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Cael se retourna vers la porte et retira sa chemise après avoir deboutonné quelques boutons. Ce qui apparut devant moi me fit frémir. L'affreuse impression de voir des centaines de  cicatrices qui s'étendaient et s'entremêlaient sur tout son immense  dos, alors que des tatouages tentaient très certainement de dissimuler tout ça. Que lui était-il arrivé depuis tout ce temps ?

Quant à sa musculature, il faisait bien le double de la dernière fois que je l'ai vu et a l'époque, il était déjà  vraiment musclé.
Il finit par se retourner lentement  vers moi.
Il s'approchait de moi et là je me maudissais pour mon élan de confiance de tout à l'heure.
Face à une femme terrorisée il en aurait capable mais face à moi ?
Il devait perdre tout amusement quand sa proie n'était pas à ses pieds.

Il tenait fermement  sa chemise, et puis soudain il la jeta sur le bureau juste à côté de moi. Il reprit une confortable position entre mes cuisses, avec force, ne me laissant aucune possibilité de réagir.

Il attrapa ma nuque et descendit lentement sa main vers mon sein nu. Laissant sur son passage une traînée de rougeurs. Ce moment dura tellement longtemps, c'en était presque interminable. Il arriva au niveau de mon sein et  l'attrapa fermement, son regard plongé dans le mien. Je lui souris presque ne laissant rien paraître. Il plissa les yeux et le lâcha enfin me permettant de reprendre doucement mes esprits.
Alors qu'à plus mon grand effroi,  je pensais qu'il allait aller plus loin, il me dit uniquement :

-Met cette chemise, on finira ça très bientôt.

Je m'exécutais car je voulais absolument cacher ma poitrine et mon sein presque rouge alors qui l'avait violemment attrapé. Il ne fallait jamais laisser paraître sa déstabilisation avec ce genre d'homme où il s'en servira contre toi.

Son odeur m'envahit et je ne pus m'empêcher de rentrer la chemise dans mon pantalon car elle était bien trop longue. Mon nombril presque meurtri me piquota alors violemment quand le tissu vint se poser par-dessus.
Il me prit durement par le bras et ouvrit la porte, lui toujours torse nu.
Dans le couloir des hommes de Cael avaient envahi tout l'espace. C'était presque hallucinant, trop bien réfléchi et pensé dans les moindres détails. J'affichai une mine de dégoût, je n'avais pas, enfin pas depuis longtemps, goûté aux saveurs amères qu'offre la défaite.

-Dans dix minutes, on remballe, et vous allez me remplir cette baraque d'essence. Je veux que tout disparaisse.

Brûler la bâtisse de mon enfance où tous mes souvenirs étaient ancrés. Encore une fois, l'ancienne Dayanna surgissait mais je ne pouvais la laisser prendre le dessus. Une seule question m'importait.

Je posai ma main sur celle qui tenait fermement mon bras et qui m'obligeait à avancer trop vite. Il détourna son regard noir vers moi, et continua d'avancer ignorant mon geste.

-Où sont mes parents ?  Dis-je fermement alors que nous continuions d'avancer.

-morts. Dit-il simplement en continuant d'avancer.

Il a tué mes parents, maintenant il compte les brûler dans cette maison, aucune trace des Felan, il nous avait décimé entièrement. Mon cœur me pinçait tellement fort, surtout pour ma mère qui n'avait rien à voir avec tout ça. Comment a-t-il pu ?

-Laisse-moi les voir. Lui dis-je presque suppliant involontairement.

Je n'arrivais à laisser de côtés toutes les émotions, j'étais comme en trans.
Est-ce réellement la réalité ?

-Tu ne les reconnaîtras pas, et surtout tu garderas une image pas très belle d'eux.

Je deglutissais. Ils étaient donc morts et moi je devais faire comme si de rien n'était.

-Pourquoi? Dis-je ne ne pouvant contenir cette question .

Je n'ai pu leur dire au revoir, je n'ai pu revoir leur sourire, mon père et moi étions fâchés et ma mère et moi étions éloignés. J'ai tout perdu pour un empire qui n'existe même plus à cause de mes demi-frère et sœur qui sont eux aussi morts à l'heure qu'il est et de ce cartel provenant tout droit des favelas du Brésil. Il ne reste plus qu'Amir et... Enfin il ne peux pas revenir, il mourra.

Cael abaissa ses yeux vers les miens  et il attrapa ma mâchoire, il tira sur elle pour me rapprocher à seulement quelques centimètres de lui.

-C'est comme ça que ça se passe, c'est le sort réservé aux dirigeants. Ils gagnent et raflent tout un jour et se font désossés le lendemain par plus fort. Tu le sais tout aussi bien que moi. Lève-toi maintenant. Dit-il fermement.

-Je te déteste Cael et tu ferais mieux de me tuer ou c'est moi qui le ferais. Dis-je en laissant une unique larme involontaire couler le long de mon visage.

Il ricana face à ma menace.

-Tu me soigneras quand je serais blessé et je te ferais l'amour juste après. Comme avant. Tu te souviens de ça, hein. Dit-il en attrapant une mèche de mes cheveux.

-T'es complètement taré . Dis-je presque abasourdie par sa folie. Qu'allait-il faire de moi ?

Il a l'air d'avoir oublié la Dayanna que je suis devenue, celle que tout le monde redoute. La Reine des cartels, la tueuse Felan, l'arme secrète de la Colombie. Mais sans arme, je ne suis qu'une femme inoffensive presque.
J'ai passé tout mon temps avec des armes délaissant très franchement ce qui aurait pu m'aider à m'enfuir aujourd'hui : le corps à corps.

- Maintenant avance. Dit-il fermement  en sortant une cigarette de sa poche, qu'il alluma et commença à fumer.

On arriva devant la sortie de la maison. Dehors, un regroupement de centaines de personnes toutes armées jusqu'aux bout des dents.
Tous les regards étaient portés sur nous. On arriva devant une berline luxueuse, il me poussa sur la voiture, dos à lui et poitrine sur la portière fermée. Il me tenait pour éviter tout geste brusque et pour ouvrir la portière mais alors qu'il allait enfin  ouvrir celle-ci, je l'interrompis:

-Tu sais que tu va te mettre toute la Colombie et ses alliées derrière le dos si tu fais ça. Dis-je un sourire collé aux lèvres, j'aurais adoré voir son visage mais il s'était complément collé à mon dos. Sa bouche collée à mon oreille, il me dit:

- La Colombie se soumettra je peux te l'assurer.

Il ouvrit la portiere et me jeta dedans. Deux personnes occupaient les places de devant et me surveillaient du coin de l'œil.

Cael, ne claqua pas tout de suite la portière comme pour que j'observe quelque chose.
Une sorte de talkie walkie résonna et Cael répondit en portugais.

- "Acenda esta casa de merda" prononça-t-il.

Il se retourna vers moi.

- Regarde ce qu'il arrive à ceux qui veulent rivaliser les Huertes.

Soudain la maison explosa. L'explosion atteignit facilement les 20 mètres de haut.
Voilà cela sonnait la fin des Felan.

Reina OscuraWhere stories live. Discover now