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Le paysage défilait sous mes yeux, mes mains meurtries étaient violemment retenues par des chaînes qui étaient elles attachées à une barre en fer qui se trouvait étonnamment dans la luxueuse voiture. Je n'arrivais toujours pas à me mettre en tête que j'étais seule. Seule. Complètement. Mes parents eux, tués d'une manière que je n'ai pas envie d'imaginer, le reste de ma famille sûrement en train de se faire exécuter tout comme les derniers membres fidèles aux Felan. Il a fallu d'un instant, d'une erreur pour détruire une vie entière d'acharnement et de dévouement.

Devant moi, se trouvait une vitre noire teintée m'empêchant de voir les deux personnes devant moi qui occupaient les sièges avant.
Enfin, leur vitre était abaissée quand je suis arrivée mais ils n'ont pas tardé à la remonter.
Toutes ces précautions pour moi, devrais-je en être contente ou même fière ?

Tout ce que je désirais c'était venger ma famille et faire payer ces putains de brésiliens. Cael, tu aurais dû me tuer. Me garder est une très mauvaise idée.

Je tournais ma tête de l'autre côté de la voiture et toujours et encore un paysage qui défilait devant moi. J'étais seule depuis des dizaines d'heures, menotées.
On se dirigeait forcément vers le Brésil.

La voiture s'arrête tout d'un coup, et les deux portières claquèrent, signifiant que les hommes étaient sortis. On m'ouvris la porte et un des homme m'extirpa de la voiture après détaché la chaîne de la barre en fer avec une clé. Ainsi, il tira violemment sur la chaîne et me sortis de la voiture. Des montagnes s'affichaient devant moi, l'air frais me fit un grand bien. Cependant, j'étais toujours bien attachés. Je me retournai et constatai que des dizaines de voitures étaient garées et plusieurs hommes sortirent de celles-ci. C'était un long cortège de voiture de ce que je peux constater.
Tout ce que je voulais, c'était que Cael m'oublie et de surtout ne plus le voir. Le plus diabolique et manipulateur, c'est bien lui.

Une sorte de mini-ville s'offrait devant moi plus j'avançais, toujours guidée, enfin plutôt tirée par cet homme. La vigilance que prenait ces brésiliens autour de moi était presque inimaginable.
D'autres hommes autour de moi nous accompagnaient, armes à la main, surveillant mes moindres faits et gestes.
De ce que je peux constater, tu n'aimes guère faire deux fois les mêmes erreurs Cael.

On arriva devant une maison immense. L'homme ouvrit la très haute porte marbrée et un gigantesque hall d'entrée apparut d'as mon champs de vision. Malheureusement, la première personne qui apparut devant moi, tout sourire fut de celles que j'aurais préféré mortes et enfermées six pieds sous terre. L'oncle de Cael, Senhor Lostio.
Il était assis confortablement sur un divan qui faisait face à la porte d'entrée. Il fit un signe à l'homme qui me tenait fermement de m' installer en face de lui à genou sur le sol et enchaînée férocement, ce qu'il exécuta rapidement. Un verre d'alcool dans une main et un journal dans l'autre.
Le portrait presque trop parfait d'un autre baron de la drogue de ce pays de merde.

- Les nouvelles vont vites, n'est-ce pas Dayanna ? Dit-il en me montrant la couverture du journal qui affichait ma maison en cendres.

Il finit par rire sarcastiquement devant mon silence d'aplomb. Quel petit connard de mes deux, ce Lostio.

- Je détestais les tapisseries de toutes manières. Dis-je en tentant de refouler le plus possible toutes émotions trahissantes.

Il sourit à ma réplique et lève son verre toujours accroché à sa main en ma direction avant de boire un peu plus le contenu.

-Tu dois sûrement être très fière d'être à l'origine de tout cela. Probablement l'un de tes plus grands exploits. Dit-il en riant d'un rire que je qualifierais de dégueulasse.

-Probablement. Dis-je simplement.

Senhor Lostio se rapproche dangereusement de moi, il commence à effectuer des tours très longs autour de moi tandis que je suis à genoux, une première depuis un bon moment. Il m'obserbe et me contemple même, je sais pertinemment l'effet que je procure aux hommes. Il s'abaisse à mon niveau et caresse mes cheveux délicatement.

-Tu es une femme remarquable Dayanna, je dois bien avouer que je n'en ai vu pas deux comme toi. Après ta fuite, je n'ai cessé d'entendre ton prénom dans toutes les bouches. Dit-il en continuant de me caresser les cheveux.

Ses caresses me gênaient, et me dégoutaient au plus au Point. Je tente en vain d'éloigner ma tête le plus loin possible sans mouvement brusque pour sentir le moins possible le toucher de ce vieux crasseux. Mon regard tombe involontairement sur lui et je le vois sourire de toutes dents, un sourire marquée par des dizaines de dents couleur argentées. Beurk.

La porte d'entrée s'ouvre enfin dans un vacarme, laissant apparaître Cael avec des dizaines d'hommes autour tous armés très lourdement. Son charisme impressionnera toujours, une telle aura nourrie de confiance et de force est rare de nos jours.

Son oncle daigne enfin me lâcher quand il aperçoit son neveu. Les sourcils froncés, les bras imposants  luisant de transpiration et tachés de sang, il s'approche de moi. Il m'attrape très brutalement par mes cheveux caramels complémentement emmêlés et me fais monter à sa hauteur ou du moins sous son menton, il me toise quelques secondes de sa paire de yeux bleus océan et retourne enfin son regard vers son oncle.

-Ne lui parle sous aucun prétexte. Tout ce qui sort de sa grosse bouche n'est que manipulation pur et dur. Dit-il en tirant un peu plus fort sur mon cuir chevelu.

Si ce que j'avais entrepris depuis était de la manipulation je ne serais pas ici, malheureusement pour moi et heureusement pour toi Cael, tout ce que je fais consiste à reprendre tant bien que mal mon sang-froid qui a été fort regretablement endommagé par tes actes.

- Cael, on doit bouger pour rentrer à la favela. Dit un homme que je n'avais jamais vu, musclé brun beau et grand.

Après quelques secondes où ni lui ni moi ne lâchons le regard, il me jette par terre et se retourne vers l'homme qui a tout juste parlé.

-Ector, prépare les voitures, et  attrape-moi  ça, dit Cael en lui lançant son arme.

Après avoir jeté son son arme, il se retourne vers le gaillard qui tenait fermement la chaîne qui me maintenait prisonnière et la lui arrache des mains avant de tirer violemment dessus. Sous le regard de tout le monde, il me traîne en dehors de la maison, n'hésitant pas à tirer trop fort pour que je tombe violemment dans le sable rocailleux chaud sans me laisser la peine de me relever. Seulement tu peux faire ce que tu désires Cael mais mon unique but sera de ne pas te montrer mes faiblesses comme j'ai pu bêtement le faire dans le passé. Il me jette sauvagement dans le coffre et claque la portière sans m'accorder un regard. La voiture démarre quelques minutes après me laissant dans le noir et le déni le plus complet.

Espèce de salop.

Reina OscuraWhere stories live. Discover now