Chapitre 1

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«J'adorais faire ça, m'introduire chez les gens.»

- Dépêche-toi ! chuchotai-je pressée.

Elle franchit la fenêtre avec difficultés tandis que moi j'y parvins comme un chaton franchissant sa chatière. J'avais définitivement plus l'habitude qu'elle ! Une fois à l'intérieur, on se mit à chercher le dressing, les lampes torches allumées, comme des petits félins affamés. Cette adrénaline montait en moi. Du stresse mais de l'excitation à la fois qui me procurait le plus grand bien.

- Le voici !

Ella venait de le trouver. Le dressing était indéniablement la meilleure pièce d'une maison. Elle alluma la lumière, le paradis apparut devant nos yeux. Enfin, l'un des nombreux paradis qu'on avait déjà exploré. Ce n'était pas la première fois que je voyais ce genre de dressing bien rangé par couleur et par genre d'article. Chaque article avait leur place et était bichonné mieux qu'un animal de compagnie. Les dressings de stars, j'en connaissais un rayon ! Mais je ne cambriolais pas en mettant du désordre partout sans réfléchir, j'essayais toujours de laisser le moins de traces possible et de ne voler que des choses dont le propriétaire ne remarquerait pas l'absence.

- Regarde ce sac ! cria ma sœur.
- Doucement ! Tu vas nous faire repérer !
- Mais regarde !

Elle me montra un sac Versace noir, vraiment beau.

- On peut le prendre ?
- C'est un sac de grande marque et hors collection, ils s'en apercevront, répondis-je.
- Oh... souffla-t-elle.

Elle essaya alors des chaussures à talons, des Louboutin noirs précisément. Encore une fois, comme à chaque fois où elle venait avec moi, la paire lui allait.

- Tu peux les prendre, vu que la personne en a plusieurs de cette couleur, lui dis-je.

Il y avait une étagère remplie de Louboutin avec différents motifs. J'espérais qu'Ella n'était pas tombée sur la paire préférée de la propriétaire même si celle-ci était basique. Tout le monde savait que les personnes riches entretenaient une relation bizarre avec leurs affaires. Ma sœur en avait déjà cinq paires, je crois, tirées de cambriolages précédents. Pour ma part, je n'en avais que deux mais cela ne me dérangeait pas.

- Prends quelques trucs et après montre-les moi pour que je valide.

Je pris aussi quelques fringues et quelques accessoires mais pas trop de choses pour que les propriétaires ne se doutent de rien. D'habitude, les personnes que je cambriolais ou que moi et ma sœur cambriolions ne s'en rendaient pas compte. Enfin, c'était ce que j'imaginais puisqu'il n'y avait jamais eu de plainte. En même temps, je m'introduisais seulement chez des personnes super riches comme il y avait un quartier de personnes renommées pas loin du mien. Du coup, les propriétaires avaient tellement de choses chez eux qu'ils ne se rendaient pas compte quand quelqu'un leur prenait des affaires et je pense qu'ils devaient aussi penser qu'ils les avaient juste perdus à cause de tous leurs voyages d'affaires. C'était une chance pour moi d'habiter près de ce quartier.

- C'est bon, j'ai fini ma petite course, annonçai-je.
- Pareil.
- Fais moi voir.

Ma petite sœur cambriolait de temps en temps avec moi mais sinon je le faisais seule et je préférais ainsi.

- C'est bon, on y va, approuvai-je sa récolte.

On mit les affaires dans un sac, je vérifiai que tout était en ordre puis on se dirigea vers la fenêtre par laquelle on était entrées. On sortit de la maison puis de la propriété et on rentra chez nous en voiture. J'adorais faire ça, m'introduire chez les gens. Cela pourrait paraître bizarre mais c'était une sorte de loisir pour moi. Mais je n'avais pas commencé par hasard. Quant à ma sœur, elle préférait rester à l'écart de tout ça mais malgré tout, quand je lui demandais de venir avec moi, elle acceptait. Je savais que c'était immature de ma part d'entraîner Ella dans des situations pareil mais je n'avais pas le choix. Elle et ma tante étaient les seules à savoir que je cambriolais et je vous rassure, ma tante n'était pas du genre à vouloir cambrioler avec moi. D'ailleurs, elle ne voulait pas du tout que je cambriole, ce qui était normal, mais pourtant elle ne faisait rien pour m'arrêter. A part me menacer, elle ne savait rien faire d'autre. Mes parents ? Je ne les connaissais pas. J'en avais vaguement entendu parlé. Je ne savais même pas s'ils étaient morts où s'ils nous avaient abandonné. Je n'avais aucun souvenir d'eux. Nous évitions tous d'en parler. C'était triste de savoir que je ne les connaîtrais sans doute jamais. Mais en tout cas, je les détestais et au final, j'espérais ne jamais les connaitre. Arrivées à la maison, on rangea chacune nos butins respectifs dans nos chambres. On se lava puis on partit directement se coucher car il était déjà vingt-trois heures et demain nous avions cours.

Cambriolage (w/ Justin Bieber)Where stories live. Discover now