Chapitre 26 - La vérité sur Hermione Stagent

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Hermione retint son souffle. Que devait-elle lui répondre ? Elle se trouvait au pied du mur. Si seulement Dumbledore était là pour la conseiller... Mais voilà, elle était seule... Elle devait prendre une décision.

- Euh, je... commença-t-elle.

- Ne dis rien, l'interrompit Remus abruptement. Pas encore. J'ai ma propre théorie et j'aimerais savoir si j'ai raison ou pas.

Il lui fit un clin d'oeil, ce qui la détendit un peu.

- J'ai donc appris que tu ne venais pas de Beauxbâtons. Cela signifie que tu nous as menti. En revanche, Dumbledore t'a présenté devant toute l'école en indiquant que tu venais de cet établissement. Pourquoi un sorcier tel que lui mentirait ? C'est un mage d'une telle envergure qu'il est impossible de lui mentir en lui racontant une fausse histoire. Parfois, j'ai l'impression qu'il arrive à lire dans la tête des gens.

Hermione ne put que confirmer en pensée ce que Remus disait.

- Cela signifie qu'il connait ta véritable identité et qu'il te couvre. Mais qu'as-tu de si important à cacher ?

Hermione commença à s'agiter dans son fauteuil. La sentence allait bientôt tomber.

- Comme tu peux t'en douter, j'ai eu des soupçons concernant tes soi-disantes recherches. Ce Clarence Wilford, les Retourneurs de Temps. Pourquoi ce sujet t'intéresse-t-il autant ? Peu à peu, une idée absurde a germé dans mon esprit. Je l'ai d'abord chassée en me disant que cela était impossible. Mais j'ai reçu ce courrier de mon ami français. Le doute était donc permis. Plus j'y réfléchissais, plus je devais me rendre à l'évidence : tu n'es pas de Beauxbâtons, tu connais Poudlard sur le bout des doigts, tu nous connais, nous, notre bande, et tu fais de drôle de recherches depuis que tu es arrivée ici. Je vais te poser une seule question. Je ne te demanderai pas qui tu es, ni d'où tu viens.

Il fit une pause, prit une grande inspiration et posa ses yeux intenses sur les siens.

- De quelle "époque" viens-tu ?

Ça y est, Remus lui avait posé la question.

Quand il finit de parler, il eut l'air soulagé, comme s'il s'était retenu de parler pendant longtemps. Il la regarda néanmoins d'un air incertain. Allait-elle rire de ses déductions ? Avait-il fait fausse route ?

Mais Hermione ne rit pas. Elle fixait le feu de la cheminée se demandant ce qu'elle allait pouvoir lui répondre. Au bout de quelques instants, elle inspira et avec appréhension, se décida à lui avouer la vérité.

- Tu as raison, Remus. Tu as compris que je ne venais pas de cette époque. En fait, je viens du futur.

Bizarrement, cela sonnait faux dans sa bouche car elle avait l'impression de lui raconter une histoire de science-fiction mais elle continua quand même.

- De 1997, pour être plus précise. Mais je ne peux pas t'en dire plus, l'arrêta-t-elle car il s'apprêtait à dire quelque chose. J'en ai fait la promesse à Dumbledore.

Enfin, elle l'avait dit. Remus savait. Et brusquement, son ventre arrêta de se tordre. Elle se sentit soulagée pour la première fois depuis deux longues semaines. Quelqu'un savait et cela lui enlevait un poids sur le coeur.

- Et maintenant ? demanda Remus, soudain.

- Je ne sais pas, dit-elle enfin, après quelques instants. Comme tu as pu t'en douter, je fais des recherches sur les Retourneurs de Temps car je souhaite retourner dans mon monde. Je n'ai pas ma place ici. Mais je ne sais vraiment pas dans quelle direction je dois aller.

- Raconte-moi ce qui s'est passé !

- Non, commençons par toi d'abord ! Explique-moi comment tu as réussi à me retrouver ce soir !

Il lui sourit.

- Cela ne va pas te faire plaisir, lui avoua-t-il, mais je te suis secrètement depuis ton arrivée à Poudlard.

- Comment ? s'écria-t-elle.

- Oui, et j'en suis désolé, dit-il. En fait, j'ai eu très vite des soupçons sur toi et cela me tourmentait. J'en ai parlé un peu avec les autres mais ils n'avaient pas l'air d'être inquiets. J'ai donc décidé de te surveiller, seul. Je sais que Sean t'a agressé dans le jardin, le jour de son arrivée, parce que je vous ai vu : quand tu jouais la guide pour lui, je vous suivais de loin. Je vous ai vu également, plusieurs fois, avec Sirius, lorsque vous vous éclipsiez juste tous les deux.

Sur ces mots, il s'interrompit, ne sachant comment continuer. Il semblait mal à l'aise.

- Quand j'ai su que tu ne venais pas de Beauxbâtons, j'ai voulu te confronter, te mettre dos au mur. J'y pensais jour et nuit. Qui étais-tu ? Pourquoi étais-tu ici ? Ce soir, j'ai décidé de trouver une occasion. Je t'ai attendue dans le Grand Hall. J'ai vu cette fille qui te ressemblait beaucoup descendre des marches en provenance de notre Salle Commune. Sirius s'est jeté sur elle en pensant que c'était toi. Mais cela me semblait louche et à y regarder de plus près, ce n'était pas toi. J'ai voulu aller le voir pour lui dire qu'il s'était trompé mais ensuite, je t'ai vue dans ta robe et avec ton masque. Je t'ai tout de suite reconnue car qui d'autre que toi serait descendue avec Lily. Vous êtes comme une plume dans son encrier, vous ne vous lâchez jamais ! Sauf quand l'une ou l'autre est avec sa moitié. Je t'avoue, cette tenue, elle est époustouflante !

Il s'arrêta quelques instants et examina sa robe qui était toujours éclatante malgré son bref emprisonnement. Hermione sentit qu'il souhaitait rajouter quelque chose mais il ne dit rien. Il avait l'air de se demander comment il allait pouvoir continuer.

- Je dois encore m'excuser, dit-il penaud, car quand je t'ai reconnue, j'aurais dû aller voir Sirius et lui dire qu'il s'était trompé, que tu étais là et qu'une autre fille avait pris ta place mais... je ne l'ai pas fait...

Il semblait toujours aussi incertain mais se reprit l'instant d'après. Hermione ne voulait pas l'interrompre. Elle ne savait pas encore ce qu'elle ressentait par rapport à ses aveux. Elle n'était pas en colère, c'était certain. Peut-être perplexe ? Oui, c'était sûrement le mot.

- Je t'ai vue les suivre et j'ai décidé de te suivre aussi. Tu étais mécontente, cela se voyait. Mais je n'ai rien dit, ni fait quoique ce soit. Je t'ai laissée les surveiller avec colère, je t'ai vue te faire embrigader par cet officier anglais au masque de lion, je t'ai regardée te faire humilier par Sirius et je t'ai suivie sans dire un mot, ni faire un geste, dans le jardin. Et là, tu t'es évanouie. Ce n'était pas normal et j'ai su immédiatement que l'autre garçon, c'était Sean, celui qui t'avait agressée une semaine plus tôt.

A ces mots, Remus ne masqua pas sa colère. Elle transparaissait dans ses paroles.

- Et je l'ai suivi, ce fils de troll ! Il est entré dans un placard à balais. Je voulais y aller et l'arrêter mais ses amis l'ont rejoint au moment où je décidais d'un plan de sauvetage. Ils étaient trois, j'étais seul. En même temps, je ne pouvais pas te laisser là, ils pouvaient te faire n'importe quoi. Je savais que Sean était capable de tout mais je savais aussi que ses deux autres amis étaient plus raisonnables que lui pour avoir discuté plusieurs fois avec eux. Cela me rassurait un peu mais j'avais quelques doutes ! Lorsqu'enfin, je me décidais à aller chercher James pour qu'il vienne m'aider, ils sont sortis du placard. Je me suis précipité vers la pièce où tu étais enfermée. Et tu connais la suite.

Il s'arrêta enfin et leva les yeux vers elle. Elle sentit son désarroi. Elle le rassura.

- Ne t'inquiète pas. Je ne t'en veux pas ! Ce qui est arrivé n'est pas de ta faute. Finalement, heureusement que tu étais là car je ne sais vraiment pas comment j'aurais pu m'en sortir sans toi. Bon, c'est sûr, je ne suis pas contente de savoir que tu m'aies suivie pendant tout ce temps sans m'en rendre compte. Mais je sais pourquoi tu l'as fait.

Hermione lui sourit mais Remus était toujours agité.

- Tu ne comprends pas, lui dit-il d'un air triste.

Il inspira profondément. Il avait l'air malheureux et elle ne savait que lui dire. Elle ne comprenait pas, en effet. Il la regarda à nouveau et cette fois, il clama d'une voix claire et distincte :

- J'ai des sentiments pour toi, Hermione.

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