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Les deux hommes derrière mon dos, me menaçaient avec deux armes à feu, alors j'étais résignée à marcher devant eux sans chichis.

Alors que nous traversions le couloir qui offrait une vue sur le rez-de-chaussée, je pus apercevoir tous nos hommes à terre et vidés de leurs organes. D'autres hommes, des brésiliens sans aucun doute, étaient debouts dans chaque recoins du manoir, une arme à la main.
Je me laissais tomber par terre, devant cette vue horrible, cette vue qui signait la fin de l'empire Felan.
Aucunes larmes ne coulaient, impossible de me résigner à un statut de faiblesse aussi grand devant les brésiliens.

Un des hommes me releva violemment, sans essayer de comprendre quoi que ce soit.

Alors que je prévoyais de tuer un des hommes avec mon talon et les autres avec l'arme que j'aurais récupéré, je me resignais à cette idée. Oui, c'était faisable j'étais une machine à tuer avec une arme en main, rien ne m'arrêtait . Mais, avec les hommes aux quatre coins de la maison, mon attaque serait insignifiante  je n'aurais servi à rien, perdue à jamais dans l'histoire de la Colombie. Un fantôme.

-Alors qui est votre chef ? Dis-je d'une voix mielleuse.

Ils ne répondirent pas, tels des robots ils ne m'avaient pas adressés une fois la parole, effectuant seulement leur tâche.

-Vous avez perdu votre langue ? Quel dommage ? On aurait pu discuter.
Dis-je presque sensuellement.

Je les vis se faire un hochemement de tête, l'un à l'autre.

-Dayanna Felan, ta dangereuse réputation mondiale te précède. Sache que nos ordres ont été très clairs te concernant, aucun contact. Me dit simplement l'un d'eux sans m'accorder un regard.

Merde, merde et encore merde.
On arriva enfin devant le bureau de mon père qui trônait au centre du manoir, comme si tout avait été construit autour.

-On est là. Dit-un des hommes dans une oreillette.

J'étais escortée par cinq hommes très baraqués. Les deux hommes postichés devant le bureau de mon père, ouvrirent la géante porte où tout le commando et moi-même entrions.

Les hommes me poussèrent et je tombais par terre, portant ma main à mon haut qui menaçait de tomber et de me laisser seins nues à la vue de tous.

- Dayanna. Entendis-je.
Mes yeux se levèrent doucement vers cette voix si familière qui m'avait tant terrorisée cette année-là.

Je l'aperçus, je le pensais croupir dans une prison de haute sécurité et le voilà devant moi exactement comme avant. Moi à ses pieds et lui me dominant de toute sa grandeur.
Il fallait que je cache toute trace de déstabilisation même si je l'étais vraiment. Je hais tout cet être, toute cette confidence et ce charisme qu'il dégage.

-Cael. Dis-je un sourire aux lèvres.

Toujours aussi beau, masculin, viril. Il se dégageait de lui cette aura dominante, ce pouvoir malfaisant.
Des tatouages que je connaissais pas sortaient de sa manche de costume noire sur ses mains et montaient jusqu'à son cou.

C'est comme si il n'y avait que lui dans cette pièce, 5 ans que j'avais réussi à me défaire de ses liens. Et retour à la case départ. Il m'avait tué intérieurement, me changeant complètement. Créant la fameuse Dayanna dont tout le monde parle.

Il se posta devant moi, et s'accroupit lègèrement à ma hauteur. Il m'attrapa sans aucune douceur par les cheveux et me releva non sans m'arracher un gémissement de douleur . Il me surplombait de deux têtes malgré mes talons. Je le détestais. Il réussissait apparemment toujours à me piétiner rien qu'avec sa seule présence.

Reina OscuraWhere stories live. Discover now