Chap 25: Paolo

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PDV: Ethan

Toujours ces regards insistants.
Rien n'a vraiment changé, et pourtant, je suis revenu à l'école depuis 1 mois.

Je vais un peu mieux , en tout cas je reparle, qu'à Paolo mais en soi, ça compte non ? Mes parents, c'est toujours un peu compliqué surtout mon autre père. Papa, lui, il ne dit rien même si je vois bien qu'au fond ça le blesse. J'ai juste du mal à leur reparler depuis l'hôpital. Je me sens juste pas de faire semblant.

J'attends encore une fois Paolo devant l'ascenseur, il fait français et je fais espagnol, c'est le seul cours qu'on a pas en commun et c'est en fin de journée aujourd'hui. Je l'attends juste pour qu'on puisse sortir du collège ensemble. Il n'a pas pris espagnol car c'est sa langue natale, ça ne lui servait pas d'apprendre une langue qu'il maîtrise déjà.
Je le vois arriver, il est seul dans les couloirs, encore. Il est nouveau cette année il me semble, ou alors il ne parle à personne.
Je ne l'ai jamais vu avec quelqu'un, il est toujours seul à dessiner ou à écouter de la musique dans la cour. Il écoute du rock des années 80, c'est démodé, certes mais c'est de la bonne musique, de la très bonne musique même.

Harry, Carter et Hayden ne m'ont pas reparlé depuis une conversation assez tendue au self, ils ont juste arrêté d'être sympas avec moi, est-ce que je le mérite, dans un sens oui.
Mais ce qu'ils ont dit, non, ça je ne le méritais pas, même la pire ordure de tous les temps ne mérite pas ça.

Flashback


Je suis avec Paolo au self, il prend très attention à moi, il vérifie que j'ai bien des produits laitiers, les médecins me recommandent de manger beaucoup de calcium car la plupart de mes os se sont brisés car ils manquaient de calcium donc de produits laitiers, donc Paolo a décidé de devenir mon nutritionniste.
J'aime bien quand il s'occupe de moi alors que je n'aime pas quand les autres le font, peut être que lui ne le fait pas par pitié mais par ce que ça lui fait plaisir.

On s'installe à une table tranquille quand mes 3 anciens meilleurs amis viennent nous voir.

Harry: C'est pas que vous gênez mais vous êtes un peu à notre table quoi.

Harry lance cette remarque en me regardant avec mépris tandis que les autres confirment et font les beaux devant leurs copines.

Paolo: La table ne t'appartient pas premièrement. Et puis tu pourras aussi apprendre à être poli un de ces quatre non ?

Carter commence à s'avancer tandis que j'essaye de faire reculer Paolo en lui tirant son t-shirt vers moi, Carter a toujours eu le sang chaud, mieux vaut prendre des précautions.

Carter: On t'a causé toi ?! Et puis si t'es pas content, tu retournes en Espagne Paolo Hernandez !

Il appuie bien sur le Hernandez pour lui montrer qu'il est espagnol et qu'il "devrait retourner dans son pays" je déteste tellement ce genre de remarques.
C'était pas son style pourtant, lui-même un anglais pur souche qui a souffert de sa différence au début de l'école.

Moi: Non mais ça va pas ! Tu te rends compte de ce que tu dis ?! Certes il est espagnol mais et alors ?!

Paolo se dresse devant moi et leur tourne le dos pour me parler en me faisant face. Je vois Hayden lever les yeux au ciel.

Paolo: Laisse tomber Ethan...

Moi: Non je ne laisse pas tomber, je ne vais pas les laisser t'insulter comme ça.

Je me tourne vers eux qui me regardent de haut, ils sont hautains, méprisables, horribles, je les déteste.

Harry: C'est mignon, le pédé handicapé soutient son copain qui ne voudra jamais de lui...

Carter: C'est pas mignon tout ça, je croyais que baiser avec Gabriel t'avait suffit ? Ah mois que ce soit ton père t'ai fait comprendre en te frappant que deux mecs ensemble, c'est juste dégueulasse. Tu méritais ce que tu t'ai pris, tu n'es qu'une merde inutile à la société.

Paolo: Dégagez bande de connards !!!

Surveillant: Eh ! Il se passe quoi ici ?!

Fin du Flashback

Paolo me dit au revoir et me souhaite bonne chance, je dois revoir Gabriel aujourd'hui, il a tellement insisté que j'ai fini par accepter.

Je souffle, je viens de sortir de cette école de malheur, il m'a donné rendez-vous ici à 16h55, il est 16h52, je suis dans les temps. Je suis super heureux à l'idée de le revoir et à la fois je stresse, il n'est quand même pas venu me voir à l'hôpital. Tout le monde m'a dit qu'il y était mais je ne l'ai jamais vu.
Je lui en veux, beaucoup.
Je le vois arriver avec sa chevelure blonde qui lui tombe sur les épaules, ses yeux bleus, son sourire qui me fait chavirer, son unique fossette, ce tique quand il est stressé, de se passer la main dans les cheveux.
Je sais tout de lui, on a toujours été proches, et puis un jour notre amitié a dérivé, et on s'est attaché l'un à l'autre, on s'est perdu, on s'est retrouvé, on s'est surtout aimé, plus que tout.
Je l'aime toujours d'ailleurs, ce briseur de cœurs, Gabriel Edwards, plus grand criminel de l'amour de tout les temps.

Gabriel: Hey Ethan, tout va mieux ?

Je souris, je ne sais pas pourquoi je le fait mais je souris, c'est comme si c'était naturel, je me sens rougir je crois.
Ah, ce que je peux être exaspérant des fois !

Moi: Mmh.

Il s'approche de moi, s'agenouille pour se mettre hauteur et pose sa main sur ma joue, il me regarde, il étudie mon visage alors que je rougis de plus belle, il est tellement beau lui-aussi.

Gabriel: Je suis désolé Ethan.

Il détourne le regard et enlève sa main de mon visage pour la poser sur son genou. Il commence à pleurer, il ne pleure jamais pourtant.
Je lui passe une main sous le menton pour le forcer à me regarder.

Gabriel: Je... Je m'en veux tellement des fois, je sais que j'aurais dû te voir, te parler mais je n'en avais pas la force.
Te voir mal, en partie à cause de moi me déchire le cœur. J'ai été un con fini, je ne t'ai pas soutenu dans cette épreuve alors que tu souffrais parce que j'avais peur que tu sois déçu de moi mais au final tu es plus déçu maintenant j'imagine.

Je soupire et le prend dans mes bras, je le serre comme si ma vie en dépendait, il m'a manqué.

Moi: Je t'en veux pas, je ne pourrais jamais t'en vouloir, je t'aime et t'aimerai toujours ne l'oublie jamais Gabriel.

Il s'écarte de moi et vient poser son front contre le mien. Il me regarde dans les yeux, je me plonge dans ces océans de bleu, ils sont un peu rouges et brillants comme il a pleuré mais ça n'enlève en rien leur beauté.

Il rapproche tranquillement son visage du mien et finit par déposer ses lèvres sur les miennes. Explosion. C'est ce que je ressens, il me fait sentir des choses folles, extraordinaires et extrêmement addictives, je pourrais l'embrasser toute la journée.
Je me lâche complètement et en vient à pleurer toutes les larmes de mon corps. Je me détend complètement contre lui.
Il est indispensable à ma vie c'est certain.
Ils sont indispensables à ma vie, sans eux je serais déjà de nouveau dans un lit d'hôpital pour seconde tentative de suicide.

Gabriel.
Paolo.
Gabriel et Paolo.
Paolo et Gabriel.

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Pourquoi lui (Suite de "Pourquoi elle (Delena)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant