurs son regard s'était durci, il avait l'air vraiment contrarié par la nouvelle, mais ça ne me surprenais pas, après tout, il voulait vraiment la peau de cet enfoiré et voulait le faire souffrir. Mais bon, ça ne risquais pas de marcher... J'en profita pour faire part au boss de la relation entre le petit androgyne et son père. Yabai... Le boss était encore plus énervé maintenant ! J-Je l'avais jamais vu dans cet état... Et bordel qu'il faisait flipper.

Karasuma : Peu importe de ce qu'il pense de son fils, on peut toujours l'utiliser pour faire tomber sa foutue réputation ! Il nous sera toujours utile, alors tu vas aller me récupérer cet enfant, Karma !

Là, j'allais vraiment faire un meurtre ! « Utiliser »? « Récupérer » ? « Utile » ? C'était du petit androgyne qu'il parlait, là ? Il était sérieux ? C'était pas parce qu'il était un otage qu'il devait parler de lui comme un objet ! Et moi fallait que je me calme, pourquoi je réagissais au quart de tour ? Ok, je le considérais comme une sorte d'ami, mais si je commençais à me mettre dans tous mes états dès qu'on en disait du mal ou dès qu'il disparaissait, je n'allais plus pouvoir mener mes missions d'assassinat à bien.

Kidnappe-moi (Karma x Nagisa)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant